Une autre belle soirée ensoleillée s’annonçait sur la rue Saint-Joseph (il pleuvra des oiseaux morts un autre jour). Et le public de Québec a visiblement répondu à l’appel, tellement qu’il fallait arriver tôt pour avoir une bonne place pour voir les vitrines dans les lieux plus intimistes (bonjour La Bordée bondée!). Ça nous a d’ailleurs fait manquer quelques vitrines d’artistes qu’on connaît bien et qu’on aime beaucoup (mais qu’on sait qu’on va bientôt pouvoir revoir) comme Oui merci, qui semble être déjà un peu trop big pour ces petites vitrines! Ça ne nous a pas empêché de tripper nos vies avec plein d’artistes qu’on aimait déjà beaucoup ou qu’on découvrait pour la première fois.
Aussi, on aurait adoré voir Mona B. présenter son nouveau matériel avant son spectacle au Pantoum le 19 septembre prochain, mais des conflits d’horaire nous en ont empêché. Heureusement, on va pouvoir se reprendre vendredi (vous aussi, d’ailleurs).
On vous raconte ça :
5 septembre 2025
Erika Hagen
Par Jacques Boivin
Quoi de mieux pour commencer une autre folle journée de St-Roch XP qu’une des autrices-compositrices-interprètes chouchous de Québec? Erika Hagen et ses complices (Émilie Rochette à la guitare, Louis-Solem Pérot à la basse et Daniel Hains-Côté à la batterie) sont venu·es ensolleiller la place Jacques-Cartier en cette belle fin d’après-midi. On a pu (ré-)entendre avec le plus grand des bonheurs les pièces de « Pouvoirs magiques », cet album doux-rugueux lancé en avril dernier. Se situant quelque part entre Dany Placard (qui a d’ailleurs réalisé l’album) et Courtney Barnett, Hagen fait davantage dans le jean/t-shirt que dans la dentelle, et c’est tellement bien ainsi! Que ce soit avec l’acide Aline ou les fantômes de la rue Saint-François, Érika manie follement bien les images, en mots et en lignes mélodiques. Sur scène, les sourires et les regards s’échangent de part et d’autre, cette belle bande a du fun, un fun contagieux qui se rend jusqu’à la rue de la Couronne.
Raccoon
Par Maxime Beaulieu
Chaque année j’ai hâte d’assister à des vitrines au Marché Tradition de la rue St-Joseph, un lieu iconique de ce festival depuis de nombreuses années déjà. Je me rends donc au fond de l’épicerie, non pas pour me prendre un bon lait végétal, mais bien pour voir le rappeur de Rivière-des-Prairies Raccoon nous balancer les pièces de « Porter le coup, oublier. Porter la marque, se souvenir », son dernier album sorti en février dernier. Probablement le nom le plus établi du volet vitrines, Raccoon est reconnu pour ses paroles engagées propulsées par un flow bien acéré. Il ne manque pas de faire plusieurs blagues à saveur alimentaires entre ses chansons, « Vous saviez pas que vous veniez à un show d’humour, hein? » lance-t-il même. Clairement, jouer dans une épicerie, en compagnie d’un guitariste et d’un DJ, ne faisait pas partie de ses plans de carrière mais ça a créé un moment réellement unique, il était tout sourire pour cette excellente prestation.
Pastel Blank
Par Jade Poliquin
Alors que je me dirigeais vers l’ancien La Cordée, j’ignorais encore ce qu’était Pastel Blank. C’est à ma grande surprise que j’ai vu six incroyables musiciens nous proposer un beau mélange entre jazz et funk. Ils sont imprégnés d’une agréable chimie et leurs sourires témoignent aisément de la joie qu’ils avaient à faire cela tous ensemble. Les gens présents me semblaient envoûtés par leur prestation qui est, par moments, intense musicalement. Les voix du chanteur et de la claviériste s’harmonisent à merveille, ce qui rend l’expérience musicale encore plus incroyable. Il est, à mon avis, toujours très agréable de voir une présence féminine sur scène comme cela.
