Phoque OFF – 18 février 2020

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Notre brave équipe un peu brûlée a encore une fois parcouru les salles de spectacles de Québec city à la recherche de bonne musique. Sans surprise, on en a trouvé! Du country, du rock, du post-punk, du rap, bref. On vous présente un compte rendu de tout c’qu’on a vu et entendu.

Matinée Le Phoque OFF – Grand Théâtre

Jacques Surette

Exercice de mise en contexte 101 : Salopette de jeans, accent acadien adorable, méduses en plastique, de la pizz pour 60 personnes pis surtout, un câline de beau smooth country qui te met le smile dans le visage instantanément. C’était un peu ça, la première fois du Phoque OFF au Grand Théâtre. Jacques Surette est le genre de gars que tu veux dans ton entourage. Le genre de patnais relax qui se garroche dans une tempête sans trop de soucis. Parce que oui, il repartait tout de suite après la vitrine vers sa Nouvelle-Écosse natale. Pis musicalement ça dit quoi ? Hé bien c’est un méchant beau spécimen qui se paye un trip country pour faire honneur à ses racines des maritimes. Ce n’est pas pour rien que Grenier Musique, étiquette spécialement acadienne, en fait un de ses plus prometteurs poulains!

le.Panda

Philippe Gagné (ou grosse douceur pour les intimes) a la répartie du dimanche d’un humoriste gagnant des Olivier. Mais détrompez-vous, plutôt que de faire carrière en humour, il a gagné des prix comme Granby. Enregistrant des loops live en les juxtaposant sur d’autres trames, notre animal asiatique n’a pas vraiment le temps de manger du bambou sur scène, disons-le. Pour ce qui est du propos, le Tash Sultana de Québec Cité joue de façon loufoque avec la surconsommation, l’achat au crédit et les Jennifer de ce monde, qu’elles soient coiffeuse, avocate ou sur l’assistance sociale. Show some love à Le.Panda et à Jennifer! On souhaite donc une bonne continuation à notre prochaine sensation musicale, DJ KHALED. 

Gabriel Tremblay

OFF Phoque OFF privé dans un salon de la rue Saint-Joseph

Chaque année, c’est inévitable, je me fais inviter à un petit show de salon quelque part en ville. Quelques diffuseurs triés sur le volet, des amis, un sofa confo (ça fait changement des chaises en plastique), pis des artistes qui jouent seuls, sans micro, devant un public qui est là POUR ÉCOUTER. Voilà ce que nous proposait Seb Collin, de Spectacles Bonzaï, hier soir.

Georges Ouel

Le bon vieux Georges Ouel était juste venu tripper à Québec, voir du monde, avoir du fun. Invité à venir faire un tour pour écouter Dany, Georges propose de pousser quelques notes lui aussi, et tout à coup, le v’là, dans un salon de la rue Saint-Joseph, en train de chanter quelques belles chansons, y compris ma pref, la sympathique Douze canettes. De la chanson à textes pure et simple, un temps d’arrêt qui fait toujours du bien. Et bien qu’on ait eu une version très épurée de chansons qui devraient se trouver sur le nouvel album, celles-ci étaient tellement jolies, tellement ouelliennes, qu’on ne peut qu’espérer que la galette se ramasse dans les bacs de nos disquaires préférés plus tôt que tard.

Dany Nicolas

On vient de voir Dany Nicolas il y a quelques semaines au Cabaret Festif! de la relève, mais l’occasion de le réécouter, en toute intimité, bien assis sur le divan, était trop belle pour qu’on passe à côté. Plus folk dans son attitude que Ouel, un peu plus sombre du côté des textes aussi. Quand on l’avait vu à Baie-Saint-Paul, ma camarade Marie-Ève le trouvait aussi confortable que dans son salon. Pas besoin de vous dire qu’il était vraiment à l’aise DANS UN SALON entouré de gens venus expressément pour l’écouter. On en aurait pris bien d’autres, comme celle-là.

Si j’étais un diffuseur, je pense que je les inviterais tous les deux dans un vrai double plateau. J’dis ça de même!

