Mon Doux Saigneur – « Horizon »

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Le deuxième album de Mon Doux Saigneur s’écoute plusieurs fois, et c’est au fil des écoutes qu’il se taille une place dans votre tête et dans votre coeur. Avant que vous ne vous en rendiez compte, l’envie vous prend périodiquement de le réécouter et ses chansons accompagnent votre quotidien. 

Les premières fois, on commence par noter que, cette fois, les influences folk et country sont encore plus assumées par les musiciens, que ce soit à coup de glissendos, de cahotements ou encore d’harmonica. Dans cette lignée, c’est Traîne Marie qui se démarque. Pas étonnant, dans ce contexte, que le pedal steel et le lap steel de David Marchand prenne plus de place.

On retrouve aussi les rythmes plus africains qui ponctuaient le premier album dans des pièces comme Hook II, dont le groove contagieux est indéniable. Ils sont exécutés, toujours d’une main de maître, par le batteur et percussionniste Mandela Coupal-Dalgleish. L’eau est aussi empreinte de cette énergie qui s’emporte.

Si les mélodies chantées de « Horizon » sont assez simples, on dirait que c’est entre autres pour laisser plus de place aux lignes de guitare et de basse originales et riches qu’on peut attribuer respectivement à Eliott Durocher-Bundock et Étienne Dupré. Certaines chansons, comme Awaye, laissent justement beaucoup de place aux portions instrumentales, ce qui permet à autre chose que les mots de s’exprimer dans cette musique où tout, justement, semble parler. 

Ajoutez à cela une panoplies d’invités (Étienne Côté, Jesse Mac Cormack, Laurent St-Pierre, Alex Burger, Laurence-Anne, Tonio Morin-Vargas, Alex Guimond et Naomie de Lorimier pour ne pas les nommer) qui s’échangent différents rôles au fil des chansons, le piano d’Alexis Dumais sur Tempérance et l’harmonica de Lévy Bourbonnais sur quelques titres dont la planante Aller…On commence à avoir un méchant party dans les oreilles! Sans compter le travail de Mac Cormack et de Morin-Vargas à la réalisation ainsi que la couleur unique des backvocals, qui complètent presque le portrait éclaté Mon Doux Saigneur.

Presque. Parce qu’il reste Emerik St-Cyr Labbé, l’auteur-compositeur se cachant derrière les 12 pistes de cet album qui, malgré l’éclatement de ses influences, est fort d’un sentiment d’unité que lui confère justement son univers lyrique. Avec une voix au timbre qui ne cache pas ses imperfections (et c’est bien meilleur qu’autotune, croyez-moi), il chante des airs simples avec des mots simples, d’une authenticité vibrante. Et tous les non-dits de ces images qu’il tisse frappent avec justesse en plein coeur, pendant que ses mélodies se logent si facilement dans vos oreilles. Ses compositions sont sans artifices, mais remplies de génie. Horizon, la pièce-titre, en est le plus parfait exemple.

En vous souhaitant de bonnes écoutes!

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