Le nouvel EP de Jane & Compagnie, sorti le 24 octobre, est tout simplement un bonheur. Intitulé « Virginia », il est composé de cinq chansons aux saveurs vintage. Gros Poisson et Virginia sont des chansons du country classique, remplies de douceur et de légèreté, tandis que Les gens qui veillent tard et One way évoquent l’ambiance d’une fête familiale des années 1960 et 1970. Bonheur (tu vas où?), une toune plus lente, mais avec un lap steel rêveur, nous rend (au moins pour ceux et celles des générations plus jeunes) nostalgiques pour une époque qu’on n’a pas vécue.
Mercredi le 29 octobre, Jane Ehrhardt et son band aux visages familiers ont présenté ces chansons, ainsi que d’autres, au STUDIOTELUS du Grand Théâtre de Québec. « J’étais vraiment inspirée par le country classique des années 50, 60 et 70, particulièrement par des artistes comme Willie Nelson, Waylon Jennings et Emmylou Harris », m’a expliqué Jane avant le spectacle. « J’aime aussi des artistes actuels qui font de la musique country un peu vintage, comme Les Hay Babies et Alex Burger. Je suis une grande amoureuse du country, alors c’est vraiment l’fun pour moi d’explorer cet univers, surtout en studio. J’ai essayé de reproduire ce son-là. »
Écouter le EP « Virginia », c’est comme partir en voyage – un voyage dans le passé mais aussi sur la route. En effet, beaucoup d’idées pour le EP sont nées d’un road trip que Jane a fait dans les montagnes Blue Ridge. « On est partis du Québec pour se rendre jusqu’en Floride en char. Je n’avais pas vraiment voyagé dans ce coin des États-Unis avant, et je l’ai trouvé tellement beau. Les montagnes Blue Ridge sont tellement bleues! Ce sont comme des petites montagnes, pas très hautes. On dit en anglais : the rolling hills », m’a-t-elle expliqué. « Le rythme de la chanson Virginia a été inspiré de ça — de la façon dont les montagnes montent pis descendent. Il y a comme un rythme à ce paysage-là. »
En plus du country, on entend les sonorités rock des années 70 – une vibe jam band avec les guitares et le clavier. Il y avait des moments sur scène, au Grand Théâtre, où cette vibe s’intensifiait, notamment vers la fin de Virginia. Jane était accompagnée d’Isabeau Valois (mandoline, voix et guitare), Jean-Michel Letendre-Veilleux (guitare, lap steel), Simon Paradis (clavier), Luke Dawson (basse) et Jean-Étienne Collin Marcoux (batterie). Ce sont aussi des musiciens qui font partie du EP et du projet d’Alexandra Lost.
« Je dis souvent qu’Alexandra Lost, c’est comme notre band de clavier et Jane & Compagnie, notre band de guitare. On est plus dans le monde de la guitare pis des instruments à cordes. On a la chance d’être tous multi-instrumentistes, donc c’est vraiment un projet plus roots, » m’a expliqué Jane lorsque je lui ai demandé quelles étaient les différences entre les deux projets. « Jane & Compagnie explore les traditions folk, alors qu’Alexandra Lost est plus une exploration sonore. On veut s’inspirer de ce qui est déjà fait mais apporter une touche nouvelle au paysage country québécois. »
Sur scène, ils ont joué avec les codes du country. Jane et Isabeau s’étaient habillées en chemises en denim et de bottes western tandis que Simon portait un chapeau de cowboy. Ils ont fait une reprise de Walking After Midnight de Patsy Cline – les voix de Jane et Isabeau, fortes et harmonieuses – et Dans le bon vieux temps de La Virée. Cette dernière était un hommage aux racines monctoniennes de Jane (née au Nouveau-Brunswick, elle habite au Québec depuis plus de vingt ans). Après avoir adressé ses remerciements aux personnes qui ont été fondamentales dans la création de l’album, Jane a reçu un cadeau surprise d’Émilie Clepper : une chemise en denim à manches courtes, ornée mais pas trop flashy.
En plus des chansons de « Virginia », on a revisité celles du premier EP « Québec à Moncton » – par exemple, Partie sur la green light, qui a ouvert le spectacle, et Come on Jane (Faut pas lâcher), une chanson que Jane avait écrite pour se motiver le matin. « Quand j’étais jeune, mes parents écoutaient beaucoup de rock classique. Leur groupe préféré, c’était The Rolling Stones, donc ça jouait beaucoup chez nous. Il y a quand même un petit côté de ça dans ce qu’on fait. Quand j’ai commencé à faire de la musique, je faisais surtout de la musique introspective et folk. Avec ce projet-là, je voulais vraiment faire quelque chose de plus festif, de plus party pour que tout le monde puisse danser. » C’était surtout le cas avec Les gens qui veillent tard, mais la nature amicale de la soirée nous a également donné une raison de sourire.
« J’aimerais juste que les gens aient du fun pis qu’ils soient transportés dans un univers country », m’a avoué Jane au sujet de l’ambiance qu’elle voulait créer dans la salle. « Peut-être qu’ils vont partir avec une chanson ou deux qui restent dans leur tête. » Ça, c’était bien réussi!
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