Phoque OFF – 19 Février 2020

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La dernière journée du Phoque OFF 2020 a été vraiment cool et encore une fois, notre équipe a été un peu partout afin de tout vous raconter ici. On a de la belle musique et des beaux projets au Québec, et c’est dans des moments comme le Phoque OFF qu’on se rend compte de la qualité de nos artistes émergents. Merci pour la belle semaine, bonne nuit et on se voit l’année prochaine xx

Matinée électro folk – Grand Théâtre de Québec

San James

Ma double vie de régisseur ascendant rédacteur se poursuit pour une deuxième matinée consécutive au GTQ. Une Invitation de Preste et Opak, la mise en bouche de ce brunch électro-funk est lancée par la montréalaise San James. Accompagnée de Marie-Claudel à la guitare, Marilyse Senécal s’installe délicatement derrière le piano droit du Studio. La combinaison voix chaude et riffs planants est juste assez contemplative pour une audience en manque de sommeil. Alors que Marilyse pourrait rester dans sa zone de confort et pianoter ses pièces « faciles », elle décide de casser une nouvelle toune intitulée Make It Easier. « Elle s’appelle Make It Easier, c’tun peu ironique après ce que je viens de dire mais bon ». C’était doux, coloré mais surtout tellement réconfortant qu’on avait le goût de s’emmitoufler dans une catalogne en buvant du café trop chaud.

Étienne Dufresne

Un duo en kimono s’est installé sur scène avec ses instruments et ses séquences. Alors qu’un beat presque hip-hop sortait des caisses de son, le bassiste (David Lagacé) s’est lancé dans une ligne planante pendant qu’Étienne Dufresne frottait ses riffs de guitare acoustique à ce mélange qui rappelait au final quelque chose comme du Daniel Bélanger. C’était le premier des cinq paysages qu’on a traversés avec lui. Si chaque fois l’on pouvait retrouver des éléments de la chanson québécoise, ils semblaient toujours remis au goût du jour avec des teintes de new ou encore d’électro sensuelle. L’auteur-compositeur-interprète encore tout frais s’est plongé si loin dans ces univers de fantômes et d’amour ordinaire qu’il a failli oublier de nous dire qu’on pourrait retrouver ses compositions sur un maxi à paraître ce vendredi. 

Aliocha

En formule trio, avec leur panoplie de claviers et leur batterie boostée à l’électronique, Aliocha et ses musiciens (Christian Sean aux synthés et aux choeurs, Maxime Gosselin aux tambours) étaient prêts à présenter – en exclusivité – les pièces qui composent Naked, un long-jeu à paraître le 20 mars prochain (202020). Selon les cinq extraits que nous a présenté l’artiste de sa voix douce du matin, on peut s’attendre à quelque chose de franchement plus électro dans sa facture, un peu à la Chet Faker. On a aussi été agréablement surpris par les détours que prenaient des pièces comme The Party ou encore par le groove de Peggy (Stone Breaker). Ça vaudra la peine de jeter un coup d’oeil à l’ensemble des pièces en mars prochain! 

Gabriel Tremblay et Marie-Ève Fortier

Le doux 5 @ 7 – L’Ampli de Québec

Vice E Roi

S’il est une chose qui définit Vice E Roi, c’est bien l’amalgame des voix du duo composé de Jayana Auger et de Guillaume Lessard. Habillés de leur plus belles stripes, les deux artistes ont présenté une version plus électro de leurs compositions plus récentes, et ce avec l’aide de leurs comparses Guillaume Rochon aux synthétiseurs et Émile Boucher-Cloutier à la batterie. Coloré ainsi par ces quelques strates de sons qui remplaçaient les cordes habituelles, leur folk-rock vaporeux et un brin indie avait de quoi nous balancer en plein dans leur univers poétique teinté de mélancolie. Ils ont terminé ça avec Qui aurait cru que des mains ça casse des enfances, à la fois plus dansante et plus sombre, à la manière de Glass Animals. 

