Oui, il faisait très froid ce vendredi 11 janvier, mais y faut ce qui faut pour la clientèle. J’ai donc ramassé mon courage et je suis allée me réchauffer à la salle Multi qui accueillait Kevin Na$h, Mike Shabb et Fouki pour une soirée rap queb qui affichait complet.
Loin d’être le public cible, mais tout de même très fan des beats ensoleillés de QuietMike, j’étais curieuse de voir ce que le jeune Fouki avait à offrir sur scène et je n’ai pas été déçue. La soirée a d’abord commencé avec un Kevin Na$h très en forme, énergique et prêt à tout donner. C’est après quelques pièces qu’il nous a avoué: « Je viens d’apprendre quelque chose sur moi. J’aime performer quand je suis fâché. J’étais fâché v’là 5 minutes ». Avec ses chansons courtes et punchées, la présence de Kevin Na$h a été comme une tornade, nous laissant un peu décoiffés après cette dose massive d’énergie. Mike Shabb et sa lit gang, dont Na$h, ont ensuite pris la balle au bond devant une foule de plus en plus compacte. Partout ça dansait, ça chillait, ça filmait, ça fumait.
Sans temps mort inutile, QuietMike, PH Vendou et Fouki sont montés sur scène. « J’ai fini l’année avec vous autres Québec et je commence l’année avec vous! » Après Zeya et iii, entre autres, c’est Kankan et son beat reggae qui a solidement fait danser la foule. Pas de doute, on était all right. Fouki et Vendou forment sur scène un duo efficace dans sa simplicité et sa complicité naturelle. C’est avec le doigt du milieu brandit bien haut que nos comparses ont enchaîné avec Fuck le système, puis Make up, qui a fini de réveiller ceux qui dormaient encore. Après une séance de chatouilles avec toute la lit gang, c’est papa Koriass qui est venu rejoindre fiston Fouki pour interpréter All zay et Lait de chèvre. Chauvine, la foule lui a servi un accueil extrêmement chaleureux.
Sans répit jusqu’à la fin, on a eu droit à Kevin Na$h sur la pièce Actif puis, à se faire asperger d’eau sur Eau, à des beats jazzy irrésistibles sur Gentil Gang, à du soleil plein la tête sur Playaet à un brin de guitare sur la douce Zaybae. Il restait quoi pour finir le tout en beauté? Gwap et Gayé. Quoi d’autre pour assurer une fin de show à saveur de fiesta ensoleillée un peu délirante.
Bref, le jeune Fouki et sa bande ont offert une feel good vibe fort agréable et sans prétention, mais où l’on sentait le travail, la curiosité et la volonté de sortir du lot. C’est d’ailleurs ce côté unique et authentique qui fait toute sa force. Son lexique coloré est animé du multiculturalisme montréalais et c’est beau à entendre. N’en déplaise aux puristes… Et le jeune Fouki est bien entouré! D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de retrouver chez QuietMike cette espèce de force tranquille que je perçois aussi chez Vlooper. Il ne faut jamais sous-estimer les silencieux. Pour Fouki, c’est peut-être parti de rien, mais maintenant il sait où il s’en va et ce, pour notre plus grand plaisir.