Maudite pluie menaçante! On a joué safe, on a commencé notre soirée tôt (comme à l’habitude), mais à 21 heures, on était déjà à la maison (sauf notre ami Gracieuseté, cousin éloigné de Courtoisie, qui était à Village People). Pas grave. On a vu trois artistes de Québec et un groupe établi à Montréal depuis près de 20 ans. Et on n’a pas eu à se faire chier avec des exigences stupides d’équipes d’artistes qui ne se prennent pas pour de la marde.
Mais avant de commencer… on revient rapidement sur la fin de la soirée de mercredi… quoique techniquement, il était passé minuit, alors on est correct.
We Are Wolves
C’est affublés de toges à leur effigie que les trois-quatre gars de We Are Wolves ont pris la scène d’assaut peu après minuit (donc très très tôt jeudi matin!), devant une foule impatiente de se trémousser sur leurs rythmes électrisants, même si cette foule est à peine remise de la performance enivrante d’Anatole. Après avoir présenté un peu de nouveau matériel, le groupe a plongé dans son répertoire plus classique, rendant agressivement festive la troupe réunie pour inonder le plancher de danse du d’Auteuil de sueur et de breuvages éjectés de leurs contenants par la force du slam et l’apparition surprise des pieds ou des bras des corposurfeurs (bodysurfing tu sais). Carburant à l’énergie déployée par la foule, la troupe montréalaise menée par Alex Ortiz a alterné entre du nouveau matériel qu’il semblait fort heureux de voir apprécié du public. Tout le monde sautait et dansait à qui mieux mieux, des stars en devenir aux fêtées survoltées qui offrent des shooters de tequila au band, en passant par un mélomane à mobilité réduite qui s’est vu offrir lui aussi un voyage de surf tout inclus, porté à bout de bras au-dessus de la foule par une délégation qui faisait aussi office de gardes du corps lorsque le plancher de danse se transformait en zone de guerre.
Parmi les moments forts du set, on compte l’interprétation de « Paloma », tirée d’Invisible Violence (10 ans déjà pour cet album!), et de T.R.O.U.B.L.E. qu’on retrouvait sur l’excellent premier disque, Non-stop je te plie en deux (et 14 ans pour lui..!). Un rappel relativement généreux a procuré une dernière occasion aux danseurs de s’adonner à une danse cathartique, avec deux ou trois morceaux bien enfilés.
(François-Samuel Fortin)
De retour au programme du jour…
Kinkead
On les a connus récemment lorsqu’ils jouaient encore dans leur groupe d’adolescents. Les deux frères Kinkead, Simon et Henri, sont deux fiers banlieusards, un peu comme leur pote Simon Kearney, qui était là pour les appuyer à la guitare. À première vue, on pourrait penser qu’il s’agit d’une version plus indie des 2Frères, mais ça serait passer complètement à côté de la track. Oui, la paire de jumeaux est très, très, très pop. On serait pas surpris d’entendre quelques-unes de leurs chansons à la rédio commerciale (surtout avec un gérant spécialiste du tracking radio), mais ça n’enlève rien à leur charme, loin de là.
À leur folk-pop, les gars ont ajouté quelques éléments plus mordants, un peu de fuzz par-ci, quelques solos par là. Les pièces sont toujours livrées avec une belle énergie, les interventions sont rigolotes sans prendre trop de place, tout le monde a du fun, votre humble serviteur en premier, qui s’était dit qu’il ne resterait que quelques chansons, mais qui a finalement vu l’ensemble de la prestation.
Si tu réussis à me retenir quand je suis pressé, c’est que t’as fait ta job. Y vont aller loin, ces deux-là.
(Jacques Boivin)
King Abid
C’est en cherchant un peu de chaleur que je me suis dirigée vers la scène Hydro-Québec où sévissait le King Abid.
Rythmes enflammés, distribution de sauce harissa, Karim Ouellet, Papa-T, Robert Nelson, bongos, même son fils… l’artiste de Québec a mis le paquet pour nous faire embarquer dans son monde métissé. Si la foule bigarrée était un peu dispersée, chacun a bien occupé son espace en dansant comme trois, enfants, dreads et impers au vent. Distribuant les messages de tolérance et de communion entre les cultures, le King pouvait presque interpeller chaque spectateur par son petit nom. Il a enchaîné les titres de son dernier album world-beat-électro EMERIKIA, saupoudré de reggae, avant qu’on chante en coeur « Bienvenue à Qc » sur les images du clip sorti cette semaine. Il a repoussé la pluie et a réchauffé nos cœurs comme lui seul peut le faire. Un habitué du FEQ mais on en veut encore, comme quoi on peut être à la fois chauvin de Québec, tolérant et ouvert.