Rosie Valland

Quoi de mieux pour plonger plus avant dans les rêveries mélancoliques et les émotions poignantes que l’indie-pop de Rosie Valland? Cassant ses cinq compositions pour la première fois en vue de la sortie de son disque ce vendredi, l’artiste de Montréal alternait entre guitare et clavier, chantant en français de sa manière si distinctive, en traînant parfois cette voix magnifique et plutôt grave, qui ne peut laisser indifférent. Les textes, variés, parlaient de distance comme de chaos. Côté instrumental, trois musiciens donnaient aux pièces cette air de fatalité qui leur est propre en les emballant de lignes de synthés, de voix, de guitare et de puissance rythmique. 

Marie-Ève Fortier

Cocktail de clôture – Les Ateliers du Réacteur

Pour commencer cette dernière soirée du Phoque OFF, il fallait respecter la tradition (en gang, cette fois) et aller voir le monde aux Ateliers du réacteur, où avait lieu le cocktail de clôture Messe Basse. Si, l’année dernière, on se sentait à l’étroit à L’Ampli, cette fois, on allait avoir de place pour manger, boire, écouter de la musique, parler à nos camarades dans un coin tranquille sans déranger.

On sait que ça va être grandiose quand on est accueilli par le psych-grunge-jazz-fuck-toute de FEUXDEFORÊT dans l’escalier. Pour se rendre à la fête, il fallait obligatoirement passer à six pouces des faces des membres du groupe et de leurs instruments. Un comité d’accueil qui te donne le goût de rester dans les marches pour apprécier la musique (sérieux, c’était vraiment bon), mais tsééééé… faut laisser le monde passer. Le truc, c’était d’aller prendre un bol d’air frais le plus souvent possible, question de pogner chaque fois un bout de leur prestation qui a duré plusieurs heures.

Fallait aussi passer à travers un joli nombre d’installations visuelles disséminées çà et là en zigzaguant dans les corridors du Réacteur.

On arrive à la scène principale. Wow, y’a une poutre juste devant la scène. Tout de suite, je me sens à la maison. C’est comme si j’étais au vieux Pantoum. J’ai adopté la poutre, j’ai sorti mon « calepin de notes » cellulaire, et j’ai attendu que la musique commence.

Michaëlle Richer

Première artiste à monter sur scène, la jeune Michaëlle Richer, qu’on avait vu il n’y a pas trop longtemps aux Apéros FEQ. Venue nous présenter quelques extraits de son premier maxi Fâcheuse tendance, Richer en a convaincu quelques-uns avec sa pop indé atmosphérique à laquelle on a saupoudré un peu (beaucoup) de groove (et les synthés hallucinés de Blaise Borboën-Léonard). Avec sa voix parfaite (pour une fin de Phoque OFF), chaude et douce, Richer nous fait danser lentement, langoureusement, ce qui est parfait pour réchauffer nos muscles du cou qui ont été sauvagement agressés toute la semaine. Si vous aimez les jeunes autrices-compositrices-interprètes qui font de la pop feutrée et intelligente avec une touche discrète de soul, Osti que vous allez adorer Michaëlle.

Le.Panda

Prenez la petite prestation le fun de la veille au Studio du Grand Théâtre. Ajoutez un band composé de Simon « Raton » Lachance, Martin « Lover » Plante, Simon « J’parle pas aux médias » Kearney et Tony « Pourquoi j’ai pas un vrai nom, moi » Boy. Remplacez l’assistance très tranquille du midi par une foule assoiffée. Ajoutez des jams qui n’en avaient pas l’air aux chansons déjà bien structurées de Gagné. En plus du charisme fou du jeune homme, qui a l’habitude d’attirer l’attention du public, même quand celui-ci n’est pas gagné d’avance. On a suivi le conseil de notre ami Philippe. On a relaxé, on a pris ça ben chill. Pis on a eu du fun. Il va être à surveiller au Cabaret Festif! de la relève le 7 mars prochain!

We Are Wolves

On avait donc hâte de voir le trio montréalais We Are Wolves, surtout qu’on nous avait promis un visuel de la mort (pari gagné). Parce qu’Alexander Ortiz (le frontman fou), Vincent Levesque (l’âme presque tranquille du groupe) et Pierre-Luc Bégin (tsé, le drummer qui a trop de fun pour jouer assis) donnent toujours un maudit bon show, même quand celui-ci ne dure qu’une vingtaine de minutes. Le trio post-punk-new-wave-watch-toé-tu-vas-avoir-envie-de-danser nous a joyeusement défoncé les tympans, et la foule compacte devant la scène se déhanchait du mieux qu’elle pouvait (c’est-à-dire une main sur la nuque endolorie par trop de headbanging toute la semaine). Un show dynamique et théâtral à fond, comme on les aime.

