Vous connaissez l’expression « on aurait entendu une mouche voler »? Eh bien cette fois-ci, on entendait les canettes s’ouvrir au bar depuis la première rangée de l’Impérial! Alexia Avina devait les entendre elle aussi. Le respect n’est pas mort, comme dit si bien notre photographe Charline. On aurait dit un ange qui serait venu passer quelques moments sur Terre, tant son travail de superposition de ses extraits vocaux ou de guitare qu’elle fait tourner en boucle sont délicats. C’est fascinant comme Alexia arrive à introduire cette technique de façon si fluide et captivante. Toute délicate et vraiment charmante, c’est après un long regard dans les coulisses qu’elle déclare candidement que « c’est fini ».
Agnes Obel, avec ses trois musiciennes de partout dans le monde (y compris Montréal) a pris la scène et la salle en otage. Tout le monde était suspendu à ses lèvres, à ses doigts, aux violoncelles et aux percussions. Alexia a bien mis la table, mais l’excellent travail du quatuor est à l’origine de cet envoûtement. Elles étaient toutes magnifiques, très solides et leur collaboration complice nous a fait plaisir. La chanteuse danoise était ravie d’être de retour à Québec. Agnes a expliqué les thèmes de ses pièces avec une grande douceur, sur le ton de la confidence, ce qui nous a fait sentir chanceux, privilégiés, de participer à un tel dévoilement. Cela allait de la solitude à la peur que suscite le temps qui passe trop vite et de plusieurs questions existentielles, le tout, soutenu par des percussions et des violoncelles. Tout au long de la soirée, j’ai remarqué les couples se rapprocher et même se « minoucher ». Le fait d’être debout plutôt que sagement assis comme au Palais Montcalm provoque une atmosphère un peu plus dynamique.
C’est tellement évident qu’avec un tel charisme et une salle si réceptive, nous aurions droit à un rappel, mais Agnes s’est fait prier un peu. J’espère qu’elle a apprécié l’homophonie persistante venant de partout dans la salle. Elle est finalement revenue sur scène avec Charlotte Danhier, habituellement au violoncelle, pour nous offrir l’incontournable pièce à quatre mains: The September Song. C’était de circonstance!