Les Lunatiques, fantastique!

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Les Lunatiques en finissent pu de revenir en vie avec « L’épouvantail », un deuxième mini-album qui ratisse bien large et fait découvrir l’univers foisonnant de ce trio de la capitale du barbecue-champagne. 

Où est? ouvre l’album comme un petit rayon de soleil qui chatouille le bout du nez: festive, tropicale, elle accroche un sourire dans la face avant de nous faire plonger joyeusement dans un monde un peu plus psychédélique. La transition est bonne, car La première fois, qui suit, poursuit l’exploration hallucino-rock sur fond de textes bien québécois. Un interlude bluesé vient complémenter la pièce, tandis que le groupe nous rappelle les meilleurs jours d’un Caltâr-Bateau avec leur énergie juvénile et joueuse.

Les synthés font ensuite leur apparition sur Au fond (ma pièce préférée de l’album), tandis que les années 80 nimbent timidement les mélodies de guitare, puis de flûte traversière. Décidément, le groupe a travaillé minutieusement ses arrangements, dont les couleurs explosent en fin de bouquet avec une finale aux saveurs psych-prog. À ce stade-là, on s’imagine bien le groupe jouer en première partie de Bon Enfant.

J’arsoud vient peser du côté du prog dans la balance des styles avec ses caractéristiques joyeusement weird. On sent que, d’une pièce à l’autre, les influences musicales sont bien dosées et, elles-mêmes, elles semblent suivre une certaine progression. À mi chemin dans l’univers de J’arsoud, les synthés deviennent taquins, puis retrouvent leur mordant pour achever une finale grandiose – finalement, peut-être qu’ils devraient partir en tournée avec les Hôtesses d’Hilaire, ces Lunatiques! 

S’ensuit En attendant, où le groupe troque guits et claviers pour tablas (sorte de percussion indienne) et sitar.La pièce d’environ 8 minutes nous fait douter : est-ce un EP? est-ce un album? L’exploration au goût poivré du club des coeurs solitaires nous fait hocher de la tête, on groove avec le groupe qui ne fait qu’exposer ton talent sans prétention aucune. 
Finalement, c’est la douce, indie-folk L’épouvantail qui clôt cet album mirobolant, avec ses airs de ballon de rêve en papier mâché. Le tout, pourtant, en restant bien ancré dans des textes déclâmés dans la langue de Fiori. Décidément, on a hâte de voir les Lunatiques défendre cet album dans la vraie vie. On peut s’attendre à un gros voyage, et à beaucoup de plaisir.

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