À voir absolument le 22 mai à L’Anti Bar & Spectacles.

Gab Bouchard

De retour à l’étage au-dessous pour la prestation du Saguenéen Gab Bouchard. Jacques aurait aimé vous dire qu’il y voyait une sorte de version grunge Philippe Brach, mais moi j’aurais beaucoup d’autres choses à dire à la place. (NDLR : OK, Jacques a pas juste dit ça, mais quelle bonne amorce à mon texte, n’est-ce pas?) Je vous dirais d’abord que lui et les quatre musiciens qui l’accompagnaient – dont Marie Claudel, l’excellente guitariste qui jouait aux côtés de San James ce matin – ont brassé la baraque et son Réacteur avec leur synth rock alternatif. J’ajouterais que les textes de Bouchard, chantés à pleins poumons d’une manière aussi expressive que colorée, avaient de quoi te pogner par les tripes. Je finirais aussi en disant que si Tu me connais trop bien était aussi bonne en live qu’en single, j’ai eu tout particulièrement le béguin pour la planante Yé passé où le soleil? Mais pas besoin de choisir, parce que les deux se retrouveront sur son prochain album, qui sort le 28 février prochain. 

Vendou

Par surprise, Vendou, le rappeur le plus doux du game, a été présent pour clôturer le cocktail de Clôture Messe Basse du Phoque OFF aux Ateliers du Réacteur. Avec le meilleur gardien de but (également membre de l’Amalgame) aux platines, Carey Size, Vendou a montré comment ça s’passait par chez lui. Sur cinq chansons, une exclusivité faisait partie du set. Ce petit petit moment doux a bien terminé une édition du Festival Phoque OFF incroyable.

Jacques Boivin, Marie-Ève Fortier et Félix Duchesne

5@7 Mélodique – District Saint-Joseph

Pulsart Trio

C’est en réunissant le vibraphone, l’orgue et la batterie que Pulsart Trio a commencé la soirée. Au menu, le groupe originaire de Québec nous proposait un voyage dans leur univers groovy et contemplatif. Le trio a ainsi mélangé les sons de son Space Jazz et on a accepté avec plaisir de se laisser emporter dans leur monde. Il faut d’ailleurs donner une attention particulière à Nicole E. Schlosser, qui était derrière le projecteur et qui jouait avec des liquides pour accentuer l’expérience intergalactique.

Dans Brume

« Il neige encore il neige sur toi », a entamé la voix claire d’Élizabeth Lavallée alors que Dans Brume nous faisait plonger avec eux dans le tourbillon de Pandémonium, leur première chanson. Les projections d’Annabelle Guimond-Simard approfondissaient l’immersion alors que, pieds nus, ces hippies de ville nous emportaient dans un univers d’arabesques mélodiques aux accents à la fois progressifs et jazz. On a pu remarquer que leur simple à paraître prochainement , Chlorophylle, marquait une évolution du point de vue parole et mélodie. Ne vous inquiétez pas, nos chers brumies restent authentiques, à l’écho des voluptueuses sensations que provoquent leurs arrangements, mais il semble que les paroles, orientées vers la nature depuis toujours, prennent soudain la forme d’une douce revendication, d’un appel à protéger notre fragile Terre. On a également eu la chance d’apprendre qu’un nouvel album était en préparation. 

Julyan

Après le quintet, Julyan est arrivé en formation tout-seul. Malgré tout, il a rapidement réussi à s’approprier la scène. Il nous a transportés dans un univers où le sens mélodique pop-britannique se mêle à une plume sensible. Julyan sait décidément comment écrire des bonnes chansons. Il n’en est d’ailleurs pas à ses premières compositions: on a pu entendre le talentueux songwriter au sein de Forest Boys et de The Seasons. Cependant, ce soir-là était spécial : là où il y avait auparavant de lourdes couches d’arrangements tantôt funky, tantôt folk, cette fois, on a eu la chance d’apercevoir un Julien dénué de tout ornement instrumental et de recevoir du même coup le coeur de ses chansons, pour un effet intimiste des plus réussis.

