C’est dans Le Studio, nouvel espace aménagé au Grand Théâtre de Québec, qu’on accueillait lundi dernier l’artiste planant Geoffroy. Le spectacle se voulait le lancement dans la Capitale-Nationale de 1952, paru le 1er novembre dernier. Ce deuxième album, se voulant un hommage à sa mère, a été présenté dans un ordre différent de ce qui est proposé sur la version endisquée.
La foule était constituée d’environ 150 personnes, soit les 150 chanceux ayant réussi à mettre la main sur leur billet avant que le spectacle n’affiche complet plus tard la même journée! Malgré l’empressement de ces acheteurs, c’est une foule jeune et timide qui se tenait devant les musiciens. Il faudra attendre le cinquième morceau, soit la pièce Woke Up Late, pour la sentir prendre de son aisance. Résultat d’une assistance réduite et des pièces encore méconnues? L’hypothèse est fort probable. Dans tous les cas, les corps se sont tranquillement mis à suivre la rythmique avec de plus en plus de dynamisme au fur et à mesure que les chansons se sont succédées.
D’un point de vue interprétation, impossible de ne pas mentionner la performance vocale, sans failles ni fausses notes, qu’a su livrer Geoffroy. Sa voix chaude et vibrante, merveilleusement accompagnée par ses acolytes de scène, était à la hauteur de la version studio. Même justesse du côté des chœurs.
Le spectacle était beau dans nos oreilles, mais également sous les projecteurs. Il est indéniable que les cinq jeunes hommes partagent un réel plaisir de performer ensemble. Les anecdotes et les taquineries meublant les intermèdesmusicaux rendent palpable le climat familier qui les unit. Chacun d’eux se présentant avec une présence scénique qui leur est propre, soulignons le percussionniste qui a su livrer une performance d’egg shaker des plus divertissantes, brassant le coco d’une main et dansant avec enthousiasme tout au long de son bras libre.
L’harmonie est présente au sein du groupe, tout comme l’appréciation et la reconnaissance. Bien que Geoffroy Sauvé soit la tête d’affiche, très tôt il a présenté avec humour le travail de ceux avec qui il partage les planches, souligné l’anniversaire du batteur et mis en lumière le travail exceptionnel de celui qu’il appelait affectueusement le petit prodige. Dans cette ambiance feutrée, on avait un peu l’impression d’être en famille, dans leur famille.
Plus le programme avançait, plus la chaleur gagnait le parterre, et plus les morceaux indie-pop prenaient de l’entrain. Closer et How You Feeling Now? ont mis la table pour 21 days, la pièce la plus écoutée jusqu’ici de ce deuxième album, permettant à la foule encore réservée de s’émanciper un encore peu plus. Malgré cela, plusieurs perches tendues par Geoffroy afin de mousser la participation du public n’ont pas été saisies par l’assistance trop discrète.
Une fois le survol de 1952 terminé, le spectacle s’est conclu par un rappel constitué de trois pièces maintenant bien connues du premier album ; Thirsty, Sleeping On My Own et Coastline.
En résumé, Geoffroy et les quatre musiciens qui ont partagé la scène avec lui ont livré un spectacle intimiste de grande qualité, par leur performance juste et leur complicité que le public, bien que timide, semble avoir apprécié à sa juste valeur. On peut donc s’attendre à une prestation aussi mémorable à l’Impérial Bell le 27 mars prochain. Dépêchez-vous pendant qu’il reste des billets!