Éli Doyon et la Tempête : Que du beau!

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Spectacle de lancement de « Caresser la bête »
Maelstrøm Saint-Roch, 22 février 2020

Après un Phoque OFF bien mouvementé, Éli Doyon était surpris de voir que l’équipe d’ecoutedonc.ca était présente pour leur lancement. Que voulez-vous, nous sommes les Avengers de la musique émergente à Québec, fiers défendeurs de la beauté qui évolue sur les scènes de la vieille capitale! Et Éli Doyon et la tempête, c’est que du beau!

C’était donc dans un Maelstrøm bien rempli que le sextuor s’est installé sur la petite scène afin de nous présenter le contenu de Caresser la bête, dont nous avons parlé il y a quelques jours. Les nouvelles pièces nous ont été présentées dans un ordre aléatoire et entremêlées à celles de L’Aube.

Au Quai, issu de ce premier micro-album, a ouvert le programme. Alors qu’Éli nous surprenait déjà en jouant de l’archet sur son banjo, Mathieu Archambault (batterie) quant à lui faisait résonner le métal d’une chaîne sur une planche de bois, produisant un son rappelant le bruit du train sur ses rails. Comme en une réponse, les cuivres chuintaient tel le sifflet d’une locomotive. Le voyage à bord de l’Éli Doyon express débutait pour un parcours qui allait durer onze chansons.

Après avoir troqué le moteur à vapeur pour le skate d’Éli sur mon cœur à roulette, la dyade frère-sœur, s’est partagé le micro pour nous raconter l’histoire d’un homme errant sur la rue Saint-Joseph, personnage qui s’est révélé être L’homme vide. Que ce soit en parlant ou en chantant, les textes du groupe sont des contes perpétuels illustrés d’images mentales, et les pistes de ce deuxième micro-album n’y font pas exception. 

Le spectacle était une montagne russe émotive. Dans Ébouriffée, on expose l’histoire d’une femme qui perd la mémoire, qui a le « corps vidé de sa présence. » Pourtant si triste, la pièce surprend musicalement par ses envolées joyeuses. En psychologie, la tristesse et la joie sont les deux émotions sous-jacentes à la nostalgie. C’est exactement comme ça que cette chanson-là résonne, et elle vibre sur une corde sensible. Il en va de même avec la touchante Sous les néons. Ici la joie cède sa place à l’angoisse de « l’attentat cancer » et de la « mort annoncée beaucoup trop tôt. » La pièce, qui se termine sur un chant funèbre des cuivres, avait le pouvoir d’arracher une larme aux plus attentifs de l’auditoire.

Mais la tristesse n’était qu’une des nombreuses émotions du périple. Animé d’une belle folie, Olivier Amyot-Ladouceur (contrebasse), caché derrière les cuivres, débordait d’un plaisir palpable. Son dynamisme se démarquait tout particulièrement sur Métro Mont-Royal, une pièce qui n’a jamais été enregistrée bien qu’écrite depuis un bon moment.

D’ailleurs, contrairement aux versions studio, la performance vocale d’Éli était beaucoup plus posée que sur les enregistrements, découpant moins les syllabes et marquant avec plus de douceur les accents toniques. Ce léger changement donnait définitivement plus de couleur à sa voix nous permettant d’apprécier pleinement la richesse de son timbre.
Gardé pour le rappel, Jusqu’à ce qu’elle danse, était le seul morceau manquant de ce nouvel album. La piste la plus mouvementée de Caresser la bête a mis fin à ce spectacle ayant passé aussi rapidement qu’un train grande vitesse. La richesse des sons et la cohésion qui unit les six musiciens prend tout son sens sur scène, nous permettant d’apprécier leur puissance harmonique à sa pleine valeur. Une expérience à vivre en chair et en os!

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