Mélodie Spear et Karianne Martel

Fin de soirée pop folk – Le District Saint-Joseph

Kinkead

Les jumeaux Kinkead ont commencé en force avec une musique entraînante propulsée par eux et leurs deux troubadours, Simon Kearney (guitare) et Gabriel Lapointe (batterie). Dès la deuxième chanson, groovy et disco à souhait, on n’avait plus vraiment le choix de s’abandonner à leurs mélodies accrocheuses. Définitivement, la musique de Kinkead est faite pour la fête. Assurant solidement leurs arrières, Kearney en a profité des pièces les plus funky pour se gâter des soli de héros de la guitare. Pendant ce temps là, les deux frères chantaient comme s’il n’y avait plus de lendemain – ou plutôt, parce qu’il y a toujours des lendemains… de brosse – pis ils chantaient bien à part ça. Cette fête à la fois rassembleuse et originale s’est terminée en beauté avec le « moment boys band » de la soirée. 

Foisy.

On était tous à bout de souffle, dans le brouhaha général du Phoque Off. J’étais bien occupé à évaluer ma capacité à avaler une dernière bière en ce dernier jour de festival, lorsque Foisy. est embarqué sur scène et s’est proposé de nous offrir, pour faire changement, une vingtaine de minutes de douceur. Les mélodies enthousiastes des artistes qui l’ont précédé cédèrent le pas aux paroles viscérales de ses chanson qui mêlent douleur et douceur. Il était accompagné d’un assemblage minimaliste : une chanteuse et un clarinettiste, qui venaient soulever ses mélodies à la guitare et transporter l’auditoire, silencieux devant la tranquillité des choses. Je fermais les yeux et me laissais glisser sur sa musique. Je suis tombé dans ma dernière bière en faisant une bombe et je calais doucement jusqu’au fond de mon verre, d’où j’ai écouté le reste de son show, comme du fond d’une piscine.

Sunrise & Good People

Après la pause tendresse, on s’est fait réveiller pas à peu près par le groove et les rythmes percutants de Sunrise and Good People. Ils étaient trois sur scène. Le guitariste et chanteur, Mastermind, métamorphosait ses deux instruments en leur donnant des textures saturées. Pendant ce temps-là, Tsayffo battait ses percussions à toute allure en chantant lorsqu’il ne jouait pas de guitare ou de basse. J’aurais envie de dire qu’il tapait sur des timbales cubaines, mais je pourrais me tromper. Et finalement, le batteur Mercury Brown nous a démontré qu’il savait non seulement jouer de son instrument de prédilection, mais aussi chanter presque à la manière de Leloup. En tout cas, ces good people ne manquaient ni d’énergie, ni de rythmes ensoleillés.

Laurence Castera

Se présentant lui-même assez simplement comme étant « un garçon avec son groupe de rock », Laurence Castera a rendu justice à sa présentation avec ses compositions franco en équilibre entre la pop et le hard rock. Autant les soli de son guitariste Guillaume Méthot (Caravane) faisaient rock sale, autant la voix de l’auteur-compositeur-interprète se frayait un chemin clair jusqu’à nos oreilles comme pour nous bercer. Entre douce et rauque, cette voix de rocker gentil nous a accompagnés jusqu’à la fin de cette soirée qui prenait de plus en plus des airs de jam dans un chalet.

Marie-Ève Fortier et Félix Parent

Fin de soirée soft rock – L’Anti Bar & Spectacles

Oaks Above

Après avoir écouté un peu Oaks Above pour voir de quoi ça avait l’air, je vous avoue que j’avais quelques doutes. J’ai beau aimer la pop et le rock, j’ai parfois du mal avec les trucs trop radio friendly et fédérateurs à mon goût. Du snobisme? Peut-être. Mais bon, gardons l’esprit ouvert…

Une chance que je l’ai fait parce que sur scène, le quintette montréalais a facilement réussi à nous convaincre (et à convaincre les fans de Zen Bamboo qui avaient littéralement envahi L’Anti) avec la justesse de la voix du chanteur Gabriel Whiting ainsi que la précision de la section rythmique, qui bat la mesure comme un métronome. Les gars sont tight pas possible, leurs mélodies sont accrocheuses sans bon sens, et on se sent vite aspiré par ce qu’on voit et entend. Sur la plupart des morceaux, le côté Southern Rock du groupe nous prend par les tripes, un peu à la façon d’un Casual Rites du 51450. Oui, c’est radio friendly, non, on ne réinvente pas le bouton à quatre trous, mais quand c’est exécuté autant avec précision qu’avec passion, impossible de dire non à cette belle proposition.

