Quelle belle année musicale on a eue au Québec en 2025! La planète est sur le bord de prendre le bord, mais ça n’empêche pas nos artistes de déborder de créativité plus que jamais auparavant.
Et comme le veut la tradition depuis maintenant 14 ans, on vous présente la liste de nos albums préférés de 2025, une liste dressée en collaboration avec nos collaboratrices et collaborateurs. Et comme on le fait déjà depuis plusieurs années, on y va par ordre alphabétique. Et comme d’habitude, il y a des oublié·es, on ne dresse pas la liste des meilleurs albums, juste ceux qui nous ont personnellement fait le plus tripper toute l’année durant!
On commence ça drette là (pis ça part en force).
Antoine Corriveau – Oiseau de nuit

JACQUES BOIVIN : Fini le folk-rock tristounet, basta les tounes sombres et planantes, le Corriveau de 2025 ne plane plus, il bat des ailes dans le noir, ose, déconne, se farcit moult collaborations, enregistre des trucs avec du monde et les bidouille (les trucs, pas le monde) pour en faire des tounes éclatées qui nous prennent constamment par surprise. Un des meilleurs auteurs-composteurs-défricheurs de sa génération.
Ariane Roy – Dogue

JACQUES BOIVIN : Dédié « à toutes les chiennes », « Dogue » a la puissance d’un pitbull et l’élégance d’un dalmatien. Un album qui donne envie de danser non pas pour oublier nos souffrances, mais plutôt pour les nommer, et surtout, les dominer. C’est l’envie de cesser de courir après la maudite baballe pour mordre quelques mollets.
MAXIME BEAULIEU : Il y a un effet de surprise qui est associé à mon amour pour cet album. Ariane Roy a fait l’album qu’elle voulait faire, pas celui qu’on s’attendait qu’elle fasse nécessairement. Ça frappe, c’est dansant, ça reste pogné dans la tête, tout simplement un petit chef d’œuvre.
Beat Sexü – dernière chance

ÈVE LOCAT-RACINE : À saveur jazz-danse expérimental, la musique de cet album me fait penser aux trames sonores de vieux jeux vidéos et ça me plait. Leurs textes, même les plus courts, me font sourire par leur inusité et leur pragmatisme humoristique.
Bolduc tout croche – Fracture

JACQUES BOIVIN : Un banal accident de skateboard. Une double fracture. Une douloureuse convalescence. Voilà comment expliquer de façon ultra simpliste la genèse de « Fracture », cinquième album de Bolduc Tout Croche. Sur cet opus country-folk qui n’a pas peur de travailler dans les coins un peu plus rock de son univers musical, Simon Bolduc nous parle d’ennui, de deuil, parle de ces moments difficiles en faisant des parallèles avec le sport, tout ça avec un des meilleurs bands au Québec.
Bonewaves – Eternal Surfer

GILLES DELEURME : Imaginez un mix entre Dick Dale et Ty Segall, c’est ce que nous offre cet excellent premier album du groupe montréalais. Pour tous les fans de surf rock, attention c’est dangereusement addictif.
Caroline Savoie – Rom-com

ÈVE LOCAT-RACINE : Cet album est une trame sonore parfaite pour toutes histoires d’amour. Construit comme une comédie romantique, ça rock, ça groove (vive les violons), tout en restant bien ancré dans le style folk. Je dois aussi mentionner mon admiration pour le timbre un peu grunge de l’autrice-compositrice-interprète.
Catherine Leduc – Les jours où il neige à tous les postes

JACQUES BOIVIN : Il aura fallu attendre huit ans, mais ça en aura valu la peine. Une oeuvre préparée avec soin, pour laquelle on arrête tout pour pouvoir profiter pleinement de ses mélodies aériennes, de ses arrangements soyeux, de son rythme lent, qui prend son temps et nous invite à faire de même. Un album d’une belle vulnérabilité, une bordée de beau doux qui fait du bien.
Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

JACQUES BOIVIN : Cet album, c’est Charlotte Brousseau tout craché. Sa douceur, sa vulnérabilité, son amour des grands espaces, tout ça se sent dans cette collection de treize belles chansons tirées d’un univers musical bien défini qui n’appartient qu’à l’autrice-compositrice-interprète. Un bijou.
Choses Sauvages – Choses Sauvages III

