Envol et Macadam – Compte rendu, 6 au 8 septembre 2018

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7 septembre

Damn the Luck

On voit que les coupures budgétaires d’un certain gouvernement en campagne électorale ont forcé les organisateurs d’Envol et Macadam à faire preuve de créativité et programmer des groupes qu’on n’y aurait peut-être pas vu autrement, comme la formation country-folk-bluegrass Damn The Luck. Si on les connaît pour leur excellente sauce piquante Damn!, la musique ne manque pas d’épices elle non plus. Il faut voir les musiciens interpréter leurs tounes résolument country avec un gros sourire dans la face, se relancer dans des solos sympathiques, et surtout, nous donner le goût de nous pitcher au bar pour aller chercher une petite frette qu’on va lever à leur santé à la fin de la prestation. Belle mise en bouche.

Les Trimpes

Pris en sandwich entre le country de Damn the Luck et le punk (-punk) de GrimSkunk, la formation rock québécoise Les Trimpes se voulait une belle transition. Pas de chichis, pas de flafla, juste du gros rock d’amphithéâtre (on aurait dit « de stade », mais comme on n’en a pas qui soit digne de ce nom au Québec…). Dagger Pat, Swiz, Djoe Maximum, Max Moisan et Pierre Criss ont offert une prestation extrêmement tight, pesante et on ne peut plus entraînante. Derrière les riffs dévastateurs se cache un christie de gros blues-rock qui s’écoute en hochant de la tête et en répondant aux devil horns d’un Swiz qui se lance de tous bords, tous côtés en chantant et en jouant de l’harmonica comme s’il n’y avait pas de lendemain. On a même eu droit à un invité (presque) surprise : Vincent Peake (qui jouait ensuite avec GrimSkunk) est venu chanter Donne du gaz avec nos poilus. Une finale étincelante pour un show en crescendo (qui partait sur le 220… HAUTE TENSION!).

GrimSkunk

(Par Julien Baby-Cormier) Il fallait être là tôt pour attraper les premières notes de Let’s Start a War,une pièce issue de leur nouvel album Unreason In the Age of Madness. Il faut dire que les vétérans punks y sont allés la pédale au fond dès les premières notes; pas qu’on attendait autre chose de leur part! Vu la courte durée de leur programme, nous avons essentiellement eu droit aux plus grosses pointures de leur discographie que ce soit Silverhead, La vache, Le gouvernement songe ou Gros tas d’marde, les spectateurs n’hésitaient pas à investir le slam. Joe Evil et Franz Schuller s’échangent toujours le rôle de chanteur, ajoutant des nuances bienvenues dans le son déjà varié des compositions du groupe. La nouvelle pièce Les insoumis, chantée contre tous les groupuscules racistes, a été particulièrement efficace, surtout sur la scène Radio X. Joli contraste!

No Fun At All

(Par Julien Baby-Cormier) Force est de constater que la venue de cet autre groupe de vétérans était attendue. Dès les premières de Believers, la foule s’est activée et chantait activement les nombreux moments rassembleurs des chansons. Le groupe suédois a surtout navigué sur ses trois premiers albums issus de l’âge d’or du skate-punk, ajoutant au programme quelques chansons du nouvel album sorti il y a quelques mois à peine. Si le chanteur Ingemar Jansson est quelque peu statique sur scène, il est encore bien en voix et ses musiciens compensent pour son manque d’énergie. Le quintette a d’ailleurs réservé ses plus grosses pointures pour la fin du concert avec Beat Em’ Down et Master Celebrator.

Les Goules

(Par Julien Baby-Cormier) Même si le retour des Goules est maintenant bien intégré, on ne boudera pas le plaisir que peut procurer une performance de festival sous une bretelle d’autoroute; surtout que le côté un peu glauque de l’endroit sied bien à la musique particulière du groupe. Keith Kouna est arrivé en très grande forme vocale dès les premières notes de Parle Parle. Le concert s’est poursuivi sous le signe de l’efficacité le groupe alternant principalement entre des pièces du l’album éponyme et de Coma. Avant Vendeur, Kouna y est allé d’une délirante dithyrambe sarcastique sur le pouvoir de changement des électeurs dans les démocraties modernes. Sinon TaupeCrabe, Baleine, Régime et la désormais (jeune) classique Coat de cuir sont venus ponctuer la soirée goulesque jusqu’au point d’orgue Ville et ses indémodables présentations de musiciens pendant lesquelles tout le monde attend le solo de clavier de Rabin Kramaslabovitch. Reste à espérer que le groupe ne retombera pas dans le coma…

Bernard Adamus

(Par Julien Baby-Cormier) Qu’il était beau et bon de revoir Adamus s’amuser sur scène; parce que l’été dernier, peu de gens ayant assisté à une performance de l’artiste furent surpris par l’annulation de la tournée en trio pour cause d’épuisement. Cette fois, Bernard Adamus venait boucler la boucle de l’aventure Sorel Soviet So What avec l’ensemble de ses musiciens. Il a tôt fait de noter sa présence incongrue dans la programmation spécialement punk-rock: « Pis les punkeux ça va la clarinette pis l’banjo! » Ça allait d’ailleurs très bien dans la foule et ce dès les premières notes du Blues à GG. Il a joué debout (sans courroie pour sa guitare malgré l’ergonomie discutable!) toute la soirée enchainant les pièces plus explosives de son répertoire. Même les chansons plus tranquilles comme Fulton Road ou Les étoiles du match recevaient les faveurs du public visiblement conquis d’avance. On a aussi eu droit à sa magnifique reprise de Faire des enfants, assurément une des pièces de Leloup ayant le plus d’affinités avec l’univers d’Adamus. La question à 100 piasses servie en fin de parcours et Le scotch goûte le vent lors du rappel furent spécialement efficaces. Adamus de revenir en 2019 avec un nouveau disque. Nous serons comblés de découvrir ce qui sera sans doute une nouvelle réussite dans sa discographie déjà remarquable.

Oktoplut

Adamus s’exécutait encore sur la grande scène, mais il était hors de question que je manque le début du concert du duo Oktoplut et son rock lourd pas trop facile à décrire, mais diablement efficace. Si le matériel de Laurence et Mathieu n’est pas toujours super accessible pour le néophyte (on passe souvent du rock assez mélodique au GROS hardcore), l’énergie déployée par le duo, qui avait apporté son dispositif scénique (de la lumière rouge pis (juste) un peu trop de boucane), pouvait s’apprécier de tous. Malheureusement, un petit pépin technique a forcé votre humble serviteur à partir avant la fin. Dommage, parce que le Knock-Out se faisait brasser en pas pour rire.

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