15 septembre
Des sourcils
Par Jacques Boivin
Bien honnêtement, le trio Des Sourcils avait probablement la proposition la plus champ gauche de la fin de semaine à L’Intermarché. Et probablement celle qu’on aimerait le plus entendre plus souvent en faisant nos courses. Les compositions de la formation composée de Mathias Berry, Antoine Angers et Alexis Taillon-Pellerin sont superbes, et on peut être en train de comparer les 18 marques de tomates en conserve tout en appréciant le jeu fin et subtil des trois musiciens. Si plusieurs autres formations avaient attiré des fans, Des Sourcils, de leur côté, on réussi à retenir de nombreux curieux!
Gaspard Eden
Par Julie Bourassa
Il ne fallait pas arriver avec dix minutes de retard (shame on me) car les gens étaient fort nombreux pour assister à la réconfortante prestation du québécois Gaspard Eden dans les locaux de Coyote Records. Cette prestation je l’ai d’ailleurs davantage écoutée que regardée, coincée que j’étais dans entrebâillement de la porte. Mais l’entendre était déjà un cadeau pour les oreilles. Eden possède une voix chaude et puissante qui réchauffe le coeur instantanément. « Je suis heureux de vous dire que je suis heureux de vous voir. Je suis donc doublement heureux » a-t-il clamé avec son humour si sympathique. Étant en processus d’écriture pour la parution d’un nouvel album, Eden nous a fait l’honneur de quelques nouvelles chansons et j’ai franchement hâte d’entendre la suite.
Jérôme 50
Par Jacques Boivin
Lui, là! Il nous met l’eau à la bouche depuis trop longtemps! Notre beau chilleur lorettain au grand coeur, accompagné d’un multi-instrumentiste fort impressionnant quel que soit l’instrument entre ses mains, a fait comme d’habitude et mené son public de St-Roch dans son univers trop relax pour être vrai. Il nous a bien sûr servi La hiérarchill et son petit côté funky-reggae, ainsi que d’autres chansons qui devraient bien finir par se ramasser sur un album cet automne. On tend l’oreille, pis on vous en parle dès qu’on en sait davantage.
Beat Sexü et De la Reine
Par Jacques Boivin
On va les mettre ensemble, question de prendre moins de place et de parler d’un truc complètement fou. On n’a pas vraiment pu voir un show complet de Beat Sexü et de De la Reine. Toujours croisés quelque part. Mais on ne s’en voulait pas trop, ces deux formations pantoumiennes ont déjà beaucoup de place dans nos pages (Beat Sexü a même été la tête d’affiche de fetedonc.ca l’année dernière). On va juste mentionner quatre petits trucs :
- Les beats dansants de Beat Sexü sont toujours aussi irrésistibles. Ça a même pas pris 30 secondes que tout le monde dansait, autant chez Phil Smoked Meat qu’à La Suite.
- C’est moi ou la pop-rock sexy de De la Reine a un peu plus de mordant? Me semble que les guitares de Vincent étaient plus en avant… et c’était TRÈS loin de gâcher mon plaisir.
- On voudrait juste mentionner que le batteur des deux formations, Jean-Étienne Collin Marcoux, a joué à neuf reprises ce samedi. NEUF. Et il a terminé sa journée en faisant un DJ set au FCVQ. Chapeau.
- De son côté, Odile a joué six fois. Demandez à tous ceux qui ont participé cette année, ils vont vous dire que malgré les pauses, jouer trois fois dans la journée, c’était pas de tout repos. Eh ben. Odile a doublé la mise. Ça montre un peu le genre de folie qui anime la scène de Québec!
Alexandra Lost
Par Jacques Boivin
Si y’a un groupe qu’on aime voir souvent, juste pour voir le ciment prendre de plus en plus, c’est bien la formation électropop Alexandra Lost. On a retrouvé Jane, Simon et Hugo entre le thon et les guimauves de la rangée deux. Leur costume d’un jaune moutarde étincelant fittait parfaitement avec les produits de la gamme Sans nom qu’on retrouve dans ce marché. Trève de plaisanterie : ce groupe-là a pris du poil de la bête depuis sa première apparition aux Apéros FEQ la saison dernière. Plus ça va, plus on s’habitue à entendre Jane chanter de la pop à synthé et on la sent elle-même plus à l’aise que jamais. Derrière, Simon installe les ambiances et Hugo est Hugo, c’est-à-dire qu’il joue de la guitare avec précision et juste assez de showmanship pour ne pas voler le spotlight (quoi qu’ici, on a envie de dire « le néon »). Groovy à souhait.
The Blaze Velluto Collection
Par Julie Bourassa
Ils étaient six sur la minuscule scène de la boutique ExoShop pour nous présenter leur trente minutes de prestation musicale aux accents rock peace and love, ponctuée de superbes harmonies vocales. La petite voix presque juvénile de la chanteuse, mais comme porteuse d’un vécu mystérieux a tout de suite piqué ma curiosité. Alternant entre le rock classique et des moments plus planants, voire même psychédéliques, les pièces proposées par le groupe de Québec étaient de belles montagnes russes ou l’on prenait plaisir à se laisser porter et entraîner. Sans même que l’on s’en rende compte, on hoche la tête et on tape du pied le sourire aux lèvres. L’ajout de la flûte m’a même ramenée à The Mamas and The Papas. Je suis tellement laissé prendre au jeu que j’ai trouvé les balades, peu nombreuses, un peu moins efficaces.
Woodwolf
Par Nathan St-Hilaire
« Un bon show, ça start jamais à l’heure… »
Deux gars dans la fin vingtaine en veste de jeans et pantalons troués se pointent, en retard, sur la minuscule scène du skate shop. Lentement mais surement, les gens intrigués par le boucan que faisait le test de son à l’arrachée du groupe rock/grunge/psychédélique ont rempli le plancher de la succursale.
