Martin Lizotte – Église de Deschambault, 22 mars 2019

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Photos : Carmen Gauthier (courtoisie)

Martin Lizotte, de la région de Portneuf, compositeur et récipiendaire d’un Félix à l’ADISQ, nous présente très sympathiquement Ubiquité, son plus récent album. Celui-ci a remporté un prix au 13e gala alternatif de la musique indépendante du Québec (GAMIQ) en novembre dernier. Toutes ces louanges ont piqué ma curiosité.

C’est donc dans une église comble qu’on a pu assister à « un accord sons et images » hors du commun grâce à la collaboration de l’École de Musique Denys Arcand. La présentation est la somme des efforts collectifs de plusieurs personnes, comme Philippe Tessier, qui s’est occupé de l’éclairage, et Louis Blackburn, qui a mis son grain de sel dans le choix des projections. Le tout commence avec une projection en noir et blanc dont on entend le son original. Des envolées d’oiseaux qui virevoltent dans le ciel avec le piano qui vient superposer ses notes parfois frappées, parfois pincées. La pièce qui impressionne passablement, c’est Le fil de ferriste. Pendant que l’image nous fait ressentir l’interminable traversée entre deux bâtiments, on entend des drôles de sons derrière nous. C’est Martin Bournival qui fait chanter l’orgue à tuyaux Warren (1892) occupant la tribune arrière de l’église. L’absence de paroles rend le tout assez cérémonieux. On se dirait dans un cinéma muet.

Le  piano et la contrebasse sont campés dans un décorum de salon cossu et accueillant nous donnant envie de se rapprocher. La voûte, les moulures, les statues et dorures sont éclairées tantôt de rouge, tantôt de jaune. Les quelques lampes hétéroclites disposées au sol augmentent l’allure de cabaret chic. Martin Lizotte se permet quelques fantaisies en déposant une balle de ping pong dans son piano à queue ou en y apposant une bande de ruban à masquer. Les lumières vont s’animer et varier en intensité, au rythme du piano. Il va aussi échanger son chapeau contre une boule disco, ce qui va illuminer toute la voûte de l’église. Il est accompagné de Mathieu Désy à la contrebasse polyphonique à cinq cordes.

Un nouveau segment de film prend toute notre attention. On entend très bien la bicyclette du facteur rouler dans le gravier, le tout se superposant à la musique. Ou bien est-ce la musique qui court après la bicyclette? C’est suivi d’un segment de film d’animation très coloré, qui fait penser à Miro. On ne sait plus qui décide, qui précède ou succède : l’image ou la musique? Tous les segments de film sont impressionnants. Un de ces segments a été filmé dans l’église et un autre, à Saint-Raymond, chez un forgeron connu de Portneuf, Stéphane Ferboi Chénard. Voici un exemple d’extrait de film que j’ai pu retrouver : https://www.koreus.com/video/foule-brise-glave-tarmo-1920.html

Mon moment préféré, non, je n’arrive pas à choisir… pour avoir un aperçu de ses créations, visitez son site Internet martinlizotte.com.

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