En ce 1ᵉʳ novembre, le rez-de-chaussée du Pantoum accueillait le lancement du cinquième album de Beat Sexü, duo faisant partie intégrante du paysage pantoumien. Le public était au rendez-vous et prêt à danser pour cette soirée gâtée en rythmes.
Voyage groove avec Maman

La soirée commence par la performance du groupe Maman, band émergent de Québec aux influences jazz alternatif, prog et musique du monde. Le show débute avec deux chansons provenant de leur EP « Les baignades ». La première, Bon matin, est une pièce planante assez slow, mais avec un rythme allant qui prend de l’intensité avec l’arrivée du saxophone d’Edmond Brousseau (en tutti avec la guitare) et des congas de Benjamin Corpataux-Blache. Dès les premières notes de la deuxième pièce, Anne, l’énergie de la salle monte d’un cran. Cette chanson met de l’avant la douce voix de Clémence Richard, mais lui laisse place pour montrer qu’elle est aussi capable de sortir des notes puissantes et perçantes. Aussi, la pièce permet de découvrir une autre force du band : la qualité des textes. D’ailleurs, ceux-ci sont composés, en majorité, par les deux frères à la base du projet : Étienne et Renaud Belles-Isles, l’un guitariste et l’autre batteur. Les riffs sont bons, les rythmes sont solides et les paroles nous transportent dans plusieurs univers, tout en restant cohérents avec la vibe du groupe. Les pièces jouées par la suite étaient, pour la plupart, des nouveautés créées lors de leur dernière résidence. La pièce JAG (Joyeux anniversaire Greg) est celle qui m’a le plus marqué par son tempo joyeux, son solo de saxophone endiablé et sa présentation naturelle et humoristique. J’espère la retrouver sur un album à venir, comme toutes leurs autres nouvelles créations. À titre d’au revoir, Maman nous a offert une version Deluxe de leur pièce Jameti, enchainant solo après solo, pour nous montrer les talents du groupe. J’ai aussi bien aimé l’effet planant des harmonies vocales d’Olivier Bacon, Antoine Farand et Clémence, faisant prendre tout son sens au côté rêveur des paroles du refrain.
Depuis la dernière fois que je les ai vues en spectacle à la Fête de la musique, j’ai remarqué une évolution dans l’offre du projet. Déjà en juin, j’avais aimé leur groove et l’ambiance feel good qui régnait sur la scène. Cette fois-ci, j’ai aussi trouvé qu’il y avait une meilleure cohésion visuelle. Les jeux de lumière et leurs costumes thématiques (fabriqués par l’artiste @bleu._ciel) ajoutaient à la performance déjà très solide du groupe. Leur identité artistique commence à s’affirmer et c’est très prometteur. Pour un premier passage au Pantoum, c’est réussi.
Soirée « Dance » avec Beat Sexü

Le set que tout le monde attendait commence après une entracte bien méritée pour les danseuses et danseurs les plus aguerri‧e‧s qui se donnaient déjà sur la première partie. Connaissant surtout Beat Sexü pour leur quatrième opus, j’avais hâte d’entendre une autre facette de leur jeu. Sans surprise, j’ai adoré cette version plutôt électro-dance du groove déjà connu du band. Des sons qui me font penser aux trames de vieux jeux vidéo, sûrement à cause de la grande présence des synthétiseurs. Les paroles flyées et originales, mais toujours en simplicité, apportent du rythme à leurs chansons déjà très funky.
Même s’il s’agissait du lancement de leur cinquième album, la formation s’est permis de faire quelques vieilles chansons. C’est d’ailleurs avec ma toune préférée de « Deuxième chance », Passion Donjon, qu’iels ont commencé la soirée. Par la suite, se sont enchainées les pièces avec des transitions toutes en fluidité. Le manque de pauses n’était pas déplaisant, le public gardait ainsi le rythme de la danse qui dominait la soirée. D’ailleurs, la fameuse boule disco du Patoum a été allumée presque sans arrêt durant le spectacle.
Les interruptions à cette suite fulgurante de chansons ont été pour remercier les participant‧e‧s à la conception de l’album et pour dédicacer certaines pièces à des personnes chères. Plusieurs blagues parsemaient aussi les quelques présentations de pièces de la soirée. Ces musicien‧ne‧ssont habitué‧e‧s des salles et ça paraît. Leur présence était magnétique et leurs talents indéniables. Les jeux de lumières, presque psychédéliques par moments, suivaient les rythmes groovy des pièces et créaient une ambiance encore plus propice à la danse. La disposition du drum au centre de la scène permettait de bien voir le chanteur principal, batteur et le maître de cérémonie de la soirée : Jean-Étienne Collin Marcoux. Les autres musicien‧ne‧s, dont le guitariste et deuxième membre du duo, Jean-Michel Letendre-Veilleux, étaient placé‧e‧s autour de la batterie. On sentait que le band était à l’aise et heureux de jouer dans cette salle qui leur est si chère. Avec Maxine Maillet au synthétiseur et à la voix et Cédric Martel à la basse, le duo nous a montré toutes les couleurs de ce nouvel opus. Leur performance était impressionnante, tant pour celleux qui connaissent le côté plus théorique de la musique que pour les autres qui souhaitaient suer et se déhancher sur du bon son.
(Allez écouter Ouais, Ti Chat, Catché de quoi, Passion donjon et C’quoi ton signe)
Galerie photos





























































