« Le tournesol géant » de Babylones : un gros rayon de soleil

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On avait eu beaucoup de fun à écouter « Le désordre pour le style » de Babylones, paru en 2018. C’était fuzzé, rock, à la fois pesant et planant. Une belle job d’orfèverie.

Le duo composé de Charles Blondeau et Benoit Philie est de retour, cette fois avec un microalbum d’à peine 15 minutes qui, tel un tournesol à midi, se penche pour capter un maximum de rayons de ce sympathique Galarneau qui nous réchauffe la couenne.

Réalisé par François Lafontaine, « Le tournesol géant », ce sont quatre chansons qui marquent une belle évolution dans le son du duo : on savait déjà que Blondeau et Philie avaient un pas pire sens de la mélodie, mais ici, le côté shoegaze fait place à un pop-rock assumé et exécuté avec brio par la paire et ses complices (Lafontaine, ainsi que les toujours excellents Jonathan Bigras et Étienne Dupré).

Suffit de regarder la pochette de l’album pour comprendre très rapidement la thématique du tournesol géant : sur les quatre chansons écrites à quatre mains par deux inséparables, il est question de recherche de la lumière dans différents aspects de nos vies : la famille, la dépendance, les amours à distance et l’honnêteté.

Ce maxi n’a beau durer que 15 minutes, on sent que Blondeau et Philie se sont appliqués pour que chacune de ces minutes frappe droit au coeur. Il y a énormément de beauté qui jaillit de chacune des quatre chansons, même lorsque le propos est un peu plus lourd. Chacun y trouvera son compte, que ce soit par les mélodies accrocheuses, les rythmes souvent entraînants, les arrangements sobres, mais efficaces, la poésie des paroles ou la très grande variété qu’on nous propose en si peu de temps.

C’est un peu comme si t’allais à la confiserie et qu’il ne restait plus que tes quatre sortes de bonbons préférés.

Attendez-vous à sortir vos mouchoirs en écoutant la magnifique Ceux qu’on aime, toute en douceur et en introspection. Vous le savez, je suis un hypersensible qui pleure tout le temps, pas besoin de vous dire que les écluses se sont ouvertes quand j’ai entendu « On ne laisse pas ceux qu’on aime seuls / Regardant de loin, briller le tournesol géant ».

La mélodie seule donne la chair de poule, rend l’auditeur à fleur de peau, puis la tristesse de la première strophe se transforme en message d’espoir, comme si le tournesol géant nous renvoyait un peu de la lumière qu’il était allé chercher.

Toutes les choses qui semblaient brisées dans nos vies 
Elles sont le vaisseau qui nous mène à la lumière

« Le tournesol géant » est une grande réussite. Un microalbum concept qui dit tout ce qu’il a à dire en seulement quatre tableaux aux traits fins et subtils, mais où la couleur poppe de partout. Du bon bonbon pour les oreilles.

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