Une fois de plus, votre équipe de guerriers est allée voir une incontournable… tout en sortant des sentiers battus! On a vu des jeunes qui poussent dans le dos des vieux, une Française qui fait de la folk-pop en anglais, du blues-rock du Niger, de la pop cool, LA bête de scène de l’heure dans l’indie pis un groupe tellement fou qu’on a de la misère à trouver les mots pour le décrire. On vous parle de tout ça ici :
PopUP FEQ – Soran
La pop atmosphérique de ce groupe de Montréal meublait parfaitement l’espace de la cour du MNBAQ lors de ce très bien nommé PopUp. Si les textes de son EP homonyme sont plutôt introspectifs, sa musique accessible et impulsive en font une figure montante. On a eu droit à un superbe crescendo de pop planante qui s’est terminé en apothéose avec des Lalala en choeur. Une très belle découverte qui a plu à la foule de curieux qui était venu en prendre plein les oreilles, à suivre!
(Marie-Laure Tremblay)
Destination chanson fleuve
J’avais hâte de voir ce que les chansonneurs de Destination chanson fleuve avaient dans le ventre, surtout après un looooong mois de tournée qui les a menés partout (y compris une autre fois à Québec). Pour ce petit spectacle en début de soirée, nos amis Alex Météore, Antoine Aspirine, Alice Animal, Mélodie Spear, Ariane Roy et Tom Chicoine nous ont proposé quelques-unes de leurs pièces déjà parues (par exemple, Kearney a fait Mes Pants et Câline). Des chansons pop, rock, folk ou un peu grungy, selon les interprètes ou l’humeur de celleux-ci. Ben oui, notre coeur a flanché pour notre belle Mélo (mais on n’est pas objectif quand on parle d’elle), pis on a donc trouvé Ariane bonne, comme d’habitude (elle s’en vient pas mal une habituée de la scène Fibe). Mais on a aussi bien apprécié la fougue d’Alice Animal (qui porte bien son nom) et l’énergie des autres chansonneurs. On a bien hâte de voir (ou de revoir) chacun d’entre eux, individuellement.
(Jacques Boivin)
Mdou Moctar
Le guitariste touareg Mdou Moctar a fait entrer la scène Hydro-Québec en transe pendant près d’une heure grâce à ses chansons blues-rock électrisantes, au rythme un brin saccadé. Le Nigérien laisse parler sa guitare, qu’il caresse tendrement. On le sent lui-même dans sa bulle, super concentré, mais son jeu est si beau, ses riffs si accrocheurs, qu’on se fout bien qu’il nous fasse ou non la conversation toute la soirée. L’important, c’est qu’on danse comme si le festival se terminait dans les minutes qui suivaient. C’était chaud, c’était magique, on en aurait pris davantage, mais malheureusement, les autres scènes nous appelaient.
(Jacques Boivin)
Joe Bel
C’est armée de son album de rêve (Dreams) et d’une robe fleurie que la Française Joe Bel est venue faire concurrence au soleil à la scène Fibe. Munie de sa voix chaude et entourée d’un groupe complet (et chevronné), elle a tranquillement pris ses aises en enchaînant ses compositions en anglais où il est question de voyage, de gratitude et de relations amoureuses.
Au volant de sa guitare acoustique avec le Château en arrière plan, elle a d’abord demandé une écoute attentive avant de se déchaîner contre la jalousie et avec la chanson Too late qui nous ont permis d’apprécier son côté tigresse. Par la suite elle nous a surpris avec un Espère presque reggae pour terminer avec In the morning pour un atterrissage en douceur.
(Marie-Laure Tremblay)
Elliot Maginot
Je vous avoue n’avoir fait que passer par la scène du Manège militaire, question de voir ce que le Maginot nouveau avait dans le ventre. Y’a pas qu’Elliot qui a pris des muscles, ses chansons aussi ont pris du coffre, du moins sur scène! Les fans de la première heure ne seront pas déroutés, mais sérieux, si vous vous empêchiez d’écouter Elliot parce que vous le trouviez trop tranquille, allez écouter Comrades. La douceur si propre à Maginot est toujours là, mais y’a comme un petit OUMF de plus, un groove irrésistible, notamment sur la magnifique Heart of Beauty (que j’ai eu le temps d’écouter attentivement).
