Le chaleureux Cabaret Otis est plein à craquer, les locaux côtoient les mélomanes et l’annonceur monte sur scène pour débuter la toute première soirée de qualifications: vous l’avez deviné (sûrement aussi en lisant le titre), c’est le début de la dixième édition du Cabaret Festif! de la relève. Ce soir, on entendra une panoplie de projets aussi variés que savoureux: le grunge Guillaume Bordel, la soul Ariane Roy, le chansonnier Dany Nicolas et les funky Blanc Manger.
Guillaume Bordel
Après une introduction vidéo des plus ludico-pédagogiques, l’artiste de Montréal et ses musiciens enchaînent avec Ça va ben, une pièce bien fuzzée lourde de son. On découvre petit à petit l’univers « grunge en sacrament » du stoner Loner, aux textes simples et colorés. Oscillant entre des images tantôt comiques, tantôt frappantes, Guillaume Bordel raconte les banalités du quotidien de manière originale, au détour d’une musique dynamique qui n’attend qu’à faire ses preuves. Un projet à surveiller.
Ariane Roy
Accompagnée par Kenton Mail (batterie), Martin Lizotte (claviers) et Dominique Plante (basse, guitare, voix), Ariane Roy se présente sur scène tout sourire, prête à charmer les spectateurs avec Adèle, ce titre qui l’a en quelque sorte mise sous le projecteur. Défendant une soul-pop jazzée et un brin folk, le groupe se démarque par son talent et son aisance sur scène. Ça permet de bien mettre de l’avant la belle voix ainsi que les mélodies d’Ariane, malgré le fait que cela se fasse parfois aux frais des paroles.
Dany Nicolas
Dany Nicolas débarque ensuite sur scène pour «le premier concours musical de [sa] vie…et le dernier!», et il est aussi à l’aise que s’il était dans son salon. D’ailleurs, le musicien sait aussi mettre le public à l’aise, ce qu’on constate en peu de temps au fil des blagues et des rires. Alors qu’il parcourre habituellement la planète à titre d’instrumentiste, il est vraiment dans son rôle de chansonnier ce soir, poussant des textes aussi québécois que poétiques de sa voix éraillée. S’accompagnant seul à la guitare, et ce sans faute technique aucune, il représente bien l’univers du folk sale dans sa spontanéité, son charisme et son authenticité.
Blanc Manger
On continue dans l’inédit avec Blanc Manger qui, de peine et de misère, fait rentrer toute sa troupe, ses instruments et ses machines sur la petite scène du Cabaret Otis pour leur tout premier spectacle à vie! Ils sont costumés, ils ont des projections live et le chanteur est enthousiaste à l’idée de livrer son funk franco-torride aux « femmes de Charlevoix ». Bien que je peine à embarquer, notamment en raison de blagues et d’un propos douteux – peut-être trop assumé, ou pas assez assumé, je ne saurais dire – le groupe démontre qu’il a un potentiel de divertissement qui demande à être exploré.
La soirée se termine en beauté avec la remise des prix: le jury (composé de l’animateur radio charlevoisien Rémi Giguère, de l’inimitable Émilie Rioux de CHYZ et de moi-même, à votre service) offre le sien à Ariane Roy, qui passe directement en finale, alors que Dany Nicolas se mérite le coeur du public, passant ainsi au deuxième tour du concours volet prix du public: le vote en ligne. Félicitations aux gagnant.e.s et bravo à tous les participants d’avoir eu l’audace de se présenter et la générosité de nous faire passer, avant tout, un beau moment.
Le Cabaret Festif! de la relève se poursuit le 15 février prochain, avec Duu, Ben Claveau, Mélodie Spear, et Titelaine. Et cette fois-là, on y sera seulement à titre de média, mais surtout, de passionné.e.s de musique locale et émergente. Au plaisir de vous y voir!