Jacques Boivin

Party de lancement Bonbonbon – District Saint-Joseph

Le District Saint-Joseph a accueilli la gang du tout nouveau label et boîte de développement de carrière Bonbonbon. Cette nouvelle entité, composée de Tommy Bélisle et d’Alexandre Archambault, a pour mission d’offrir des services sur mesure aux artistes selon leurs besoins personnels. Les Bonbonbon boys avaient accroché des piñatas remplies de bonbon (ben oui) à travers les boules discos du District et ils nous ont fièrement présenté quatre bands et artistes de leur label. Notre compte rendu de ce lancement juste ici!

Élie Raymond

Élie Raymond jouait pour la première fois avec ses quatre musiciens, qui se nommeront sans doute les « Jam Busters » ou encore peut-être les « Diplovages », étant donné l’origine des membres du groupe (Choses Sauvages, Foreign Diplomats). La qualité de leur jeu, elle, n’est cependant pas à déterminer. Passant habilement de morceaux plus indie-électro à un folk à la Jeff Buckley, le groupe déployait des trames sonores solides sur lesquelles la voix expressive et juste d’Élie Raymond pouvait étaler son lyrisme. On a hâte d’en entendre davantage de ce projet anglophone aux luxuriantes lignes de claviers et de saxophone!

Babylones

Lorsque Babylones est monté sur scène, la salle était pleine et les gens étaient contents. Charles Blondeau et Benoît Philie ont présenté des chansons de leur premier album Le désordre pour le style. Babylones, c’est du rock franco un peu stoner qui se démarque par la puissance de son mur de son. Avec l’aide de trois autres musiciens, les gars ont offert une musique variée et intéressante qui changeait souvent, parfois plus dans les mélodies, parfois dans la métrique. « Après avoir chanté une toune sur la drogue, voici une toune sur la désintox » a lancé Benoît, avant d’entamer Oiseau de paradis, un morceau tiré d’un EP à sortir 1er mai. 

Larynx 

La troisième vitrine était assurée par Larynx (Alexandre Larin), qui s’illustre tout d’abord comme guitariste d’Helena Deland et membre fondateur de Rust Eden. L’artiste est venu nous présenter des pistes de son univers rock psychédélique des 70’s dans son attitude super laid-back qu’on a adoré tout de suite. Son premier album est à paraître en 2020, on a hâte. C’était aussi son premier show en ce mardi de Phoque OFF et ça a été très bien réussi. Mon seul regret : ne pas avoir pu toucher son chandail de velours rose. 

Trop Belle

Elle s’appelle Lolita TropBelle et elle chante à la française pour percer à l’international. Elle nous a présenté un post-punk/new wave scindé de paroles ironiques aux textes plus engagés que l’on croit, accompagnée de ses quatre esclaves qui jouent sa musique, car c’est elle, la star. Trop Belle a plongé la foule du District dans son univers théâtral et humoristique, présentant des chansons de leur premier EP Pour toi ainsi que des nouvelles pistes. À chaque fois que Lolita hurlait « Les mecs m’énervent! » dans son micro, perchée sur ses bottes à talons digne d’une star du disco, elle gagnait mon cœur. Lolita, j’suis partante de devenir ton esclave moi aussi si tu continues à nous offrir des tounes sur le consentement et à dire que tous les gars baisent mal. 

Danaé Maltais et Marie-Ève Fortier

Rock en ville – L’Anti Bar & Spectacles

Joey Robin Haché

Si j’ai découvert un chilleur acadien en matinée, voici son antipode en Joey Robin Haché. On a troqué l’immense sourire de Jack Sour pour les rires psychotiques de JRH. Produit délivré directement de Nigadoo au Nouveau-Brunswick, le son rock « right in your face » du jeune trentenaire n’a rien d’extrêmement révolutionnaire, mais son personnage de punk revendicateur est plutôt divertissant. En compagnie de trois de ses comparses, le Mr. Hyde de la francophonie a joué sans prétention, avec des soupçons ironiques d’autotune dans son micro. Il en a profité pour critiquer l’imbécillité sociale… en faisant le bacon sur scène, dénonçant les failles flagrantes de notre Québec (insérer autre province) moderne. Bref, même si le quartier général du colonel Picard est encore presque vide, les quelques mordu.es présent.es ont ben ben du fun. Quality over quantity right? 

