Les Chercheurs d’Or – « Caballero »

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Février 2020. L’être humain n’est plus qu’un ramassis d’avatars et de memes. Même s’il n’a jamais été aussi facile de communiquer, l’être humain se retranche dans sa bulle, derrière son clavier, dans une chambre d’écho où on se méfie de tout ce qui est un tantinet différent et où il est si facile de jouer les intimidateurs. C’est ce qui a incité une bande de valeureux cowboys sans peur et presque sans reproche à ramener l’humanité dans le mot « humain ». Comme un autre coyote de Québec, quand cette bande dégaine, c’est de l’amour qu’elle sème.

Voilà un peu l’univers dans lequel on entre quand on appuie sur « Jouer«  pour écouter Caballero, le nouvel EP de la formation quatre-un-huitienne Les Chercheurs d’Or. Coréalisé avec Simon Pedneault, cette sympathique galette de sept titres est la bande originale d’un court western spaghetti (qu’on verra peut-être un jour, peut-être pas), et malgré ses trop courtes 21 minutes, il s’agit probablement de l’œuvre la plus aboutie du groupe.

Dès les premières notes de guitare de Générique 1, on se ferme les yeux, on s’imagine le désert humain, on voit les likes passer comme des boules de foin. Et c’est les yeux toujours fermés qu’on se plonge dans Voyou, un de ces morceaux folky dont seuls Les Chercheurs d’Or ont le secret. C’est beau, c’est doux, les textes sont imagés (une des plus belles chansons sur l’intimidation qu’on puisse entendre), la voix d’Isabeau Valois est pleine d’assurance, les chœurs sont remplis de textures, on se laisse transporter en toute confiance jusqu’au prochain morceau, Les chiens, au son duquel on galope joyeusement. Bon, on a envie de danser, ce que nous permettra sans aucun doute Laissez faire, ce joyeux rockabilly qui en fera swinger quelques-uns.

Scélérats et 
Pies grièches 
Chanel et 
Chandails de loups 
Aux passionnettes 
Et villas de 
Mauvais goût

On ne pourrait ignorer la magnifique Dernier motel, toute nue et en douceur, comme une berceuse qui en profite pour nous passer un message. Et lorsque François et Luke embarquent au refrain, les harmonies vocales nous font frissonner.

Derrière les consoles, Simon Pedneault et les Chercheurs d’Or se sont concentré sur l’essentiel, celui qu’on voit avec le cœur parce qu’il est invisible pour les yeux. Ça fait encore plus ressortir le visage humain de ce magnifique mini-album que vous devez absolument écouter.

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