ep2
(Lazy at Work)
zouz, la bête imprévisible à trois têtes que nous avions eu la chance d’apercevoir au Festival OFF de Québec cet été, vient à peine de lancer un nouvel opus. Tout simplement intitulé EP2 (visiblement la suite de EP1), ce disque de six titres est comme une boîte de pandore.
Quand on l’ouvre, Bordée tu nages émerge petit à petit dans un crescendo d’intensité. On retrouve le rock élaboré, éclaté et fuzzé de David Marchand (voix, textes, guitare, claviers), Étienne Dupré (basse, synthés) et Françis Ledoux (batterie). Fuzzé, mais tout de même un peu plus clair dans sa facture que sur EP1. Ça nous permet d’entendre encore mieux les dérapes coupées au couteau et les riffs hallucinants du groupe. St-Fortunat se lance d’ailleurs dans une ces courses délirantes qui nous tient en haleine pendant qu’on nous assène des mots.
Rien n’est vrai, rien ne compte
Orchidées se présente ensuite naïvement avec ses airs maniaco-légers, son petit côté dansant et ses saveurs psychédéliques. Mais ce n’est qu’une accalmie avant la sombre et planante Fuir, qui culmine ensuite pour laisser place à Crise de panique, seconde pièce uptempo du maxi, qui nous plonge réellement dans l’aliénation avec un punk qui rappelle l’âge d’or de Malajube.
Lorsque Pandore a eu le malheur d’ouvrir la boîte que lui avaient confiée les dieux, tous les maux du monde s’en sont échappés pour se jeter sur les Hommes. Vieillesse, Maladie, Chagrin, Folie, Vice, Famine virevoltaient dans un tourbillon éclectique et hallucinant, dangereusement fascinant. Lorsque le mal fut fait, Pandore, désemparée, jeta un dernier regard au fond de la boîte. Tapie dans un coin, encore frêle à cause du poids de tous ces malheurs, elle y trouva l’espérance. C’était comme une lumière douloureuse. De la même manière, Acte Manqué se présente à la toute fin d’EP2, avec une douceur splendide et presque plus violente encore que les cris des maux du monde.
On se croisera dans une autre vie.