Miels

Le duo québéco-américain MIELS a présenté son rock ben ben blues à un public qui avait envie de se faire décoiffer. D’un côté, t’as J-F qui te balançait des riffs à gauche et à droite. De l’autre, t’as Paige, la Georgia Girl francophile qui se lançait dans chacune de ses tounes comme si c’était la dernière qu’elle allait jouer. Ensemble, y’a une chimie qui fonctionne très bien, un enthousiasme contagieux. Une maudite belle découverte!

Fuudge

« Fuudge… ou croquer dans le fruit défendu ». Je verrais ça dans les grands titres des journaux, mais j’écris pas assez bien pis je suis un peu slacker. Nouvelle galette fruitée et non chocolatée, Fruit-Dieu utilise une recette encore très stoner. Évidemment concoctée par le chef (d’orchestre) David Bujold, leur brève, mais ô combien ravageuse vitrine attire une masse de bibittes à sucre sur Dorchester. En veux-tu du reverb ? en v’là ! Pour ne mentionner que cet aspect sonore, leurs nouvelles compos sont rehaussées par un alliage clavier/Moog des plus jouissifs pour le conduit auditif. J’avais un peu (pas mal) le goût de scander « tâtes-moé comme tu taponnes ton keyboard », mais avec un soupçon de retenue et un minimum de jugement, l’abstinence de cris grivois a bien meilleur goût. 

Gabriel Tremblay

Dany Placard

«Hier soir j’ai vomi dans le bain». Question de mettre la table dans la salle… de bain. La vieille capitale de la mycologie reçoit Dany Placard, vieux routier de la scène mais plutôt néophyte en terme d’astronomie. Ben oui, il venait présenter en tout psychédélisme, son nouvel opus Je connais rien à l’astronomie paru le 31 janvier dernier. Accompagné (notamment) de Jonathan Bigras à la batterie et Léandre Bourgeois aux claviers, le potentiel semble infini pour Placard dans sa nouvelle formule. « Qui est sur le mush icitte? J’en chaaaarche ». Même le crowd work du saguenéen à la barbe de mille jours est ajusté à la culture psyché. Dany Gauthier a vu neiger, c’est le moins qu’on puisse dire. Il incorpore une tonne de références à la mélancolie. « Je me me couche de moins en moins en boule dans le bain. » La thématique du calcaire est à la mode chez Placard, pis on s’y associe. Une vitrine finale buzzé d’un mercredi haut en couleurs funky.

Gabriel Tremblay et Jacques Boivin

Fin de soirée Pop Plus – L’Ampli de Québec

Fria Moeras

Seule sur scène habillée d’un coton ouaté d’aigle et de ses Vans orange de BowieFria a présenté un programme faisant complètement abstraction de son microalbum La peur des animaux sorti en 2018. Cependant, la faune meuble toujours ses chansons avec des pièces telles que Vautour, une nouveauté au son gras malgré un capo positionné en cinquième frette. Elle nous fascine par son côté brut et sa voix empreinte d’authenticité, variant entre les graves et les aiguës. La jeune femme originaire de Québec laisse donc le public de la vieille capitale dans l’impatience d’un nouvel album.

Liana

Si l’album de Liana Bureau présente un son plutôt uniforme, en version spectacle les pièces de l’ex-participante de La Voix ne manquent pas de punch! Les mélodies accentuées de guitare électrique supportent parfaitement la chanteuse en plein contrôle de son diaphragme. Pour les plus vieux de l’assistance, l’expérience Liana remémore le début des années 2000 par son R&B Pop. Présentée simplement en version acoustique, c’est toutefois Forward, pièce titre de son premier album sorti en octobre dernier, qui retient l’attention. La vitrine pop aura permis au public de se dégourdir joyeusement le corps dans une atmosphère festive!

