Baoooooon! Enfin une petite fin de semaine relax! Et par fin de semaine relax, je veux bien sûr dire « couvrir une vingtaine d’artistes et de groupes tout seul pendant trois jours ». Ce genre de week-end là, ouais. Direction le Festival FONO, sur le campus de mon alma mater, l’Université Laval, là où un « petit tour de Grand Axe » était pour moi davantage un p’tit joint vite fumé avant un examen de version juridique qu’une célébration musicale sous un ciel bleu ou étoilé (selon l’heure).
Pour sa deuxième édition, le petit dernier de BLEUFEU offrait une programmation qui allait clairement plaire aux jeunes de la génération TikTok et Spotify. Une affiche résolument pop qui offrait des valeurs sûres comme Galantis, Alex Warren, Charlotte Cardin et Les Trois Accords (qui ont remplacé à pied levé Charlie Puth), mais qui a permis aux personnes qui étaient un peu plus curieuses de faire le plein de découvertes musicales dans une grande variété de genres. Vous l’aurez compris, je n’ai pas passé beaucoup de temps devant la scène principale, préférant moi-même faire un peu d’exploration tout en privilégiant les artistes d’ici.
Bon, on va faire ça de façon un peu plus légère que d’habitude, j’ai laissé ma boîte de sous-titres à la p’tite gang qui couvrait Envol et Macadam au même moment!
Premier soir, je prépare mon sac photo en attendant 17 h, l’heure où je me libère de mes chaînes avant de courir à l’arrêt d’autobus… celui-ci se fait attendre, il y a un trafic fou, je regrette de ne pas avoir pris un àVélo! On finit par arriver sur le campus, je vais chercher mon accréditation, j’entre sur le site et je me dirige tout droit vers les scènes secondaires.

On entend au loin Fleur de Peau qui commence sa dernière chanson. Power walk vers le fond du Grand Axe, j’attrape mon appareil, j’efface mes 3 millions de photos de St-Roch XP et j’arrive juste à temps pour prendre un ou deux portraits du duo, pendant qu’Élie Dubois-Sénéchal chante tout doucement et que Luc Fernandez caresse sa guitare. Damn, c’est que ce beau monde-là avait l’air en forme! Une chance que je sais que je vais avoir l’occasion de me reprendre!

J’ai raté Élie, mais juste après, l’autre Élie (Raymond, celui-là) de la scène musicale québ se lançait avec son band Frais Dispo. Si vous ne le saviez pas déjà, c’est pas mal la version française de Foreign Diplomats, et si vous aimiez les tounes du quintette dans la langue de Watson, vous allez tripper sur celles qu’ils nous balancent dans la langue de Bélanger. Du bon indie rock sans prétention, tout en nuances, mais balancé avec beaucoup d’énergie et de complicité. Et si on se fie aux réactions suscitées par les derniers simples, la prochaine galette risque d’être fort nutritive!

On n’a eu que quelques pas pour retrouver Mint Simon, qui était parfait·e pour le coucher du soleil. Leader du groupe Caveboy quand iel ne nous titille pas avec son projet solo, Simon nous a proposé une pop riche et complexe, souvent entraînante, toujours mélodieuse, laissant beaucoup de place aux harmonies vocales et aux émotions brutes. Avec une voix sûre et puissante, l’artiste de Montréal a su nous donner des frissons pendant que le bleu pâle de ce ciel sans nuages devenait de plus en plus foncé. Une pop juste assez sucrée, mais pleine d’authenticité.

On retourne illico dans le 418, où Bønanza nous attend avec les tounes de son p’tit dernier « Y fait froid tout l’tour de la lune ». Malgré quelques pépins techniques au début de la prestation, Dominic Pelletier, qu’on connaît aussi pour son travail au sein de Caravane, The Hunters et New Bleach a donné tout un show, tout en jaune et en bleu, en messages positifs, en mélodies accrocheuses et en grooves irrésistibles. Incroyable showman, Pelletier a sorti ses plus beaux pas de danse et il a testé l’élasticité de ses pantalons à plusieurs reprises! Bien appuyé par Raphaël Laliberté-Desgagné (guitare, saxophone, percussions), Antoine Lemieux-Rinfret (claviers) et Gabriel Lapointe (batterie), Pelletier s’est même permis un petit bout de Mike chez Rona juste au moment où se pointait une bonne bande de curieux qui profitait de l’entre-deux à la scène principale pour voir ce qui se passait dans notre petit espace tranquille. Ben oui, c’est lui, ça, mais c’est aussi le gars qui fait vibrer Québec avec ses divers projets depuis plus d’une décennie! Et ça va continuer encore un bon bout, on dirait bien.

Bon, c’est ben le fun un artiste qu’on connaît par coeur, mais j’étais supposé être en mode découverte, moi là. Et ça tombe bien, l’artiste suivante, Alex Porat, je la connaissais pas du tout. Née en Malaisie de parents aux racines chinoises et… polonaises, l’artiste torontoise propose une pop vitaminée qui ne révolutionnera certes pas comment on fabrique un bouton à quatre trous, mais chose certaine, Porat a compris assez vite comment écrire des chansons accrocheuses qui font taper du pied et bouger les hanches. On comprend un peu mieux pourquoi cette jeune femme attire les foules un peu partout sur la planète et cumule les vues et les écoutes sur les plateformes. Gros coup de coeur pour Disaster, un banger au refrain qui te rentre dans la tête comme une toune des Trois Accords.

Tête d’affiche des scènes « découverte », Alice Merton en a impressionné plus d’un·e avec une prestation énergique et explosive. Bien entourée avec son band capable de la suivre pendant qu’elle s’élance d’un bord à l’autre de la scène, l’artiste nomade a bien sûr offert quelques-uns de ses plus grands hits, qu’on pense à Vertigo ou à run away girl. Merton a clairement le sens du hook, ses pièces sont vraiment accrocheuses, le rythme est infernal, l’intensité est palpable et on s’est surpris à entonner des « Ooooooooh oh oh oh » avec elle à plus d’une reprise! Une attitude résolument rock avec une pincée de R&B, on va l’avouer, malgré la fatigue, on n’a pas été difficile à convaincre!

On ne pouvait pas terminer la soirée sans faire une petite incursion du côté de la forêt électro. Et on a bien fait d’aller faire un petit tour, car on a eu droit à toute une prestation du Saxsquatch. Oui, oui, c’est exactement comme vous pensez : un dude, dans un costume de sasquatch, qui joue du saxophone sur des beats électro dans une petite clairière. Évidemment, le Saxsquatch s’élance sur les plus grands hits, au plus grand plaisir des jeunes qui entouraient la petite scène. On a même eu droit à la toune de la cantina de Star Wars, et dans ce décor, il ne manquait que quelques Ewoks pour qu’on se sente vraiment dans une galaxie très, très lointaine. Un succès total qui s’est répété les deux soirs suivants, avec toujours plus de monde.
Galerie photos