ÉMIE CHAYER : Choses sauvages ne déçoit pas avec son troisième album, qui fait danser et chanter très fort, en show ou dans son salon. Une bonne dose de dopamine qui donne envie de créer un Incendie au paradis.
Cross Check – If you’re not afraid then why are you shaking

MAXIME BEAULIEU : Un de mes bands hardcore préférés au Québec qui nous arrive avec une autre sortie qui ne décoit pas. Quatre chansons intenses parfaites pour partir des moshpits.
Dexit – Suprême DXT

GILLES DELEURME : Les p’tits bums Seb et Dan sortent un micro expérimental que je qualifierais de trip-hop fusion qui botte des derrières. Les titres des morceaux sont tout autant fuckés que le style, à écouter sans modération.
Easy Pain – Devotion

MAXIME BEAULIEU : Un petit bijou de maudit criage! Ce EP sonne tellement bien, j’adore le mix. Le seul point négatif est que c’est beaucoup trop court.
Enfants Sauvages – Avant la mort

MAXIME BEAULIEU : Les derniers enregistrements de Lucien Francoeur sur un album qui a du coeur, Rox Arcand y a mis ses tripes. Le meilleur album punk que j’ai entendu depuis des années mais sans aucun doute le meilleur cette année et pas juste au Québec.
Erika Hagen – Pouvoirs magiques

FRANKIE ROSE : « Pouvoirs magiques » d’Erika Hagen est un album que j’écoutais beaucoup au printemps et en été, après avoir couru et avant de sortir pour la journée. C’est une collection de chansons simples mais efficaces, qui me donne tellement d’énergie et m’apporte une approche ludique à la vie. C’est le genre d’album qu’on peut réécouter aussitôt qu’il est terminé.
JACQUES BOIVIN : D’une efficacité redoutable, ce premier album d’Erika Hagen nous présente plusieurs facettes de cette artiste touche-à-tout. À la fois joyeux et triste, drôle et touchant, doux et rugueux, « Pouvoirs magiques » est une oeuvre d’une grande authenticité qui s’écoute d’un bord à l’autre ou en bribes, comme on le sent. Mais quelle que soit la manière, une chose ne varie jamais : le sourire étampé dans la face après chaque écoute.
Florence Breton – Pour combien de temps

ÈVE LOCAT-RACINE : J’adore la versatilité de cet album. Dans la même chanson, la voix et les instruments passent du doux à la puissance, du calme au rythme allant et dansant. Les textes sont poétiques et introspectifs à souhait et on sent dans la production des influences un peu rétro avec les jeux de synthétiseurs et de claviers qui parsèment chacune des pièces.
Shepparton Airplane – Forecast

GILLES DELEURME : Petite découverte australienne de l’année, le groupe navigue entre le rock alternatif et le punk sur cet album. La chanson Forecast est mon petit ver d’oreille qui me trotte dans la tête sans vouloir en sortir.
heavenscoldhands – heavenscoldhands

MAXIME BEAULIEU : Je ne connaissais pas le groupe avant d’entendre le EP et quel coup de coeur! Totalement dans mes cordes avec un son de metalcore old school qui rappelle les années MySpace.
Jacques Surette – Les vieux chapeaux

FRANKIE ROSE : La musique de Jacques Surette est toujours remplie de douceur et son quatrième album, « Les vieux chapeaux », ne fait pas exception. Du début jusqu’à la fin, je flotte sur les nuages, passant par la Nouvelle-Écosse où la nature et les histoires du quotidien inspirent les paroles. Enregistré à Yarmouth et à la Baie Sainte-Marie, avec des musiciens locaux, c’est aussi son premier album 100 % néo-écossais. Contchonne su la route et Monsieur Beau Soleil sont des chansons notamment douces – elles m’ont beaucoup réchauffé lorsque l’hiver arrivait.
Jérôme 50 – Anarcolique