Milandrea
Par Jacques Boivin
Chaque nouvelle rencontre avec Milandrea apporte son lot de belles surprises tellement la jeune artiste de Québec évolue rapidement! Au programme de St-Roch XP pour la deuxième année consécutive, elle était chez elle à l’Ampli de Québec (qu’elle connaît bien à titre de finissante de la cuvée 2023 du Projet Échelon). Déjà très à l’aise sur scène il y a deux ans, là voilà, en parfait contrôle, autant sur le plan vocal que sur celui de la présence scénique, séduisante grâce à sa pop aux influences résolument latines. Le charme opère, on a l’impression d’être dans une telenovela où chaque seconde mérite son drame exprimé dans une grande théâtralité. Va falloir faire attention, le reste des Amériques risque de nous la voler plus tôt que tard!
Logan Richard
Par Adrien Le Toux
C’est en famille que le public est débarqué au parvis de l’église Saint-Roch pour profiter de Logan Richard et de ses chansons folk teintées de rock ou de soul, ou des deux à la fois. Le musicien originaire de Charlottetown (Île du Prince-Édouard) a livré une belle prestation fortement inspirée par son plus récent album intitulé « Character Traits », sorti en mai 2025. Richard en aura charmé plusieurs avec la douceur de sa voix, le rythme entraînant de son phrasé et la simplicité de ses mélodies qui sont redoutablement efficaces. C’était tellement beau que même les cloches de l’église ont retenti pour applaudir.
Thick Glasses
Par Maxime Beaulieu
La majorité des artistes du volet vitrines offre un minimum de deux prestations dans une journée lors de St-Roch XP, vu la programmation imposante on en choisit qu’une seule pour notre couverture. Thick Glasses est un peu l’exception qui confirme la règle. Après avoir vu la formation dans le sous-sol des bureaux bien remplis de Bleufeu en début de soirée, je me suis retrouvé avec un trou dans mon horaire pour le show à la Korrigane. Cette année, la scène est à l’extérieur sur la terrasse au lieu d’être à l’intérieur de la microbrasserie. J’arrive durant les tests de son, il y a une grande quantité de personnes en train de dévorer un souper qui semble particulièrement agacées par le bruit du quatuor, ça annonce être un bien drôle de souper-spectacle. À l’heure du début de la prestation cependant, la terrasse se fait envahir par les fans de Thick Glasses qui n’hésitent pas à éloigner les tables, des moshpits finissent même par éclater autour d’un arbre bien mal localisé devant la scène. Ce qui s’annonçait être un spectacle un peu malaisant devant du monde qui voulait manger dans le calme s’est avéré être un show vraiment cool où le fun a pris le dessus.
Malaimé Soleil
Par Jacques Boivin
Bonjour, je m’appelle Jacques Boivin et je suis le président du Club des petits soleils mal aimés. Et ça fait deux ans que j’achale BLEUFEU pour qu’ils invitent mon groupe préféré au Grizzly Fuzz à coup de « ils jouent comme des grizzlies, y’a du fuzz dans leurs guitares, MESSAGE » chaque fois que je parle des petits bums estrio-maskoutains. Et visiblement, je ne suis pas le seul, car c’est à guichets fermés que ce spectacle que je demandais depuis si longtemps a eu lieu. Cette foule plus que compacte en a fait baver le photographe maison (c’est juste parce que je voulais pas blesser personne dans le moshpit avec mon kodak, sinon j’aurais trippé avec vous autres, les jeunes). Je ne pense pas que j’ai besoin de vous parler de mon amour pour « Tempête », l’album sorti il y a déjà 24 lunes, ni des vieilles pièces comme Cactus ou Clopes. Et visiblement, je ne suis pas le seul : Francis Leclerc aurait pu avoir une extinction de voix, toute la foule aurait pu prendre le relais, ça connaissait toutes les chansons par cœur dans le parterre, et tout le monde était fier de le montrer! Mais bon, tout le band était dans une forme redoutable, Vincent Deit passait du synthé à la guitare comme s’il s’agissait du même instrument, Antoine St-Onge groovait sa basse comme si sa vie en dépendait et Alexandre Crépeau caressait sa batterie avec amour et tendresse.
