Tout comme nous, beaucoup de spectateurs ont surmonté leurs inquiétudes pandémiques pour avoir la chance d’aller voir zouz performer devant leurs yeux à la Source de la Martinière. En effet, si le groupe montréalais sonne déjà comme une tonne de briques sur disque, c’est vraiment en live qu’on se rend compte de la véritable puissance du power trio composé de David Marchand (voix, guitare), d’Étienne Dupré (basse) et de Francis Ledoux (batterie).
zouz
Commençant en force, les musiciens ont enchaîné Fuir, Plus Lourd et Crise de panique, trois pièces tirées de leurs deux derniers maxis, sobrement intitulés EP1 et EP2. Les dissonances et les détours surprenants s’enchaînaient à une vitesse effrennée ; le trio semblait tellement enthousiaste à l’idée de jouer que leur rythme s’emballait. Petite pause. « Allô ». Le public était aussi incrédule qu’eux : nous non plus on n’arrivait pas encore à croire qu’on était là. Il a bien fallu se rendre à l’évidence et s’abandonner au headbanging au moment où Marchand a sorti son bottleneck pour slider sur Hubert, un blues bien pesant qui rappellerait Ry Cooder s’il n’était pas aussi survolté.
Après cette revisite de leur répertoire, c’est gonflé à bloc par la réception du public que zouz nous a présenté du nouveau matériel encore tout frais. Si le groupe parvenait à se renouveler dans ces explorations encore instrumentales pour le moment, on y retrouvait aussi le mariage entre puissance brute et précision qui fait le style unique du groupe. L’effet sur le public a été instantané.
Assise sur une chaise (en me retenant avec grande difficulté), j’ai aussi pu mieux observer différents aspects musicaux de la performance du groupe – outre l’envie qu’elle donnait de sauter partout, mettons. Vraiment, au fond, ce sont avant tout d’excellents mélodistes… Même la batterie semble suivre sa propre ligne et dialoguer avec la basse et la guitare. Tantôt les trois brodent chacun de leur côté, tantôt les instruments font voix commune pour puncher aux endroits les plus imprévisibles!
Imprévisible, bien sûr, lorsqu’on ne connaît pas déjà chaque mesure par coeur, comme avec Orchidée, dernière pièce que plusieurs spectateurs ont chanté en choeur avec le groupe avant que ce dernier quitte la scène.
Marie-Ève Fortier
Sex Machine Octopus
L’incroyable prestation de zouz était précédée de celle de Sex Machine Octopus. Cassant la glace avec I Know, la première pièce de leur plus récent album, ils se sont assurés dès lors de réchauffer les nuques pour les head bangs qui allaient suivre. Le groupe a su offrir un son riche en harmonies et en textures. La partie rythmique était quant à elle bonifiée de nombreuses percussions venant moduler le planant dans la voix de Laurent Boland. Nul doute, Sex Machine Octopus a livré un spectacle qui sait mettre toute la puissance du rock au cœur de l’expérience sans pour autant en détériorer la force mélodique.
Noémie Rocque