Émilie Clepper – Studio du Grand Théâtre de Québec, 6 août 2020

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C’est vêtue d’une robe noire à vifs motifs colorés et bottes de cowboy qu’Émilie Clepper fait son entrée de façon élégante dans le nouveau Studio du Grand Théâtre de Québec où se tient une autre prestation intime. Les tables sont aménagées un peu comme dans une classe, mais l’effet bistro ou cabaret est assez présent. La plus grande contrainte est bien entendu de ne pas pouvoir danser, ni circuler, mais le public est cependant ravi et ému d’être enfin en personne et de pouvoir profiter de cette série de spectacles de la scène d’ici. Je me trouve chanceuse de pouvoir profiter d’une telle ambiance. Je m’attendais à plus d’intensité et d’émotion visible de la part d’Émilie, mais cela n’enlève rien à son style de prestation, très rigoureux. Le public laisse davantage paraître la joie de pouvoir enfin ressentir les vibrations de la musique.

Accompagnée à la mandoline et à la guitare par Sébastien Landry, Clepper nous livre avec une grande sensibilité et une grande précision le répertoire de son père. Vous devinerez peut-être qu’elle nous prépare un nouveau projet, cette fois-ci avec la collaboration de son père. Le confinement retarde ce projet familial et fait rêver à défaut de pouvoir voyager.

Les fous de Bassan est la seule pièce du projet migration qu’on a entendu, à mon bonheur immense j’ose avouer. Cette pièce nous est offerte sans son pianiste, Vincent Gagnon, pour rassurer les amateurs aspirants de cette artiste folk, comme moi-même. Sinon, toute l’heure est consacrée au country americana de son père. Émilie est posée, très douce et précise. J’adore regarder ses doigts bouger sur les cordes. La façon qu’elle a de prendre son verre et d’ajuster son instrument. Tout est précis et pondéré. Elle prend le temps de nous raconter des bribes de sa jeunesse entre le Texas, la Californie et St-Jean-Chrysostome afin de bien introduire chaque pièce. L’histoire la plus croustillante est bien évidemment celle de son voyage sur le pouce vers la Californie à l’âge de seize ans. Les voyages forment la jeunesse.

Une heure de chansons après tant de confinement, ça semble court. Que les pièces soient douces ou énergiques, elles sont toutes intenses et la nouvelle, qui est jouée en rappel nous berce encore longtemps alors que la salle se vide très lentement.

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