FRANKIE ROSE : Dès la première écoute, j’étais accro à l’album « Anarcolique » de Jérôme 50. D’abord, il y a des chansons que j’avais hâte d’entendre enregistrées depuis assez longtemps : Chéri arrête de boééére et Le king de la consommation. Deuxièmement, l’album est dynamisé par un gros morceau (Chanson dont vous êtes le héros), et des chansons niaiseuses (Ode à l’église, par exemple). Enfin, comme dans tous les albums de Jérôme 50, il y a des moments de douceur – dans ce cas-ci, la chanson Anarcolique. Comme d’habitude, la musique est l’fun à analyser et elle m’a donné plusieurs poussées de bonheur quand je me sentais un peu triste.
Les Passagers – Tu n’es pas seul

ÈVE LOCAT-RACINE : De la délicieuse pop indie à la limite du psychédélique. J’ai découvert ce groupe aux inspirations jazz en show au Pantoum et j’ai tout de suite accroché à leur style La pièce Coca-Cola a été l’une de mes chansons les plus écoutées en 2025, juste pour cette pièce addictive, Les Passagers méritent leur place dans ce palmarès.
Les Trois Accords – Toujours les vacances

FRANKIE ROSE : Ahh, ça me fait du bien chaque fois qu’il y a de la nouvelle musique des Trois Accords! Je n’exagère pas quand je dis que leur musique me rend heureuse. « Toujours les vacances » offre de la douceur et de l’énergie. Il me fait courir plus vite et me donne envie de chanter fort. Et, bien sûr, il est basé sur un thème léger. Les chansons Stéphanie, Boston et Fièvre des Andes sont celles qui sont restées le plus dans ma tête, tandis que Toujours les vacances avec Cœur de Pirate est très chouette. J’ai hâte de voir le groupe en spectacle l’année prochaine!
Lou-Adriane cassidy – Journal d’un loup garou

ÈVE LOCAT-RACINE : 2025 était, sans hésitation, l’année de Lou-Adriane Cassidy. Son premier album de l’année, « Journal d’un Loup-Garou », est un prodige de production, accompagné par des paroles recherché et réparatrice et porté par une voix incroyable.
JACQUES BOIVIN : Depuis le temps qu’on vous avertissait que cette jeune femme-là allait exploser, eh ben voilà, c’est arrivé avec cette fresque grandiose qu’elle a créée et peaufinée pendant deux longues années avec son entourage. Avec « Journal d’un loup-garou », Lou-Adriane a repoussé les limites de la chanson populaire québécoise. Une oeuvre puissante, qui donne des frissons chaque fois qu’on l’écoute.
Lou-Adriane Cassidy – Triste Animal

FRANKIE ROSE : Lou-Adriane Cassidy a connu une grosse année. L’album « Journal d’un Loup-Garou » a été emblématique, certes, mais c’est la suite, « Triste Animal », qui m’a touchée le plus. C’est intime, réconfortant et tellement, tellement doux. Adieu est ma chanson préférée de Lou-Adriane cette année : c’est beau, mélancolique et très facile à chanter. Je me rappelle quand elle l’a interprétée au festival Cigale, pendant le coucher de soleil. Au bord du fleuve, sous un ciel pastel, il y avait vraiment une ambiance magique !
JACQUES BOIVIN : Incroyable, mais vrai. Trois mois et six jours après « Journal d’un loup-garou », Lou revient en force avec « Triste animal », un album créé dans l’urgence et la spontanéité. Un trip de voix, de choeurs, d’harmonies du début à la fin, « Triste animal » est beaucoup plus léger que son prédécesseur, mais il n’en est pas moins bon. En fait, avec le recul, c’est mon album préféré de l’année.
Peanut Butter Sunday – Peanut Butter Sunday

FRANKIE ROSE : « Peanut Butter Sunday » est un album que j’attendais depuis trop longtemps. Bien qu’il soit un peu moins accrocheur que la musique sortie auparavant, il est toujours un éclat de fun et de pureté. La (nouvelle) chanson qui est restée le plus dans ma tête est Marché la côte. Les chansons les plus agréables à chanter sont Mermaid et Fort McMurray, et celle qui est peut-être le plus typiquement PBS est 12345. J’étais, et je suis toujours, quand même fière du groupe!
Perséide – Passages secrets