Zen Bamboo

Je sais pas pourquoi, je n’avais pas encore sauté dans le train Zen Bamboo. Pourtant, à en voir la foule vraiment motivée qui s’était pressée à six pouces du groupe, il se passe quelque chose entre Zen Bamboo et son public, et cette chose, j’allais la comprendre tout au long de la vingtaine de minutes qui a été allouée à Simon Larose et sa bande de jeunes cinglés. Même si les grands garçons n’avaient pas la précision du groupe qui les précédait, on s’en fout : Le grunge assumé de Zen Bamboo vient de se trouver un nouveau fan. Un nouveau fan qui a trippé sur les guitares ben sales de la formation. Qui a essayé tant bien que mal de hocher la tête en suivant le beat (ayoye, mon cou). Qui est allé ajouter la discographie complète du groupe à sa collection. Qui est tombé amoureux du petit côté théâtral de Larose. Que voulez-vous? Le grunge, c’est la vie. Mon coup de coeur du Phoque OFF, il est là. Je sais, il était temps que j’embarque, maudit! Fin de soirée Soft Rock, qu’ils disaient. En passant, nos nouveaux meilleurs amis seront à L’Anti Bar & Spectacles le 15 avril prochain.

Mat Vezio

Mon coup de coeur du Phoque OFF était suivi de Mat Vezio, qui est l’auteur d’un de mes albums préférés de 2019 (le supermagnifique Garde-fou). Accompagné d’une équipe toute étoile (notamment Sheenah Ko, qui avait la lourde tâche de remplacer 14 millions de choristes, 28 ensembles de cordes, un vibraphone et bien d’autres instruments – avec sa voix et son clavier, ainsi qu’Antoine Corriveau, qui grattait encore sa guitare en nous donnant l’impression qu’il ne se sert que de 25 % de ses capacités tellement ça a l’air facile), Mat a pris ses chansons deep folk et y a ajouté un peu (beaucoup) de mordant. J’ai été un peu surpris du choix des chansons… on aurait pu s’attendre à entendre Marjorie Kelly ou Héroïne, on a plutôt eu droit aux jolies Lifeguard, À côté, Nos visages canons et à la très nice Chaleur 10, plus groundée, plus lourde, peut-être même un peu plus rapide.

C’est vraiment le fun de voir l’évolution d’un projet que t’aimes beaucoup au fil des ans. On est loin du gars qui avait tellement le trac quand il était candidat au Cabaret Festif! de la relève il y a quatre ans, ou de celui qui avait fait entrer quatre personnes dans un espace qui ne peut normalement n’en contenir qu’une à la Librairie Saint-Jean-Baptiste. L’avant-scène, guitare en bandoulière, lui va beaucoup mieux que son bureau à l’arrière, même si Mat est un maudit bon batteur. Il est surtout un merveilleux auteur-compositeur qui nous fait rêver. Qu’il soit avec un orchestre complet ou avec quatre chums. Sérieux. À revoir le 7 mars à l’Impérial Bell dans le cadre des Nuits FEQ.

Mehdi Cayenne

Ça faisait trois ou quatre bails que je n’avais pas vu le sympathique Ottavien Mehdi Cayenne. Le charismatique auteur-compositeur-interprète n’était accompagné que d’un batteur, mais quand tu le vois aller, tu comprends pourquoi : Mehdi déplace beaucoup d’air. Un, le gars est vraiment à l’aise sur une scène. Il a du fun de nous voir le regarder avec nos faces de « voyons, il est donc ben en feu, lui! ». Deux, le gars a un christie de mouvement de bassin rock and roll. Mehdi bouge tellement bien, tout en étant si expressif, qu’il est difficile de regarder ailleurs, même son cellulaire! Trois, ses dernières tounes sont vraiment bonnes, accrocheuses et entraînantes. La ligne mélodique est funky à souhait, le flow est lui-même super mélodieux et le rythme ne nous donne envie de ne faire qu’une chose : se déhancher comme si c’était le dernier show qu’on allait voir au Phoque OFF. J’ai donné tout ce qu’il me restait à Mehdi. Le plus beau, c’est qu’il m’a rendu la pareille. YEAH!