Oliver Forest

Oliver Forest est un groupe indie établi à Montréal qui gagne définitivement à être connu! Si leur premier album sorti en 2017 est déjà excellent, en spectacle, les pièces sont encore meilleures et permettent d’apprécier davantage la voix de Megan Griffin (voix et clavier). L’ensemble des membres du groupe étaient des bêtes de scène et la qualité présentée était digne d’une prestation internationale. D’ailleurs, bien que la vitrine soit de courte durée, Josh Cunningham (voix principale et guitare) a pris le temps de présenter chacun des musiciens qui partagent les planches avec lui. Concluant avec Trees, le groupe est descendu de scène pour venir nous la chanter intimement de leurs cinq voix accompagnées de guitare acoustique. Oliver Forest est clairement, jusqu’à présent, mon coup de cœur du Phoque OFF 2020. Leur nouvelle pièce, Sunday, nous laisse entrevoir que les projets à venir seront tout aussi excellents.  

Ariane Roy

On l’aime déjà tellement notre petite Ariane! C’est devant une salle s’étant remplie à grande vitesse qu’elle attaque avec Adèle, puissante pièce féministe maintenant bien connue de ses fans. Sa voix teintée par ses études en chant pop-jazz et le son rock de la guitare entre ses mains n’a pas laissé l’auditoire insensible. La jeune femme empreinte d’un naturelle et d’une authenticité déconcertante nous raconte être habituellement au lit à cette heure ou en train de lire ou d’écouter Sex Education sur Netflix. Elle enchaîne en ce sens avec ta main, sa « toune cochonne ». Le programme de sa vitrine incluait évidemment son nouveau monoplage Le ciel est en place sortie le 7 février dernier. La jeune femme de Québec s’étant qualifiée pour la grande finale du Cabaret Festif de la relève perfomera à nouveau le 28 mars prochain. On lui souhaite toutes les chances, même si elle n’en a pas besoin tellement elle déborde de talent!

Noémie Rocque

Fin de soirée Hip-Hop – Le D’Auteuil

David Saysum

Suite à la sortie de BULLES le vendredi 14 février, David Saysum se devait d’avoir un set prometteur. On avait pu également le voir derrière les platines et une fois au micro lors de la performance de Kevin Kevin à la vitrine de fin de soirée dimanche au Maelstrom. Au d’Auteuil, le niveau s’est élevé d’un cran. Les pistes sonores ne comportaient aucune voix, mise à part peut-être un peu lors des refrains. Son delivery cru, articulé et ressenti transmettait au public une foule d’émotions. En conclusion, il a fait dire « WOOOOOW » aux spectateurs (si vous comprenez pas la référence, allez voir son vidéo). 

Marie-Gold

C’est une Marie-Gold très à l’aise qui a bravé la scène peu après 23h00. Un rap poignant, définitivement « franglais », avec plusieurs tournures de phrases intelligentes qui ont démontré que le rap québ a tout à gagner à ne pas être un boys club. Pour clore sa vitrine, elle s’est exclamée : « la seule règle d’or, c’est qu’il n’y a pas de règles ». Bonne nouvelle; Marie-Gold a mentionné qu’un nouvel album s’en venait en mars. On est contents!

Vincent Biliwald

Tropicalement doux, le maître des ananas, le fier représentant de Limoilou, Vincent Biliwald a fait une vitrine des plus énergiques! La foule connaissait les paroles et on a pu même voir des ressemblances avec son spectacle de lancement au même endroit en août dernier. Le succès Say Say, de son album Frugal, accompagné de la mélodieuse et captivante voix de Zarya, a donné des frissons aux gens présents. Commençant avec une exclusivité, il a chanté aussi la très crémeuse La Belle ou la Bête pour ajouter à l’aspect unique de ce showcase. Ce musicien, rappeur, chanteur et ex-Maestronaute est à suivre de très près!

Félix Duchesne

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