On a eu droit à deux pièces du nouvel album qui sortira en 2026. La première, Quessé, est déjà bien connue depuis quelques mois, et elle nous montre un côté un peu plus léger musicalement tout en gardant cette sensibilité dans les textes qui vient tant nous chercher. La deuxième, qui devrait sortir prochainement, est un joyeux mélange de pop-punk et de blues touareg. Imaginez Bombino qui chille dans un skatepark. Si ma première écoute de cette pièce en décembre dernier m’avait plus ou moins convaincu, là je vous avoue que j’étais conquis (parlez-en à Maxime, qui devait se taper tous mes commentaires en direct)! On a hâte d’entendre le reste du nouvel album dans quelques mois. Ça peut juste être bon.
Emmanuelle Querry
Par Maxime Beaulieu
Un tout nouveau lieu de diffusion cette année, le magasin Meubles Genina Inc. nous offrait plusieurs vitrines entre des sécheuses et des lave-vaisselles. Je m’y rends pour la prestation d’Emmanuelle Querry, chanteuse gatinoise offrant une pop accrocheuse aux accents R&B. Le commerce était bien garni d’une foule de tous âges pour assister à ce moment mémorable. En mai 2025, l’autrice-compositrice-interprète dévoilait son deuxième EP, « Chéri, si tu savais ». Quatre chansons introspectives qui donnent une envie folle de se trémousser, je me suis même surpris à chantonner les refrains après seulement une écoute tellement ce sont des pièces efficaces. En spectacle c’était tout aussi agréable à entendre, ce n’est pas pour rien que le public était au rendez-vous en grand nombre. Emmanuelle Querry est sans aucun doute un nom qu’on va voir de plus en plus souvent sur diverses programmations, l’avenir s’annonce fort prometteur pour cette jeune artiste.
Or Bleu
Par Jade Poliquin
Producteurs musicaux signés depuis 2023 chez Disques 7ième Ciel, ce duo est chargé d’assurer la première partie du spectacle de Jay Scott à l’Impérial. La salle est déjà bien remplie, à peine les artistes arrivent-ils sur scène. À la programmation… que des hits ! Que ce soit avec des chansons hautement connues mondialement comme Not Like Us de Kendrick Lamar ou bien du 100 % québécois tel que Gayé de notre cher rappeur montréalais Fouki, la salle de spectacle était devenue une véritable discothèque aux chants multiples. Rien de mieux pour préparer à fond les gens pour la suite de la soirée. Ils ont d’ailleurs sorti un album en 2023 avec plein d’artistes en featuring, tels que Fouki, Claude Bégin et même Jay Scott, tous bien connus de la scène québécoise.
Yves Jarvis
Par Jacques Boivin
Venu défendre les chansons de son album « All Cylinders », finaliste au Polaris 2025, Yves Jarvis en a impressionné plus d’un! Tout seul sur le grand parvis de l’église Saint-Roch, le Montréalais ne semblait aucunement intimidé. Normal, il a écrit, composé et enregistré les pièces de son album en solo, et il nous les a balancées de la même manière. Ouais, c’est plein de boucles et d’enregistrements, mais ça ne nuit pas du tout à notre immersion dans l’univers musical de cet auteur-compositeur-interprète qui mélange les genres au fil de ses nombreuses expérimentations. Faut dire que les chansons de Jarvis sont vachement accessibles, une base rock teintée de blues qui peut autant s’en aller du côté de la pop que de la soul. Pas besoin de vous dire que ça hochait joyeusement de la tête au pied des marches!
