Yes McCan a débuté la tournée qui donnera vie à son nouvel album OUI (tout, tout, tout, toutttte) sur scène. Il était de passage le vendredi 21 septembre à la salle Multi de Méduse devant une foule très enthousiaste qui avait répondu à l’appel en grand nombre.
Si vous avez lu la critique de l’album que notre collaborateur Gabriel a produit récemment (ce que je vous invite à faire sinon), la critique du spectacle est assez similaire. Ce qui passe bien à l’écoute de l’album passe encore mieux sur scène, et ce qui irrite l’oreille sur l’album ne passe pas vraiment mieux sur scène. Par contre, le potentiel est là, et ce n’est rien qui ne peut être amélioré.
Débutons avec les points positifs, parce qu’ils sont nombreux et que je ne bouderai certainement pas mon plaisir. En fait, du plaisir, j’ai commencé à en avoir avec la troisième pièce de la soirée, Money Convos. Avec son beat lourd et la foule qui chantait avec McCan, c’était un très beau moment de la soirée. Temps, première chanson de l’album, a également très bien réussi son passage sur scène. Avec ses variations de tempo, elle est venue chercher beaucoup d’énergie de la foule, qui a embarqué sans retenue.
D’ailleurs, McCan en a profité pour souligner que du temps, il n’en avait que très peu au moment de créer l’album, dans le « hype de Fugueuse ». Alors que les spectacles étaient mis à l’horaire des différentes salles il y a un an, il n’avait en mains que Désirée et Forest. C’est d’ailleurs avec ces deux chansons que la soirée s’est terminée en force, alors que des dizaines de cellulaires étaient brandis bien haut pour capter l’instant. Juste avant, la pièce Over avait également très bien fonctionné, la foule ne s’étant pas fait prier pour chanter le refrain accrocheur.
Maintenant, ce qui est à améliorer, à mon humble avis, se résumerait à mettre une touche supplémentaire de vrai pour boucler la boucle. Tant qu’à prendre la peine d’offrir une version full band avec claviers, basse et DJs, tant qu’à être vrai et franc avec son public comme Jean-françois Ruel sait si bien le faire autant en entrevue que dans ses interactions sur scène, pourquoi ne pas y aller avec du vrai pour la voix aussi? J’ai en horreur l’auto-tune, et en live, c’est tout simplement pire. McCan a beau clamer haut et fort qu’il n’est pas un chanteur, moi, je pense qu’il a tort. Sa voix passe très bien sur scène, même lors des refrains davantage chantés que rappés. Alors, bye bye l’auto-tune qui, de toute façon, ne fait qu’enterrer les paroles et noyer la voix dans le reste de la musique. Ajoutons à cela un petit accroc après la première pièce 514-Diamond-Taxi tirée du EP P.S. Merci pour le love, où McCan s’est adressé à la foule dans un micro avec l’écho encore très présent, ce qui a donné lieu à un moment plutôt étrange.
Comme Yes McCan l’a si bien dit, nous avons été les témoins de l’un des premiers spectacles de la tournée, témoins d’un groupe de musiciens qui expérimentent encore différentes façons de livrer les pièces de l’album, témoins de ce show qui prend tranquillement vie, et la suite s’annonce prometteuse. Alors, pour toutes ses raisons, moi, je dis oui à Yes McCan live.
Première partie
La première partie était assurée par Blaise, l’un des deux DJs qui accompagnait Yes McCan sur scène. Il nous présentait un projet musical entièrement instrumental, résultat d’une collaboration entre plusieurs compositeurs et musiciens.
La prestation d’une trentaine de minutes a débuté avec des sonorités de piano, auxquelles des rythmes se sont greffés peu à peu, se mariant dramatiquement. Puis les beats sont devenus plus joyeux, un peu jazzy, et les éclairages sont entrés dans la partie. J’ai vraiment adoré la disposition des éclairages (la même que pour Yes McCan), soit quatre minces colonnes constituées chacune de trois lumières qui alternaient dans une légère valse.
Bien concentré derrière sa console, Blaise a poursuivi son minutieux travail alors que les éclairages devenaient moins minimalistes, des projecteurs rouges et bleus s’étant ajoutés. Blaise nous a ensuite fait passer par des rythmes hip-hop très accessibles et forts réussis, puis très jazzy, comme sur la pièce Burn, dans une atmosphère lounge, pour se terminer avec la composition la moins intéressante à mon avis, présentant une multitude de sonorités qui se mélangeaient sans vraiment réussir à provoquer d’émotions ou à évoquer d’images claires.