C’est un peu normal. Tout d’abord, la réalisation est sans tache. André Papanicolaou, guitariste et réalisateur, a fait un excellent boulot, tant du côté des riffs qui égratignent juste assez que du côté de la direction d’orchestre. Excellent idée que de le recruter, celui-là, de même que l’omniprésent François Lafontaine (Karkwa), Simon Blouin, Mark Hébert et Audrey-Michèle Simard (qu’on a vue, entre autres, dans Galaxie).
Le Gaspésien d’origine habite maintenant Lotbinière, où se terre une Salomé Leclerc qui aura prêté sa voix unique à deux des meilleures pièces de l’album (la pièce-titre, Le feu de chaque jour, qui a un petitgros côté Springsteen dans sa richesse, et M’espères-tu?, chanson remplie de doutes et de paroles savoureuses (« faire jouer jusqu’au bout le best-of de nous »), où les deux voix, qui se complètent déjà à merveille, s’allient parfaitement aux guitares de Nicolaou et au piano de Lafontaine.
Justement, tant qu’à parler de voix… Celle de Michaud n’est pas spectaculaire, mais elle est belle, juste assez grave, rauque et virile.
Comme il l’avait fait sur son premier album (Cap-Chat/Montréal sur Le triangle des Bermudes), Michaud laisse aller le conteur en lui sur La faille de San Andreas. Trois minutes de poésie pure. D’ailleurs, les textes de la grande majorité des chansons sont du bonbon, même si ça sent parfois la petite rime trouvée sans trop se forcer.
Non, Michaud n’a pas réinventé le bouton à quatre trous. Mais Le feu de chaque jour n’a jamais eu cette ambition. Cet album, c’est l’album d’un gars qui a de belles histoires à raconter sur le désir et qui a tout le talent nécessaire pour les mettre en musique, que ce soit en rockant ou en jouant les chansonniers sur le bord du feu.
Un « grower » qui s’apprécie au fil des écoutes.
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Patrice Michaud – « Le feu de chaque jour » (Spectra Musique) 7/10
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