GILLES DELEURME : Le groupe trifluvien est un habitué de mon palmarès. Il faut dire qu’ils ont su rester fidèle à leur image avec ce nouvel album : planant, harmonique et bien sûr envoûtant à souhait. Cette nouvelle mouture est plus douce que la précédente et les arrangements y sont impeccables, parfait pour passer d’excellents moment à chiller.
Population II – Maintenant Jamais

ÉMIE CHAYER : Un rock psychédélique qu’on ne retrouve pas ailleurs : une voix douce et un beat rock, comme une grande méditation qui transpire la « trippance ».
GILLES DELEURME : Comment passer à côté à côté de cette bombe qui a propulsé le groupe montréalais au rang de sommité du rock psyché sur la scène internationale. Si vous voulez avoir des frissons je vous conseille d’écouter les pistes La Trippance, Poudreuse Blues et i+i dans cet ordre avec ou sans substance.
Raccoon – Porter le coup, oublier, porter la marque, se souvenir

ÈVE LOCAT-RACINE : J’ai découvert Raccoon au festival St-Roch XP avec un show dans la section bio du supermarché de mon quartier. Entendre des bons sons et des paroles réfléchies avec un flow de qualité.
Scare – In the end, was it worth it?

MAXIME BEAULIEU : L’album parfait pour canaliser son anxiété. Un album qui m’a accompagné tout au long de l’année, probablement un des opus qui brassent le plus, autant musicalement qu’émotionnellement, sortis au Québec en 2025.
Sensei H – en attendant l’amour

MAXIME BEAULIEU : Une sortie surprise de Sensei H qui nous offre certains de ses meilleurs textes. C’est vraiment du solide, qui nous rappelle pourquoi on aime autant la rappeuse algéri-rimousko-québeco-montréalaise.
Soraï – Millenium Star Diamant

MAXIME BEAULIEU : Ma découverte de l’année! Chaque nouveau single était encore plus impressionnant que le précédent et ultimement on a droit à un album tellement fracassant. Un savoureux mélange de rap et d’hyperpop, j’ai vraiment hâte d’entendre ces chansons en show!
Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit?

ÈVE LOCAT-RACINE : Un album qui m’a frappé en plein fouet. Des pièces d’une grande vulnérabilité sur des beats et des mélodies pop super catchy. Une écoute qui fait du bien et qui déchire en même temps.
Thick Glasses – Dans l’abysse

MAXIME BEAULIEU : Les p’tits gars ont fait du chemin depuis le EP « Doggo »! Jamais je ne m’attendais à une aussi grande variété stylistique et d’inspirations à amorçant mon écoute. Avec Anamnésie qui termine l’album et qui dure pratiquement la moitié du projet, une grosse réussite.
Velours Velours – Quand je pleure, je suis content

ÉMIE CHAYER : Un album qui nous enveloppe de douceur. Sa mélancolie, sa maturité et sa sensibilité sont un velours pour les oreilles.
Vulgaires Machins – Contempler l’abîme

JACQUES BOIVIN : Ouch! « Contempler l’abîme », c’est ce qu’on fait quand les riches et les puissants nous poussent au bord du gouffre et qu’on n’a plus que deux choix : sauter et courir à notre perte ou tout faire sauter dans l’espoir qu’il reste quelque chose pour les personnes qui vont survivre. C’est un constat très sombre de notre société, mais c’est aussi un appel à se grouiller le cul et à faire de quoi. Tout ça avec des maudites bonnes tounes qui t’accrochent solide. C’est pas jojo, mais c’est donc essentiel!
Yoo Doo Right, Population II & Nolan Potter – Yoo II avec Nolan Potter

ÉMIE CHAYER : De l’instrumental intemporel qui ne niaise pas. Un voyage auditif pas pire pantoute, auquel on ne se tanne pas.
MAXIME BEAULIEU : Le côté psychédélique de Population II qui rencontre la côté noise post-rock de Yoo Doo Right avec le saxophone de l’austinois Nolan Potter. Cet album est un voyage sonore qui s’améliore d’écoute en écoute.














