Hier soir, les membres de Tous Azimuts sont venus au Cercle nous présenter leur tout nouvel album : Kilomètre zéro. Mais pour nous faire languir, nous avons d’abord eu droit à une double première partie. Tous deux en solo, tous deux une guitare à la main, ce sont pourtant des artistes bien différents qui se sont succédé avant Tous Azimuts. Alex Fortin, d’abord, nous a ramenés à nos plus heureux souvenirs de la P’tite Grenouille avec des compositions à la guitare accompagnées d’une voix au registre étendu. A suivi Pierre-Hervé Goulet, et quel drôle d’oiseau ! C’est le cas de le dire, puisqu’il a même personnifié un perroquet dans une de ses chansons pour raconter la vie de pirates. Plaisanteries à part, j’ai beaucoup apprécié ses textes, qui m’ont rappelé ceux de David Marin ; ils traitaient de sujets sérieux, de questions profondes, mais toujours avec une touche comique. Ce qui a le plus marqué cependant, et qui a su charmer l’auditoire (ou du moins la partie qui était attentive), c’est la voix de Pierre-Hervé Goulet : au timbre particulier, parfois ressemblant à celle de François Pérusse, mais toujours juste et articulée. Dommage que le public n’ait pas profité pleinement de ces deux premières parties. Il s’est du moins discipliné pour Tous Azimuts. À leur arrivée, la salle alors pleine au cinq douzièmes (ça, c’est de la précision) s’est remplie au moins aux dix douzièmes. On a même eu droit à un visiteur-surprise : le fameux père Noël de Limoilou, descendu de son hood pour nous montrer ses pas de danse (si vous étiez là, je parle bien du monsieur à barbe qui se déchaînait en avant). Formation originaire de Québec, Tous Azimuts nous a présenté un nouvel album plus mûr encore que le précédent. Pour les avoir vus évoluer depuis quelques années, je puis dire qu’ils ont fait du chemin autant en tant que groupe que comme musiciens. Avec des pièces très variées, Kilomètre zéro nous porte à danser (blues800), à réfléchir (le sel de la terre) ou encore simplement à se laisser porter au son de sa musique en regardant des paysages défiler (retour au bercail). J’en parle d’ailleurs un peu dans l’entrevue qu’on a faite avec eux récemment. En spectacle, ils sont aussi un bonheur à écouter. Ils ont su livrer, hier soir, une excellente performance. Or ce n’est pas le fruit d’une quelconque mise en scène ; c’est plutôt l’énergie du groupe et leur authentique plaisir à jouer, à jammer ensemble qui les a rendus aussi beaux à voir. Normal, semble-t-il, puisque leur complicité est, pour la plupart, de longue date. On nous a cependant dévoilé une toute nouvelle recrue au clavier (mais aussi, et SURTOUT, au keytar). Nathan Vanheuverzwijn (prononcer va-neuf-heures-zouine, ou juste Nathan), qu’on peut aussi entendre sur l’album, a su apporter une touche un peu pop à la musique du groupe ainsi qu’un brin de folie sur scène. D’ailleurs, chaque membre semble avoir apporté quelque chose de particulier au groupe, que ce soit Jordane avec sa (vraiment) magnifique voix aux touches de jazz ou encore Hubert, le guitariste, avec les teintes country de son lap steel. Résultat : de la musique travaillée, riche et «qui sonne vraiment bien», aux dires (paraphrasés) de Pierre, le gars du son du Cercle. Même lui était d’accord avec moi ! Je dois aussi le féliciter, justement, pour son excellent travail d’hier soir, car le tout sonnait à merveille. Ça s’est finalement terminé sur un premier rappel d’une pièce de leur premier album laissant beaucoup de place à l’improvisation, puis en deuxième rappel (oui oui) sur une toune d’un film du réalisateur Jim Jarmusch. Bref, toute une soirée ! Je vous conseille fortement d’aller écouter ledit album, vous verrez par vous-mêmes le talent de cette formation d’ici, et dont on peut être fiers. Crédit photo: Jacques Boivin/ecoutedonc.ca [gallery type="rectangular" ids="6676,6677,6678,6679,6680,6681,6682,6683,6684,6685,6686,6687,6688,6689,6690,6694,6693,6692,6691,6695,6696,6697,6698,6702,6701,6700,6699,6703,6704,6705,6706,6710,6709,6708,6707,6711,6712,6713,6714,6718,6716,6717,6715,6719,6720,6721,6722"] ]]>