En toute intimité, L’Anti reçoit un duo rock-alternatif plutôt logique en Zen Bamboo et Élégie. Si les premiers nommés viennent de la pittoresque Rive-Sud de Montréal (Saint-Lambert pour être précis), Élégie est composé de petits gars de chez nous, comme on dit. Ce récapitulatif d’un jeudredi musical à tendance punk des plus rafraîchissant est une présentation du tandem Clavier/Tremblay.
Les représentants de la Vieille Capitale sont les premiers à s’exécuter. Le rock vaporeux, plombé par la voix de Lawrence Villeneuve, est parfait pour l’ambiance sombrement bleutée de l’Anti. Formation atypique, le maître du pop n’ roll Simon Kearney est d’office derrière la batterie (oui, oui!). Outre ce surprenant remplacement, on retrouve Tommy Sirois à la guitare, Alex Corriveau à la basse et Maxence Girard au clavier. Force est d’admettre que les gars brassent la cage de leurs spectateurs et ce, bien plus qu’on pourrait penser à l’audio. J’avoue, suite à mes premières écoutes d’Élégie, avoir ressenti une forte ressemblance avec un band comme Caravane. Parfois, on a simplement besoin d’entendre un groupe en live pour se faire une meilleure idée. Étonnamment surpris, j’ai adoré la courte prestation des pétillants rockers qui planent sur plusieurs courants comme le brit-rock des années 1980. Si on me demandait d’approfondir, je ferais référence à Montgolfières, cette superbe envolée qui me rappelle Joy Division.
Zen Bamboo est une thérapie musicale que je recommande à forte dose. Déjà vendu, il s’agit de ma troisième fois en compagnie de ces jeunes fringants. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, remédiez à la situation au plus vite! Les «Zenbaboyz» sont un quatuor rock-garage formé de Simon Larose (voix/guitaire), Léo Leblanc (guitare), Xavier Toukain (basse) et Charles-Antoine Olivier à la batterie. D’emblée, ils nous larguent Les bombes, issue du dernier EP « Volume IV ». Seul bémol de la soirée, le manque de têtes présentes à l’Anti pour recevoir les obus. La fin de session y est peut-être pour quelque chose? Certes, mais pas pour le principal intéressé, Simon Larose. On nous confirme que son examen de chinois le lendemain matin à Montréal s’est passé comme sur des roulettes. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour le rock! Les gars de ZB sont la définition même du divertissement. Entre l’excellent dérapage punk-grunge qu’est Kanye, en passant par la surf ballade de Boys and Girls, les interludes sont hilarantes. D’imitations tirées d’Harry Potter jusqu’à la brève leçon de mandarin, une perfo de Zen Bamboo est un moment bien investi ou argent remis. Suite à une sublime Si c’est correct que j’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, ils enchaînent avec La Mort. Un gentil moshpit a suivi, pour embellir cette fin de soirée animée.
J’oubliais! Pour les amateurs de médecine alternative, la légende de Zen Bamboo raconte que le coeur de Simon Larose guérit le cancer.
Voilà, c’est dit.