(Couverture – Nicolas Padovani)
Bon, pardonnez-moi, j’ai pris deux petites journées de break. Je me suis un peu beaucoup investi dans ma couverture, cette année, mais surtout sur le plan émotif que je me suis le plus laissé aller. Là, je ne parle que pour moi, mais je sais que la plupart de mes sentiments sont partagés par le reste de ma gang, qui avaient tous l’air d’avoir du fun lorsque je regardais leurs yeux pétillants.
Je serai un peu plus bref que l’année dernière, parce que tout a déjà été dit par tout le monde, mais il y avait quelques points que je tenais à souligner. On ne reviendra pas sur la version officielle du Festival d’été, qui est toujours ben contente d’avoir préparé autre édition exceptionnelle qui s’est déroulée presque sans heurts (ou presque… ils ont quand même reconnu certains petits problèmes, là). Je les sais sincères, et ils ont tout à fait raison de se donner des bines sur l’épaule Régis-Labeaume-Style.
Ce que je voulais dire, c’est que la toute relative faiblesse des têtes d’affiche de cette année a joué en la faveur des mélomanes comme nous, assoiffés de découvertes et de nouveaux coups de coeur. Bon, ça nous a un brin épuisés parce que nos journées commençaient très tôt (beaucoup de monde qu’on voulait voir jouait à 17 h) et finissaient très tard (quand tu sors d’un show et que tu dois attendre le bus de 3 heures du matin…). Toute la soirée, on se déchirait entre ce qui se passait à place d’Youville, à la scène Fibe et dans les salles de la basse-ville, et on a même eu quelques bons shows à la toute nouvelle place George V.
Parlant de cette nouvelle scène, oui, c’est une belle réussite. Le site est bien, le son est bon, la vue avec le Manège est impressionnante. Mais ce n’est pas le Pigeonnier et ça va encore nous prendre quelques années avant de l’oublier. À moins que le FEQ ait pensé plus loin qu’on le pense et prépare une nouvelle-vieille scène là où y en a déjà eu une. Ne riez pas, j’y ai pensé tout au long du festival, tu boucles le périmètre au complet, pis tu peux créer une zone où tu peux te promener des Plaines à George V, puis au Pigeonnier… Ben non, les shows ne seraient pas en même temps, ça, c’est techniquement impossible (ben c’est possible, mais le son ne serait pas très bon). Mais un petit système d’alternance, ou bedon des shows qui commencent à 15 h sur la petite scène du Pipi, avant le début des gros à George V. Vous voyez, y’a un très beau casse-tête ici, et je ne serais pas surpris si une telle chose se produisait.
Après l’avoir délaissée un peu l’année dernière, nous sommes retournés en force à Place d’Youville. On y a fait tellement de découvertes qu’on en a oublié quelques-unes, même si elles étaient ben ben bonnes. La scène Hydro-Québec m’a aussi donné ma soirée la plus géniale du Festival : Salomé Leclerc et Philippe Brach en plateau double. Les émotions dans le tapis. Gros coup de coeur aussi pour des formations comme Lakou Mizik et Golden Dawn Arkestra (probablement le truc le plus fou que j’ai vu cette année).
La scène Fibe a fait la part belle aux artistes de Québec tout en proposant d’autres artistes à découvrir. On a été agréablement surpris de voir autant de gens pour danser avec Choses sauvages (qui a donné tout un show, as usual). Pis on se rappellera longtemps du solo de keytar de Nathan, sur les speakers ben loin de la scène, au show à Kearney.
En bas, toujours la même chose à chaque année. On y va pour nos valeurs sûres, mais aussi pour faire des découvertes. Tout le monde a trippé à L’Anti. On n’y est pas allé souvent parce qu’on n’a pas de vrai tripeux de punk ou de metal dans notre groupe, mais quand on y était, c’était top notch (superbe prestation de Julien Déry, en passant). Ça a été un peu plus dur au D’Auteuil. Des soirées, tout allait bien (quand je suis allé voir Lucky Peterson et Yonatan Gat, tout fonctionnait comme sur des roulettes), d’autres, ça n’allait pas du tout (on a frôlé la catastrophe avec Anatole). On va le dire clairement, quitte à ne pas se faire d’amis, mais y’a comme un peu trop de lousse du côté du D’Auteuil, pis c’est dur à expliquer parce que le monde qui y travaille, pourtant, c’est pas des jambons. Pis nous, on veut que cette salle réussisse à reprendre sa place (et à combler le grand vide occasionné par le départ du Cercle… ce vide n’est toujours pas tout à fait comblé). On veut un D’Auteuil qui sert de phare.
On a eu un drôle de FEQ à l’Impérial Bell. Pas que les shows n’étaient pas bons, tous ceux qu’on a vus étaient excellents. Mais certains soirs, la salle était vide (moins de 100 personnes pour Mercury Rev, qui a quand même donné un des meilleurs shows de mon festival, comme je le souhaitais) et même certains artistes ont attiré de moins bonnes foules que prévu (comme Safia Nolin, qui a quand même joué à Québec récemment, ou Luc De Larochellière… lui, on soupçonne que bien du monde aura préféré attendre de le voir cette semaine à Baie-Saint-Paul).