(Jacques Boivin)
Scratchophone Orchestra
Pour la suite, après une longue hésitation je me suis laissé tenter par la proposition originale du Scratchophone Orchestra. Un mélange déjanté de swing (avec violon et clarinette) et de platines était en train de mettre feu la scène Hydro-Québec à mon arrivée… pendant la première chanson! Je me suis immédiatement fait happer par l’énergie folle de leur musique super efficace et communicative. Une proposition très actuelle (à la fois vintage et electro) ponctuée d’interventions irrévérencieuses et écologiques. Ils ont enchaîné les beats et fait crier la foule pendant une heure qui a passé à la vitesse de l’éclair.
(Marie-Laure Tremblay)
ANEMONE
19h45 HNE – On entend presque une mouche voler sur St-Joseph, étonnement.
L’Impérial climatisé est plus que parfaite pour une pause de canicule, je constate donc, à mon arrivée, que seule une centaine de festivaliers feinte dame nature. Je retrouve d’anciens collègues Archambiens alors qu’Anemone, directement sortie d’un vortex provenant des années 70, grimpe sur les planches pour débuter son set. Jeans en pattes d’éléphants, bérêts en cuir, blouses et chemises fleurs délavées, tout y est pour un trip hippie des plus nostalgiques. Alignement plutôt traditionnel (guitare, basse, batterie, clavier-voix), la formation montréalaise y va d’une perfo psychédélique-prog-pop passablement expéditive, sans la moindre intervention exhaustive.
Mis à part les brefs cris/remerciements d’extase de l’ubiquiste meneuse Chloé Soldevila, les pièces s’enchaînent à un rythme effréné. Pour ce qui est de mon appréciation personnelle, je n’en retire aucun constat réel. Peut-être que mon obnubilation envers le bassiste Zach Irving et sa ressemble troublante à George Harrison y est pour quelque chose, qui sait?
(Gabriel Tremblay)
Courtney Barnett
Maintenant, place au classic-rock ravageur et capillairement splendide de la sensation australienne, Courtney Barnett. La pote de Kurt Vile n’arbore pas seulement un «mullet» des ligues majeures, elle se déchaîne sur sa guitare comme s’il n’y avait pas de lendemain. En formule trio, la Melbournoise enlace ses compositions avec une lumineuse énergie punk qu’on ne peut déceler en une simple écoute auditive.
La foule, de plus en plus massive, se délecte d’entrée de jeu sur City looks pretty. La répétition des thèmes utilisés dans ses textes crée une certaine cadence enivrante pouvant plaire à un large éventail de mélomanes. Même chose pour ses lignes de guitare galvanisées de distorsions qui sonnent, en live, comme une demi-tonne de briques. Celle qu’on surnomme Solenne Marlats surfe parfois sur des vagues musicales moins agitées, l’assistance en obtient un bel exemple sur la quasi-ballade Depreston. À la frontière entre la naïveté et l’hyperactivité, Courtney Barnett est un pokémon rare, voire légendaire. Difficile d’être indifférent devant sa prestance, les moments de convulsion sur son instrument sont particulièrement subjuguants.
Sa guitare est son bébé, la scène est son terrain de jeu… et malgré son look, détrompez-vous, elle n’est pas gérante d’un gaz-bar en Arizona.
(Gabriel Tremblay)
Golden Dawn Arkestra
Selon ma mini recherche, on nous a promis le Golden Dawn Arkestra, comme: « un groupe hippie d’afrobeat psychédélique d’Austin ». Je m’attendais donc à un déluge de musiciens chevelus qui allaient me transporter dans leur monde coloré… et c’est tout ça puissance 10! La foule a juste eu le temps de reprendre son souffle avant de se faire jeter par terre par les paillettes égyptiennes et les franges orientales qui ont rendu le futur marié et sa brassière rouge sur la tête bin drabe (ça lui apprendra d’essayer de voler le show). Bombardement de rythmes et d’influences de partout. Mixité de styles et de genres, plein d’amour et de zénitude enflammée… bref vous irez voir les photos! C’est difficile à décrire, c’est tout ça et mieux encore, ne les manquez surtout pas lors de leur prochain passage!
(Marie-Laure Tremblay)