Désormais installé, le duo originaire de Québec composé du guitariste et vocaliste Fred Moffet et d’Alex Boutin à la batterie entame la première de ses cinq chansons, toutes figurant sur l’unique album du groupe Golden Road. L’instant de quelques minutes, les deux musiciens s’époumonent sous un public d’âge mixte hochant vivement le pied et la tête sur des airs déchaînés rappelant les années Nirvana et The Doors.
Pour un gars ayant fait la découverte du groupe seulement un heure avant d’aller assister à leur prestation, je peux clairement statuer que j’irai les voir à nouveau en spectacle. Vingt minutes de WOODWOLF c’est bien, mais ça laisse sur la faim…
Floes
Par Julie Bourassa
Encore une fois une prestation que j’ai dû écouter à défaut de pouvoir voir le trio de Québec s’activer dans l’une des rangée de l’Intermarché. Avec leur pop rock aérienne, un peu RnB, bien assise sur des beats dansants et entraînants, parfois même langoureux, Floes a été un coup de coeur dès les premières notes. La voix versatile au large registre de Samuel Wagner étant d’une redoutable efficacité. J’y ai même vue une certaine ressemblance avec le travail que nous livre Milk n Bone, mais au masculin. « On ne s’attendait pas à ce que ça sonne aussi bien dans une allée d’épicerie! On entend les produits vibrer avec les bass drop ». Oui ça sonnait très bien et l’opération charme du trio a fait son effet car plusieurs ont répondu à leur invitation pour un brin de jasette après leur prestation.
Pierre-Hervé Goulet
Par Nathan St-Hilaire
Sous un soleil de plomb, l’artiste récemment nommé à l’ADISQ pour le Félix de l’album folk de l’année se tient debout sur les marches de l’église Saint-Roch accompagné de ses deux choristes Lou-Adriane Cassidy et Ariane Roy.
Familier du public, l’auteur-compositeur-interprète échange aisément avec celui-ci, racontant une partie de son histoire, et les épopées rattachées à ses chansons, auxquelles il rattache des parties de sa vie. Sans trop attendre, le public se joint à la prestation et chante les douces paroles du poète, qui comme à l’habitude charme avec aise ceux qui prennent le temps d’apprécier ses airs romantiques.
À l’aide de sa guitare acoustique, il enchaîna plusieurs de ses succès : Doobie, Tout le temps dans les bars et Ce que l’on fait ce que l’on est pour une brève performance des plus colorées nous remémorant que la musique francophone à bel et bien sa place dans un monde où l’Anglais envahit la totalité des stations de radio populaire.
Irish Moutarde
Par Julie Bourassa
C’est à La Suite Tattoo Club, dans une chaleur plutôt intense que j’ai eu mon baptême Irish Moutarde. D’ailleurs un gros merci à St-Roch XP pour cette magnifique opportunité de découvertes et de mise à jour musicale. Installés un peu partout : sur le comptoir du service à la clientèle, devant le foyer, devant les vitrines de la boutique, les six membres de la formation à la bonne humeur contagieuse étaient plus que prêts à livrer en grande première mondiale (!) une version acoustique de leur spectacle régulier. Après les quelques minutes de tests de son qui nous ont bien fait rire et où la grande complicité qui unit les membres du groupe était palpable, la prestation a pu débuter sur les chapeaux de roues au son de la cornemuse. Malgré la chaleur, l’ambiance survoltée qui régnait à ce moment m’a donné des frissons. C’est que le mélange de punk et de musique traditionnelle irlandaise et québécoise, jumelé à la charismatique Andrée-Anne McHalley a vraiment tout pour mettre le party partout ou le groupe passe.
Conclusion
Quelle fin de semaine de fou. Des artistes partout, de la bouffe, de la bière (la XP, une sûre à la mangue, était divine… et j’aime pas la mangue), du monde, dont un gros paquet qu’on voit jamais dans les shows de la scène locale, du plaisir, du beau temps, tout était réuni pour un magnifique St-Roch XP. On voit l’amour que les organisateurs ont pour leur quartier, qu’ils ont célébré en grandes pompes tout en restant à une échelle humaine.
Un mini-festival comme celui-là, tu le crées pour les gens. Pour donner une grosse vitrine à des artistes d’ici que tu vois souvent et que tu crois que tout le monde aimerait bien voir. Pour faire de la place à toutes sortes de styles de musique. Pour éveiller la curiosité des badauds. C’était le fun de voir des têtes complètement différentes assister à des shows d’artistes qu’on côtoie presque quotidiennement.
Chapeau aux organisateurs, aux bénévoles, aux artistes (même ceux qu’on a entrevus et dont on n’a pas parlé plus haut… mais on a des photos de vous autres!), à tous ceux qui croient que la musique, ça part souvent d’êtres humains qui branchent eux-mêmes leurs instruments et qui voyagent à pied pour se rendre à leur gig (parfois en courant). Merci à Louis Bellavance et Arnaud Cordier, qui ont programmé la partie qui nous intéresse le plus (on aime bien boire et manger, mais si on veut vous en parler, on partira un goutedonc.ca) avec des artistes qu’on adore et qu’on a été bien contents de vous présenter.
St-Roch XP, pour des amateurs de musique un peu en marge comme nous, c’est un peu Noël trois mois à l’avance. Un terrain de jeu, un terreau fertile pour faire plein de découvertes. (Et on vous l’avoue, c’est une maudite place pour nous pour recruter des passionnés!)
À l’an prochain!