5. Les soeurs Boulay – Le poids des confettis
Oui, c’est mon album francophone de l’année, même si je l’ai découvert un peu sur le tard. Le poids des confettis, c’est le tout petit qui devient immense. La simplicité qui devient grandiose. L’infiniment local qui devient tout à fait universel. Stéphane Lafleur, d’Avec pas d’casque, qui fait cadeau aux deux soeurs de deux chansons incroyablement belles. La réalisation sobre de Philippe B qui met Mélanie et Stéphanie Boulay en valeur. L’harmonie parfaite des voix des deux soeurs.
La vérité toute nue qu’on ressent en écoutant cet album.
4. Volcano Choir – Repave
Tiens, ça m’étonne qu’on ne parle pas plus de cet excellent album du supergroupe du Wisconsin composé du groupe post-rock Collections of Colonies of Bees et Justin Vernon (Bon Iver). Ensemble, ils ont concocté ce petit bijou d’une grande beauté qui rappelle bien sûr l’oeuvre solo de Vernon, mais en plus achevé, comme si le fait de faire partie d’un groupe, plutôt que d’être un chef entouré d’indiens, lui avait donné le petit plus qui lui manquait tout en lui enlevant des tonnes de pression sur les épaules.
Je me rends compte aujourd’hui que j’avais mis beaucoup l’accent sur Justin Vernon dans ma critique. Pourtant, avec le recul et de nombreuses écoutes, il devient de plus en plus évident que Repave est une oeuvre collective, la création d’un supergroupe aux superpouvoirs. Surtout que Vernon ne joue que d’un seul instrument : sa voix, qu’il torture électroniquement selon son bon vouloir, tout en restant dans les limites du bon goût (non, ça ne sonne jamais comme de l’autotune, heureusement).
Repave est surtout une collection de belles chansons ayant chacune leur personnalité et leur histoire à raconter, tant en musique qu’en paroles. On aime beaucoup, et on aimerait bien voir le groupe nous donner des frissons en spectacle pas trop loin (j’aurais donc dû aller les voir à Burlington (VT) cet automne!).
3. Groenland – The Chase
Eh oui. Le premier album d’un collectif québécois figure sur mon podium des albums préférés de 2013. Il le mérite amplement, et ce, dès les premières notes d’Our Last Shot jusqu’au silence qui suit The Chase en clôture.
Tout d’abord, il y a la musique. Oh, la musique. L’heureux mélange, vous! Le violon, la violoncelle, guitare, basse, batterie, le ukulele, les claviers, et j’en passe! Tous dosés à la perfection!
Ensuite, il y a la voix chaude, soul, de Sabrina Halde, qui s’allie à cette musique comme un soulier de verre au pied de Cendrillon.
Et puis, les chansons. Qu’elles sont jolies! Et lumineuses, surtout. Même les plus mélancoliques ont un petit rayon de soleil en elles. Les chansons de Groenland sentent le plaisir de jouer de la musique ensemble, et c’est d’autant plus vrai quand on les voit en spectacle (mais ça, j’en ai déjà parlé ici).
Un gros coup de coeur pour Groenland. J’attends déjà le retour du groupe le printemps prochain.
2. Jim James – Regions of Light and Sound of God
Avec son travail au sein de My Morning Jacket, Jim James avait déjà assez clairement établi qu’il était un des grands auteurs-compositeurs de notre époque, en plus d’être un excellent interprète doublé d’un christie de bon joueur de guitare. Le dernier album du groupe, Circuital, fait partie de mes 3 albums préférés de 2011 et leur prestation dans le cadre d’Americana, à laquelle j’ai assisté en juillet, fait partie de mes préférées cette années.
Quand il avait quelques jours de congé, James s’enfermait tout seul chez lui, et il composait et enregistrait des chansons pour un éventuel album solo. Un moment donné, il s’est rendu compte que c’était plaisant et il s’est consacré à temps plein à la tâche. Ça a donné ce bijou, Regions of Light and Sound of God, un album incroyablement riche et beau au fil du quel James par à la quête du Sens de la vie. Non, James n’est pas passé chez les Jesus Freaks, n’ayez crainte. Il cherche juste à goûter à cet état de grâce qu’on peut parfois atteindre quand on croit fermement en quelqu’un ou en quelque chose.
Le résultat : un univers unique, envoûtant, émouvant même, dans lequel on plonge joyeusement pour ne plus vouloir en sortir. A New Life, toute en émotion pure, est ma chanson de l’année; James y chante le bonheur d’une façon tellement sincère qu’on entend carrément son sourire à certains moments. Exploding, qui suit, ressemble à un trop-plein de bonheur qui doit absolument sortir.
La trame sonore officielle de toute quête du bonheur.
1. Portugal. The Man – Evil Friends
Pour surpasser l’excellent In The Mountain In The Cloud, John Gourley et sa bande avaient besoin de frapper un grand coup. Pour ce faire, ils se sont payé les services de Danger Mouse et ont frappé dans le mille avec Evil Friends, un album qui frise la perfection et qu’on déguste d’un bout à l’autre avec un plaisir certain.
Tantôt pop psychédélique, tantôt rock, jamais ennuyant, Evil Friends est l’album d’un groupe qui bâtit son succès à la petite cuiller et qui est sur le point d’atteindre la consécration pour laquelle les membres ont tant travaillé. Le rock de P.TM est accessible sans être simpliste et les riffs de Gourley sont tout simplement accrocheurs. Le chanteur de P.TM est également un grand mélodiste qui apprécie visiblement les Beatles, mais qui a un son bien à lui.
C’est ce qu’on apprécie le plus de Portugal. The Man. Le groupe a trouvé sa voie, son créneau. On reconnaît sa musique et on ne cherche plus à quoi ça ressemble depuis longtemps. Evil Friends ressemble au Portugal. The Man de 2013, qui a déjà de nombreux albums derrière la cravate, qui s’est trouvé un son distinctif depuis longtemps, mais qui a toujours envie d’aller plus loin et d’emmener le plus de monde possible avec lui.
C’est de loin l’album que j’ai le plus écouté en 2013. Au complet. Et de nombreuses pièces sont candidates pour mon Top chansons à venir. Mais vous me connaissez, je ne vais en choisir qu’une… Laquelle?
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