10. Tire le Coyote – Mitan
Country-folk unique? Check. Musique géniale? Check. Écriture superbe, parfois subtile, parfois tordante, mais toujours pleine d’images? Check. Voix aigue et un brin nasillarde, parfaite pour chanter du western, qu’il soit spaghetti ou pas? Check. Autoréalisation sans faille et enregistrement dans une chapelle qui donne à l’album cette sonorité si riche? Check.
Pis une Chantal Archambault absolument écoeurante aux choeurs? Check! Check! Check!
Cet album goûte le sable et nous emmène dans un univers où le mot western n’a absolument rien de quétaine. Sur Mitan, Benoit Pinette (Tire le Coyote) chante avec les mots du quotidien. Il chante l’amour du petit matin, celui où on est encore tout poqués de la veille, mais où celle qu’on aime est la plus belle. Chanson d’amour en sol standard est émouvante, voire bouleversante tellement c’est une chanson d’amour parfaite.
Ben oui, j’aime ça, les chansons d’amour, moi! Comment résister à une phrase comme « quand le coyote dégaine, c’est de l’amour qu’il sème »?
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9. Daft Punk – Random Access Memories
Bien qu’il n’ait pas atteint la perfection qu’exigeait le hype entourant sa sortie, Random Access Memories est tellement rempli de bons moments qu’il mérite aisément une place dans mon top 10. Premièrement, ça prend du culot d’abandonner la musique totalement électronique, où Daft Punk régnait en roi et maître, pour s’aventurer dans la pop à saveur disco qui faisait tant plaisir à ma mère quand ELLE avait 25 ans (j’en ai 40, ça vous donne une idée de l’époque).
On ne se fera pas de cachettes, Get Lucky est vraiment une EXCELLENTE chanson pop qui fait chanter et groover avec Pharell Williams. On connaît tous la chanson par coeur! Ça dépasse le ver d’oreille! Giorgio by Moroder est sublime et traîne à elle seule l’album vers le haut. Même Instant Crush, avec Julian Casablancas, finit par s’apprécier!
Mais ce sont Touch, méchant trip sans drogue où apparaît un Paul Williams qui distribue les frissons, et Contact, en clôture hallucinée de l’album, qui constituent les meilleurs moments de cet album génial et jouissif.
Les robots de Daft Punk sont humains, après tout!
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8. Laura Marling – Once I Was An Eagle
Laura Marling. Va ben falloir que vous reteniez ce nom-là un moment donné. Elle avait déjà trois excellents albums derrière la cravate et à seulement 23 ans, elle frappe littéralement un coup de circuit avec son quatrième, Once I Was An Eagle, un album pur folk qui frise la perfection.
Cet album est plus qu’une vulgaire galette qu’on insère dans un lecteur et qu’on écoute en faisant la vaisselle. C’est d’abord et avant tout un livre ouvert, un recueil de grande poésie qui se déguste, qui se savoure, qui s’imagine. Marling fournit la musique et la toile de fond, vous fournissez les images. That’s the deal.
Avec Once I Was An Eagle, il est fini le temps où on comparait Marling à PJ Harvey, Bob Dylan, Joni Mitchell et les autres. Elle a simplement montré qu’elle faisait partie de leur gang. Que sa musique était intemporelle. En fait, dorénavant, ce sont les autres qu’on va comparer à Laura Marling.
Et croyez-moi, elle a placé la barre haute en titi. Surtout qu’à son âge, elle a encore amplement le temps (et le talent) de la remonter elle-même…
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7. Klô Pelgag – L’alchimie des monstres
Tiens, parlant de jeunes femmes de 23 ans bourrées de talent, en voilà une qui s’impose avec un album qui ne manque pas de couleur! Qu’est-ce que je disais, donc, dans ma critique? Ah oui : « Comment dire? C’est tellement riche et complexe, imagé, coloré… c’est si joliment écrit, chanté, joué, arrangé, réalisé et produit! »
On a envie de comparer Klô Pelgag à toutes sortes d’artistes (Feist, Patrick Watson, entre autres), mais il faut reconnaître que ce qui caractérise cette jeune artiste, c’est son caractère complètement unique dans le paysage québécois.
À se garrocher sur, genre.
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6. Mark Berube – Russian Dolls
Ma critique de l’album est encore toute fraîche et un paragraphe en particulier résume tout le bien que je pense de ce grand album :
« Et si cet album en apparence sans prétention, qui dure à peine 34 minutes et demie, était le remède parfait à la grisaille de novembre? Onze pièces d’une rare beauté, d’un alliage de folk et de nombreux genres (ska, jazz, pop indé) qui s’écoutent avec ravissement l’une après l’autre. Un accompagnement parfait de la complice de Berube, Kristina Koropeci, et une participation bien sentie de Katie Moore, notamment sur Queen and Country. Des orchestrations qui rappellent à la fois les flashes de génie de Dan Mangan et la sensibilité de Patrick Watson tout en demeurant plus folk que symphonique. Des moments épiques qui donnent des frissons comme sur Mississipi Prom. Une merveille d’indie pop sur Another Century. Un mélange juste de douceur et d’intensité, comme une douce brise qui ralentit la chute des dernières feuilles et des premiers flocons. »
Rien à ajouter, votre honneur.
À écouter si votre âme a besoin d’un peu de bouillon de poulet pour la réchauffer.
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