Frannie et Charles de Dear Criminals – Photo: Jacques Boivin[/caption] [caption id="attachment_11309" align="alignright" width="216"] Chapelier Fou – Photo : Alice Beaubien[/caption] Chapelier Fou Le Chapelier Fou se donnait déjà sur scène lorsque je suis arrivée sur place. Même si l’on parle plus souvent de Louis Warynski comme étant ce fameux Chapelier, puisqu’il compose la musique qu’on entendait hier, il faut dire qu’il était accompagné de trois autres excellents musiciens. De fait, la musique de Warynski nécessite des interprètes capables de varier leur palette musicale, puisqu’on a pu entendre plus de 6 instruments (violons, violoncelle, clarinette et j’en passe) en live, sans compter les claviers, synthétiseurs et samples. En outre, le mélange d’influences est tellement dense qu’il crée son propre univers, dans lequel on reconnaît parfois quelques styles comme le tango ou la musique orientale. Le résultat : un genre de dream-electro embrumé (j’invente les termes ici). La référence à Alice au pays des merveilles est plus que justifiée, puisqu’en écoutant leur musique on tombe vraiment dans le type d’atmosphère véhiculée par la nouvelle de Lewis Carroll. C’est mystérieusement enchanteur et inquiétant à la fois, comme une fête foraine abandonnée. Les amateurs de Bonobo ou de Shigeto pourraient apprécier, bien que la musique du Chapelier Fou se prête beaucoup moins à l’ambiance lounge de par sa saturation. De fait, une certaine répétition acharnée rapproche les compos du Chapelier du minimalisme, mais ses arrangements musicaux sont une complexe superposition, donnant un résultat dense qu’il faut bien écouter pour apprécier. Pour ma part, le grand flot d’informations musicales répétées ne m’a pas particulièrement charmée, mais certains passages m’ont tout de même marquée, surtout lorsqu’apparaissait la clarinette. Finalement, pour les deux dernières pièces, le groupe originaire de France s’est installé dans le milieu de la salle pour nous jouer ça acoustique. Ce fut mon moment préféré, autant pour la performance que pour l’écoute incroyable de la salle. Dear Criminals [caption id="attachment_11020" align="alignleft" width="393"] Photo: Jacques Boivin[/caption] Je dois avouer d’emblée que Dear Criminals est un groupe que j’appréciais déjà avant de les écouter hier soir. Leur spectacle a été à la hauteur de mes attentes, et ce fut visiblement le cas pour le reste du public. Bien que peu nombreux, les gens dans la salle se sont balancés puis ont même dansé au son langoureux de l’électro-folk du groupe. Ils ont aussi applaudi avec enthousiasme entre les pièces. Et pour cause ! Dès la première pièce jouée, Crave, Dear Criminals a su nous plonger dans leur monde torturé, chargé émotivement. On note rapidement que leur musique est axée sur la mélodie, contrairement à celle du Chapelier Fou où l’on sentait l’importance du rythme. Ce qui ressort généralement, dans la musique du trio, c’est le mélange des voix particulières de Frannie et de Charles. Pour ma part, j’apprécie la tension qui se dégage de leur musique et de leur univers, qui est créée avec un choix judicieux dans les arrangements et un son épuré. Si je devais encore inventer des termes, je dirais que leur musique évoque l’atmosphère d’un break-up sex. Intense, belle et tragique à la fois. Malgré cette obscurité dans les thèmes musicaux, qui sont bien véhiculés par leur musique, les trois musiciens ont sympathisé avec le public, ce qui était permis par l’ambiance intime de l’Anti ce soir-là. Vers la fin du spectacle, pendant Slowdisco, on a senti que Dear Criminals avait trouvé leur beat et ils nous ont livré une finale percutante. Le rappel, quant à lui, a parsemé le public de rires et d’admiration, puisque le groupe a repris Baby one more time de Britney Spears, une chose que je n’avais pas entendue depuis des lustres !]]>