Troisième soirée de qualifications du Cabaret Festif de la relève – Cabaret Otis (Baie-Saint-Paul), 9 mars 2019

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Alors qu’Alex Burger et Comment Debord détenaient déjà leurs billets pour la grande finale, au tour de Bourbon, Marie-Gold, J-P Couët et Éli Doyon et la tempête de se jeter dans la fosse aux lions charlevoisienne. Détrompez-vous, jury et public ne sont pas si acérés même si, au final, ils doivent absolument trancher. C’est la Maison Otis, ou « sous-sol avec d’immenses poutres mal placées », qui a reçu la nouvelle vague talentueuse provenant de Québec et de Montréal.

BOURBON

Le premier à s’élancer (fouillez-moi pourquoi cette analogie au baseball) est David Bourbonnais, alias Bourbon. Devant une vidéo brillante alliant Photoshop et calembours, l’assistance comprend vite l’absurdité créée par le leader de Garnotte. Délaissant la masculinité de son groupe à l’ascendant rock psychédélique, Bourbon est un spiritueux langoureux à la féminité bien assumée. Rehaussé par une abondance de violons galvanisant son folk blues acoustique, il décline les thèmes de son EP (Brouillons) comme la folie, les TOC et les frenchs. D’ailleurs, il termine avec sa simili déclaration d’amour déconstruite qu’est Distance de french. La barre est haute pour la suite!

J’suis ben dans ton dos
Au creux de ton ombre
La vie est belle quand j’ai une blonde

Parce que oui, la musique est importante, mais l’amour dans tout ça? Une escapade bucolique à Baie St-Paul peut facilement… NÉCESSAIREMENT devenir romantique. Je dis ça, je dis rien.

PSSSSSTTTTT! La finale est le 30 mars prochain.

Marie-Gold

Saveur hip-hop de cette quadruple sélection, l’ex-meneuse de Bad Nylon semble plutôt ravie et honorée d’être sous les projecteurs du Cabaret Festif!. En formule DYI, la MC montréalaise opte pour l’autonomie complète en opérant elle-même ses instrus à l’aide de son téléphone. Avec le recul, force est d’admettre que l’enchaînement est quelque peu boiteux. Si Chloé Pilon-Vaillancourt trimbale sa mini-mélodie depuis mai dernier, elle en rajoute en cassant deux nouvelles compos. Évidemment, le nom officiel de ces deux primeurs n’est pas dévoilé, mais mon petit doigt de rap geek me dit que ce serait Let Go et Pousse ta luck. Mis à part À l’avenir et Mauvais timing, que j’affectionne particulièrement, elle sort son flow du dimanche pour un rap a cappella exclusif sur Baie Saint-Paul. O.K., l’exécution n’était pas parfaite, mais on ne peut pas crier au manque d’originalité.

J-P Couët

Qui a dit qu’on ne pouvait conquérir une foule avec une abondance de nonchalance? Suscitant une vive acclamation, J-P est sans contredit le « rockeur » conventionnel de la soirée. En formule full band aux côtés, notamment, d’un guitariste antipelliculaire (NDLR : Shampouing?), J-P Couët et sa gang propose/suggère/impose à l’assistance une courte mais très intense dose de folk rock lo-fi.

« J’aime ben BSP, mais là, on s’en va à LA. »

Pas la peine de mentionner que la suivante est une piscine à vagues surf rock très californienne.

Devant le mélange de quelques sonorités country appuyées par la voix rauque de Couët et ses textes volontairement paresseux, j’estime que la mine d’or est plutôt difficile à trouver, même en dessous de la couette… et avec toutes les réactions du public, je me sens comme un vrai mouton noir.

Éli Doyon et la Tempête

Vous savez, je ne travaille pas en amateur (Jacques non plus). Après tout, l’écoute préalable des participants et participantes est nécessaire. Après cet exercice, qui s’est terminé sur la route 138, il ne restait donc qu’à le confirmer de vive voix. Il s’est avéré que l’opéra climatiquement cuivré orchestré par Éli Doyon était définitivement mon coup de coeur. Attention : même si j’étais « un tantinet » conquis à l’avance, la disposition et l’effet combiné de ces trombones, clarinettes, cors, batteries et contrebasses n’allaient pas être de tout repos. De plus, la minuscule scène ne permet pas aux musiciens (marins) de s’abriter en toute fluidité. Même si les cuivres dominent ce party klezmer en haute mer, un des clones de Jean-Étienne Collin-Marcoux s’ajoute à l’équipage derrière sa batterie de prédilection. Capitaine du navire, Éli Doyon récite chaudement ses paroles tout en alternant banjo et clarinette. Si les subtilités s’analysent plus facilement à l’audio, l’énergie et la complicité émanant de la troupe sur scène est pétillante. Pour vous offrir une comparaison laborieuse, Élio Doyon et la Tempête embarquerait, même s’ils sont plus « propres », dans le même bateau que Woodkid et Tintamarre.

Vote du jury : Éli Doyon et la tempête
Vote du public : JP Couët

Le vote Internet aura lieu cette semaine, vous devrez choisir entre Georges Ouel, Kirouac et Kodakludo et JP Couët.

La finale aura lieu le 30 mars à la salle multi de l’Hôtel Germain Charlevoix.

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