PHOTOS : Emilie Kahn (+ Valence) – Palais Montcalm (salle d’Youville), 4 avril 2019

PAR

Emilie Kahn était de retour à Québec pour défendre ses nouvelles chansons. Et elle est arrivée bien équipée : dispositif d’éclairage bien à elle, un gros néon à son nom et un band de course 100 % féminin et fort compétent.

Mais avant de présenter la jeune femme, nos amis d’unïdsounds avaient une belle surprise pour nous : le retour sur scène de Vincent Dufour (Medora) et de son nouveau projet Valence. Pour cette nouvelle aventure, Dufour s’est monté un beau petit band et peut compter sur Alexis Taillon-Pellerin à la basse, Raphaël Laliberté-Desgagné à la guitare, Olivier Bresse aux claviers, Aubert Gendron Marsolais à la batterie et Antoine Bourque au sax, à la flûte et aux percus. Nouvelle équipe, nouveau son, nouvelle vibe.

Si Medora était résolument rock, le premier qualificatif qui nous vient en tête pour Valence, c’est : SMOOTH. Oui, en anglais. Ajoutez quelques O pour faire bonne mesure. Si les sept pièces qui nous sont présentées (dont le premier simple, Sophie) ont chacune leur personnalité, elles entrent toutes aussi doucement entre nos deux oreilles. Le groove installé par Alexis et Aubert est irrésistible, les guitares très subtiles de Vincent et Raphaël et les claviers d’Olivier forment une ligne mélodique forte, mais toute en douceur, et quel que soit l’instrument qu’il a en main, Antoine ajoute un peu (beaucoup) de lustre à l’ensemble.

C’est tout à fait de son temps, ça rappelle un peu Destroyer et Timber Timbre avec un soupçon de slacker rock, ça donne le goût de se branler les fesses collé collé sur la personne qu’on aime (ou sur toute autre personne consentante, on n’est pas regardant). On ferme les yeux, on imagine le groupe chanter sous une immense boule disco avec des couples qui s’enlacent.

J’dis ça, pis Valence, ça a l’air tranquille en maudit, mais non! Y’a du rythme. On danse. On le fait juste langoureusement parce que Dufour pis sa gang nous donne envie de se coller sur la source de chaleur la plus proche.

Y’a un EP qui va sortir à la fin mai.

De son côté, Emilie Kahn filait doux elle aussi. Même si on nouvel album, Outro, bouge plus que son précédent (Ten Thousand), la base demeure sa belle harpe Ogden (qui redevient un instrument plutôt que la moitié du groupe), et on reste dans l’indie pop empreinte de mélancolie.

Avec un dispositif scénique simple, mais très efficace (le néon à son nom est assez incontournable), Kahn nous plonge dans une semi-obscurité propice à l’écoute (d’ailleurs, merci au public, une fois de plus, de nous avoir permis d’apprécier le spectacle… on va les avoir, les grandes gueules!) et à l’introspection. De sa voix douce, Kahn nous emmène dans son univers friscounet, dans un sentier balisé par ses musiciennes qui sont toutes installées en retrait. La star demeure Ogden, c’est elle qui a toute la lumière, même Emilie est dans la pénombre.

Même si on a bien aimé ce petit segment de vieilles chansons interprétées en solo, on vous avoue que l’Emilie nouveau cru, avec son projet bien plus touffu, a tout ce qu’il faut pour se faire aimer. Ce petit train risque d’aller très loin, et on a eu le goût de retourner écouter l’oeuvre de la jeune femme avec une oreille plus attentive.

Emilie Kahn sera au Festival d’été (Impérial Bell, 8 juillet à 20 heures).

VOUS CHERCHEZ QUELQUE CHOSE?