Jacques Boivin

Fin de soirée pop-indie – L’Ampli de Québec

Valence

C’est une salle plus que comble qui attendait Valence à l’Ampli. La sécurité ne permettait plus aux spectateurs d’entrer dans la minuscule salle de Québec. Le groupe aurait clairement pu être la tête d’affiche d’une des autres salles de la rue Saint-Joseph. Dans tous les cas, dans l’espace exigu, les musiciens ont attaqué leur programme de quatre chansons qui allait passer à la vitesse de l’éclair. Les premiers spectateurs devant la scène ont pu profiter d’une distribution de fruits qu’Antoine Bourque leur tendait de son bras feutré « fuck Élégie ». Valence a poursuivi ensuite par une reprise de Le temps est bon d’Isabelle Pierre, redonnant de son cachet à la pièce des années 70. Les musiciens étaient impeccables et en contrôles, fidèles à eux-mêmes. Ils ont présenté un spectacle de grande qualité au plaisir des nombreux spectateurs rassemblés pour eux. 

Élégie

Le groupe rock-alternatif/power pop est entré sur scène avec Ann-Lydia Plourde (Anne et le Tigre) au clavier, dans son t-shirt « fuck Valence, » question de bien perpétuer la guerrette entre les deux groupes. Flirtant presque avec le punk, Élégie a présenté dans son programme un contenu qui déchire, bien plus rock que ses versions studio, question de décoiffer le public rassemblé auparavant pour les mélodies pop-planante de Valence. Dans l’emballement, Maxence Girard en a même brisé l’une de ses cordes de guitare, terminant leur présentation avec un instrument qui lui a été passé. Une bonne dose de rock pour nous réveiller en ce dernier soir de Phoque OFF.

Electric Neon Clouds

En version spectacle, on peut amplement sentir les origines rock (My hidden side) derrière le groupe de synth-pop alternative de L’Ancienne-Lorette. Si l’écoute sur les plateformes numériques nous laisse une impression plus pop du matériel proposé, c’est une version bien plus mouvementée qui attendait les survivants du Phoque OFF en ce mercredi soir. Les trois frères Cornellier ont eu à se battre avec quelques petits problèmes de son, mais ils ont continué de faire leur prestation avec professionnalisme. Les jeunes hommes grandissent et leur contenu ne fait que gagner en maturité. Sur cette voie, Electric Neon Clouds ne peut que continuer de s’améliorer, se peaufinant un peu plus chaque fois.

Of Course

La formation n’a beau être constituée que de William Maurer (chant, synthétiseur) et d’Émile Tempère (basse), Of Course a ce qu’il faut pour mettre le feu à une salle, même si celle-ci s’est vidée considérablement au fil des spectacles de la soirée. Les gars ont su donner un show énergique, faisant même danser Carbo entre les déclenchements de son appareil photo. Les Montréalais ont profité de leur passage dans la capitale nationale pour tester Vidéoclub, une nouvelle pièce à saveur disco. Maurer est à sa manière une bête de scène et sait captiver son auditoire qui aurait pu rester toute la nuit à danser sur sa musique. 

Noémie Rocque

L’after bonne figure Chivi Chivi – La Cuisine

DJ Set de Valence, Cheval de Przewalski et Robert Robert

La marche à -20 °C de Saint-Joseph à La Cuisine a été un peu rough, mais une fois rendu on regrettait presque le grand froid extérieur. Les fenêtres embuées du petit bar démontraient bien que le party était pogné. Valence a ouvert la soirée, suivi de Cheval de Przewalski (Lydia Képinski) et de Robert Robert. Les tounes dansantes ont joué une après l’autre tandis que le bar se remplissait de beau monde. On a entendu des classiques, du rap, du pop, pis ben des affaires. Le dance floor était en feu et on a eu du gros plaisir pour clore ce Phoque OFF 2020. 

Danaé Maltais

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