Renard Blanc au Grand Théâtre : chambre d’écho au Studio

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Après avoir vu se succéder des artistes folk-pop ou indie-sage au cours du dernier mois, le Grand Théâtre de Québec avait envie de se faire brasser la cage. Pour ce faire, les programmateurs ont invité la formation Renard Blanc à venir présenter leur savant mélange de prog, de psych et de toutes autres textures post-rock fuzzées. Et… pourquoi pas en profiter pour nous faire découvrir, une semaine avant tout le monde, les chansons de leur nouvel EP Combustion qui paraîtra demain (le 28 août, pour celleux qui nous lisent toujours un peu en retard).

À notre arrivée en haut, sur la « galerie de presse » du Studio, nos collègues de CKRL sont déjà bin chill (après une petite incursion au MNBAQ pour voir Valence, tout est chill). Mais surprise, en plus des suspects usuels, y’a la gang de sorstu.ca qui est venue faire un tour (eux aussi, ils ont compris que c’est à Québec-la-zone-froide que ça se passe, ces temps-ci). On retire nos masques, on s’assied tranquillement, et on attend que le show commence.

Le trio maskoutain monte sur scène et met la table très lentement. On se dit pendant quelques instants que le groupe aurait de l’avenir dans l’ambient. Mais tout ça n’est qu’un piège : dès les premières notes de Magma (de l’album Nuit), on retrouve le mur sonore plein de guitares fuzzées et de batteries saccadées qu’on aime tant, et Vincent Lepage chante comme s’il n’y avait pas de lendemain. Un peu comme si Thom Yorke venait de se shooter à l’héroïne.

J’dis ça, mais c’est vrai que derrière tout ça, y’a un petit peu de Radiohead qui plane sur cette chanson!

Ça a duré une vingtaine de minutes infernales, où on a pu également entendre ma pref (Tombeau de robot, à mettre sur vos listes de lecture de course pour gagner au moins une minute du kilomètre), puis Renard Blanc nous a offert un cadeau : l’intégrale de Combustion. Trois chansons, sans interruption, comme si y’avait juste une toune. Comme si les gars n’avaient pas assez de cordes à leur arc, Lepage, Alexandre Crépeau et Julien Beaulieu ont décidé d’ajouter une petite touche de stoner çà et là, question de nous faire hocher la tête rageusement. C’était cute, tout le monde bien assis, en train de faire du headbanging. 2020 nous aura au moins donné ces moments cocasses! Les transitions entre les morceaux avaient encore une fois cette petite touche d’ambient dont on parlait au début de l’article. Vingt minutes sans pause, sans break pour nos neurones, c’est parfois long, mais là, c’est plutôt le contraire : ce fut beaucoup trop court, parce qu’on n’a jamais le temps de s’ennuyer tellement Renard Blanc a une palette riche.

On est retourné au vieux stock pour terminer, ce qui a fait plaisir aux fans de la première heure (ils semblaient être plus d’un dans la salle, à voir les sourires) et à vos humbles serviteurs.

Si vous en avez la chance, écoutez le petit show de lancement que le trio a préparé ce 27 août à 17 h, vous allez pouvoir tripper vous aussi, comme on l’a fait.

Le microalbum sort ce vendredi. On vous en parle très bientôt!

La série Scène d’ici du Grand Théâtre se poursuit en septembre avec deux beaux artistes que nous adorons : Maude Audet et Les Chercheurs d’Or.

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