Bolduc Tout Croche
Par Jacques Boivin
Si on m’avait dit qu’un jour, j’écouterais du country-folk dans un barcade, j’aurais ri. Jusqu’à ce que je voie Bolduc Tout Croche au Vox. OK, c’est vrai, les pièces de « Fracture » ont un petit côté mordant qui frappe autant qu’un multiball sur les machines à boules juste à côté, mais reste qu’entendre les douces voix de Simon Bolduc (guitare) et d’Andrea Mercier (basse) sous cette orgie de néons a un petit côté spécial. Derrière ces deux-là, y’a Marc-Antoine Sévégny à la batterie qui joue les métronomes, et juste à côté, David Marchand caresse sa pedal steel comme lui seul sait le faire. Devant toute cette belle bande, une petite gang de curieux.ses qui ont eu l’air de pogner de quoi en entendant les pièces les plus entraînantes et un brin punk-rock du dernier album tandis qu’un peu plus loin, une petite bande de fans de la première heure attendaient plutôt les morceaux plus « traditionnels » du groupe. Tout le monde a eu son bonbon, y compris votre pas très humble serviteur qui écoutait le tout en sirotant son cidre rosé, le sourire aux lèvres.
Jay Scøtt
Par Jade Poliquin
Bien qu’il avait fait un spectacle en avril dernier à l’Impérial, la demande fut très haute pour revoir cet artiste terrebonnien sur une scène de Québec. C’était pour moi la première fois que j’avais la chance d’assister à un de ses spectacles. Bien qu’en dehors de ma zone de confort, l’ambiance était incroyable. Il peut sembler nous la jouer “air bête » sur scène, mais il est si simple de réaliser qu’il est très proche de son public et prend le temps, tout au long de la soirée, d’interagir avec elle. Jay nous propose une panoplie de chansons et oui, même du vieux stock, ce qui fut un plaisir à plus d’un dans la salle ! Il y a eu plusieurs moments forts lors de cette prestation, que ce soit quand il a invité un jeune adolescent à monter sur scène pour accompagner le rappeur sur la chanson Mathusalem ou bien quand il prit le temps d’inviter sa blonde et les gens backstage pour danser sur la fameuse chanson de l’année 2022, Copilote. Bref, l’Impérial a eu toute une soirée !
Consumables
Par Jacques Boivin
Venu tout droit de New York pour passer la fin de semaine dans la Vieille Capitale, le quatuor art-punk Consumables a enflammé la petite scène de la rue Saint-Anselme avec une musique juste assez endiablée pour que le parterre se transforme en un doux moshpit. Interprétant avec assurance les pièces de leur album « Infinite Games », sorti en mars 2025, le groupe a probablement été le plus explosif de la fin de semaine avec son attitude résolument punk. Bien sûr, ça a son charme vieillot grâce à ses grosses touches de new wave! C’est aussi baveux que mélodieux, les textes sont tout aussi brillants que la musique est entraînante, difficile de rester de glace devant une telle énergie!
Jérôme 50
Par Frankie Rose
C’est toujours l’fun d’assister à un spectacle de Jérôme 50. Le soir du 5 septembre, les anarcholiques se sont rassemblés à Grizzly Fuzz, énergisés par de la bière et par une envie de chanter. Il y avait des niaiseries sur scène et des moshpits dans la foule. Au début de Chanson dont vous êtes le héros, les gens ont mis des lumières dans l’air et dansé ensemble. À la fin de la soirée, Jérôme et ses musiciens ont interprété Tokébakicitte. Après, il a avoué qu’on ne pouvait pas finir avec cette chanson et il s’est lancé dans Ode à l’Église. Le rappel était composé d’Anarcholique et Les ramasseux d’canettes. En somme, il y avait plusieurs émotions pendant ce spectacle de Jérôme 50, toutes positives.
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