Ah pis selon certains, le show du FEQ s’est déroulé au District Saint-Joseph quand Klaus est débarqué avec sa musique capotée.
Avec tout ça, on ne vous a pas parlé des Plaines ben ben, hein? C’est parce qu’on n’y est pas beaucoup allé. Nicolas y a fait quelques incursions et moi, je n’y suis allé qu’un soir, pour la carte blanche à Éric Lapointe (qui n’a pas déçu, comme Louvain n’avait pas déçu il y a deux ans… ces événements, ce sont pour moi une façon de voir ce qui se passe « champ droit », parce que ben souvent, les deux côtés de la clôture s’ignorent complètement).
En fait, les Plaines, ça commence à être du trouble. Pas parce que l’organisation est mauvaise, mes amis du FEQ sont des soies avec qui il est extrêmement agréable de travailler. Non, ce sont surtout les têtes d’affiche qui nous arrivent avec des exigences et des restrictions tous aussi folles les unes les autres. Tant qu’à vous expliquer en un paragraphe pourquoi on n’a pas de photo de The Offspring avec notre texte (parce qu’on attend encore qu’ils autorisent nos photos – et qu’ils rejettent toutes celles où Holland a un dadbod), on a préféré aller voir des gens qui nous faisaient sentir les bienvenus, comme Luc De Larochellière qui a fait tomber les restrictions standard (3 premières chansons, pas de flash) juste pour que les médias aient l’occasion de venir le voir après leurs affectations en haute ville. (Note : chers artistes, vous avez le droit d’entretenir l’image que vous voulez… vous avez le droit de nous imposer plein de restrictions… c’est correct, on comprend, pis on respecte… mais SVP, ne vous plaignez pas si on ne parle pas de vous après. On est du genre à croire que de la mauvaise presse, c’est encore mieux que pas de presse pantoute.)
Un truc qu’on a apprécié par rapport à l’année dernière : le public. Silencieux quand c’était le temps (ah, ce silence qui donnait des frissons quand Salomé a chanté Cohen), enthousiaste quand on l’invitait à l’être. C’est peut-être à cause des choix qu’on a fait dans notre couverture (100 personnes qui VEULENT voir Mercury Rev, ça écoute pis ça applaudit fort). Les shows pour mélomanes ont attiré… des mélomanes. Les autres sont allés faire du bruit ailleurs.
Somme toute, un FEQ sur mesure pour la gang d’ecoutedonc.ca. C’est comme ça qu’on les aime.
Ce petit bilan ne serait pas complet si je ne prenais pas le temps de remercier quelques personnes.
Tout d’abord, un gros merci citoyen à toute l’organisation du FEQ qui fait rayonner ma ville partout dans le monde.
Un gros merci aussi à Louis Bellavance, Arnaud Cordier, Catherine Jalbert et leur équipe pour cette programmation qui a permis à plein de monde (y compris nous autres) de faire plein de belles découvertes cette année. Et d’avoir trouvé des valeurs sûres qui ne passent pas leur temps au Festival. On vous haguit toujours un peu au dernier jour, parce que vous nous avez fait courir à fond, mais dans le fond, on vous aime parce que vous nous donnez des bonbons.
Un autre gros merci à l’équipe des communications, notamment à Mathieu Ménard, Stéphanie Legros et Véronique Bouillé, que j’ai croisé à de nombreuses reprises et qui étaient toujours disponibles pour répondre à nos (quand même rares) questions. C’est toujours un plaisir de collaborer avec vous. Anyway, on va étirer notre plaisir, y’a de beaux shows qui s’en viennent dans les prochains mois à l’Impé! Merci aussi à Isabelle Grenier, qui s’occupait des réseaux sociaux du Festival et qui est venue nous donner beaucoup d’amour sur nos photos et nos publications.
Enfin, merci à mon équipe de valeureux guerriers : Nicolas Padovani, Marion Desjardins, Gabriel Tremblay, Marie-Laure Tremblay, Katia Desgranges, Marie-Ève Fortier et François-Samuel Fortin (je suis sûr que j’oublie quelqu’un… merdouille) ont préparé les onze comptes rendus qui ont été appréciés par plusieurs centaines d’entre vous. Je regarde ce qu’on fait par rapport aux autres médias présents, pis on n’a vraiment pas à rougir. Notre couverture a été professionnelle, même si on est une belle gang d’amateurs (non, pas toi Marion, t’es une VRAIE pro), pis j’en suis plus que fier. Pis on a (trop) souvent été les seuls en quelque part (message aux autres – le show de 17 heures à la Fibe, ça va être le show en tête d’affiche à la Loto-Québec dans 5 ans… la meilleure façon de te préparer à ce show-là, c’est d’être là MAINTENANT).
Grâce à vous, ecoutedonc.ca a montré une fois de plus toute sa pertinence dans la couverture d’un festival qui attire pourtant les plus grands médias de ce monde.
On se revoit l’an prochain!