(Marie-Laure Tremblay)
Simon Kearney
Nombreux furent les braves spectateurs qui se sont rassemblés hier à la scène Fibe sous le ciel menaçant pour aller faire la fête avec Simon Kearney et sa bande… et ils n’ont pas été déçus! L’auteur-compositeur-interprète avait mis ses pants à boutons exprès pour donner une performance à la fois chaleureuse et culottée! Ça a commencé à la bonne franquette avec quelques titres tirés de « Maison ouverte » qui ont d’emblée installé une atmosphère de soirée entre amis pendant que « Frank le steak » accompagnait le groupe de ses exercices de poids libres et de Pilates. On a ensuite eu droit à deux nouvelles pièces – une ballade et un rap bien autotuné – toutes deux heureuses héritières du pop’n’roll. Après un bon p’tit bain de foule, le chanteur est retourné sur scène pour donner, avec une énergie et un plaisir renouvelés, le coup de grâce: enchaînant une Maison ouverte enlevante, une Bête Sauvage ingénieuse de guitare aux sons de tuyaux et une Pop’n’roll finale bien groovy où se sont gâtés Nathan Vanheuverzwijn (claviers, mais surtout keytar à ce moment-là), Martin Plante (basse) et Gabriel Lapointe (batterie), il s’est bien assuré que la foule en redemande après le spectacle.
(Marie-Ève Fortier)
Moist
Bon, toute ma gang est rentrée au bercail because la pluie qui s’en vient. Je regarde le radar, j’en ai pour encore au moins une heure. Mes plans sont un peu à l’eau, mais je peux aller voir un autre show. J’pense à ma blonde, qui était une grosse fan de Moist quand on s’est rencontré il y a un peu plus de… 20 ans. Ça tombe ben, la formation canadienne vient célébrer les 25 ans de Silver au Manège, et sur la liste des restrictions photo, y’a mes deux mots préférés : AUCUNE RESTRICTION. Ça veut dire qu’on va pouvoir se lâcher lousse pendant toute la prestation (on a d’ailleurs pris un peu trop de photos).
Bon, ma street cred va en prendre pour son rhume, mais y’a pas une maudite chanson que j’ai pas appréciée de cette prestation. David Usher n’a plus la voix de ses vingt ans, on s’en doute bien, mais il connaît ses limites et se ménage, question d’aller chercher les aiguës quand c’est le temps. Faque si on avait quelques inquiétudes pendant Tangerine, le reste du set, on était juste en train de chanter avec David. Parce que les Silver et autres Resurrection, on les connaît par coeur.
Un groupe formé de très généreuses bêtes de scène, qui ont toujours visiblement énormément beaucoup de plaisir à fouler les planches et à jouer, autant pour nous que pour eux.
Je ne suis pas surpris d’avoir passé un si beau moment. Mais j’avais oublié combien ce groupe-là, il y a 25 ans, c’était de la bombe.
(Jacques Boivin)
Village People
(Un fan, qui désire qu’on l’appelle Gracieuseté, est allé voir Village People et il a tenu à nous en glisser quelques mots. Comme on était ben ben tristes de les manquer, on a accepté son compte rendu – et sa photo de cellulaire.)
C’est sous la pluie qu’un public nostalgique voulant faire un voyage dans le temps a attendu devant le manège militaire pour aller voir les Village People, en After FEQ. À mon arrivée à l’intérieur de la salle, une musique electro et disco était déjà distillé par la DJ (NDLR : DJ Laurentia, que vous connaissez aussi sous le nom de Catherine Genest) pour les gars de chantier, les cowboys, les indiens … du soir. Le public est de tous âges, le disco serait-il intemporel ? Un chose est sûr, l’arrivée du groupe sur scène fut ovationnée. Ne connaissant pas leur répertoire, ils ont joué bon nombre de pièces qui m’étaient inconnues, entrecoupées de leurs tubes dont Macho Man, In the Navy et YMCA repris par le public. Un bon moyen de transformer la salle en « karaoké » et je passe les choregraphies. Ça avait un côté ketaine, mais je suis coupable, j’étais curieux de voir ça et je ne le regrette pas.
(Gracieuseté)