*On a aussi vu Erika Hagen et Sofia-Lou le 11 juillet, mais on leur réserve un gros article juste pour elles. À suivre dans les prochains jours!
11 juillet
Fleur de Peau
Par Maxime Beaulieu
Bon, j’ai vu Fleur de Peau d’innombrables fois en spectacle dans la dernière année et demie. Je ne serais vraiment pas gêné de dire que c’est mon duo électro-pop préféré de Québec. Sauf que j’ai manqué le show où c’était plutôt un trio au Pantoum, en ouverture du concert d’Audrey-Michèle il y a quelques semaines alors qu’un certain Cédric Martel était à la basse. J’en ai énormément entendu parler par Jacques qui a été plus que convaincu par cette formule à trois. Alors quel plaisir de voir que Martel répétait l’expérience dans la cadre du premier spectacle extérieur de cette édition du festival OFF de Québec, sous un soleil de plomb à la Place de l’Université-du-Québec. Je ne peux qu’abonder dans le sens du boss, cet ajout à la formation est vraiment gagnant alors qu’Élie Dubois-Sénéchal semble beaucoup plus libre dans ses mouvements et son interprétation des chansons et que Louis Fernandez s’amuse comme un petit fou à complémenter les lignes de basse de Cédric. Du vrai bonbon pour les oreilles et les yeux!
Nadah El Shazly
Par Jacques Boivin
Ouf, je suis arrivé juste à temps pour attraper la dernière artiste de cette soirée qui, selon les divers témoignages récoltés, était des plus envoûtantes. J’avais déjà vu Nadah El Shazly il y a quelques années et j’avais été agréablement surpris par cette artiste originaire du Caire, mais établie à Montréal. Toute seule avec sa quincaillerie, son sourire et son regard perçant, elle nous emmène dans un voyage fascinant où tradition et modernité se mélangent naturellement. Fermez-vous les yeux, imaginez-vous quelque part en Égypte (vous avez le choix des paysages, que vous aimiez le désert ou le delta du Nil), et écoutez les sonorités tout droit sorties du 19e siècle se colletailler avec des éléments électroniques souvent improvisés.
12 juillet
Le Miel
Par Maxime Beaulieu
Pour débuter le samedi au Festival OFF de Québec on avait droit à une grosse bombe funk avec Le Miel qui nous offrait sa première apparition à vie dans un festival. Duo formé d’Émilie Rochette et Audrey-Jade Joubert qui a émergé du Projet Échelon, initiative de l’Ampli de Québec. Alors que les rares spots d’ombre sont particulièrement prisés par le public, Le Miel fait encore plus monter le mercure avec son funk instrumental dansant qui nous donne obligatoirement du bonheur, presque autant que l’énorme sourire d’Audrey-Jade durant toute cette prestation. Outre les pièces du EP « Ostara » on a eu droit à de magnifiques reprises, dont Jungle Boogie de Kool and the Gang. Bref un super moment par un groupe qui saura mettre une ambiance estivale dans une soirée, même au beau milieu d’une tempête en février, genre.
Charlotte Brousseau
Par Jacques Boivin
Arrivé sur le tard au beau milieu de la prestation, c’est dans un silence absolu que j’ai fait mon entrée au complexe Méduse alors que Charlotte Brousseau et son band composé de l i l a, Raphaël Laliberté-Desgagné, Aubert Gendron-Marsolais et Luke Dawson emplissaient la petite salle avec les pièces du magnifique album « Plus de fleurs que de fleuve ». Si je me fie à l’écoute très attentive de ce public que je n’ai pas osé déranger pour prendre plus de photos, Charlotte a une fois de plus su transmettre le flot d’émotions qui coulent comme un torrent, autant de ses textes magnifiques que de sa musique qui fait du bien à l’âme. Faut dire qu’avec la magnifique voix de l i l a, la touche magique de Raphaël (quel que soit l’instrument qu’il touche), le jeu subtil d’Aubert à la batterie et le groove irrésistible de Luke à la contrebasse, y’avait de la magie dans l’air. En tout cas, je n’ai eu aucun mal à me mettre dans ce mood d’écoute active même si j’étais encore sur la grosse adrénaline. C’est ça, la plus grande force de Charlotte : attirer et garder l’attention avec des sentiments humains qu’elle sait nous transmettre avec une grande bienveillance.
Bolduc tout croche
Par Jacques Boivin
À mon grand regret, j’avais raté le lancement de « Fractures » de Bolduc Tout Croche plus tôt ce printemps. J’avais donc encerclé ce rendez-vous au OFF au gros marqueur rouge. Quoi qu’il arrive en haute-ville, il était hors de question que je rate ce passage d’un des plus beaux secrets les mieux gardés de notre scène musicale. Simon Bolduc a beau avoir l’air d’un p’tit punkrockeux qui s’est mis à tripper sur le country, un fait demeure : il a une des plus belles plumes au Québec à l’heure actuelle (comme Charlotte Brousseau, ce qui rend cette soirée encore plus spéciale).
Cette prestation a commencé doucement, avec le country-folk si distinctif de la bande qui est aussi composée d’Andrea Mercier (voix, basse), Marc-Antoine Sévégny (batterie) et, pour une première fois (du moins pour nous), Patrick Gosselin (guitare, pedal steel). Sur le parterre, les têtes et les hanches bougent doucement, l’écoute attentive se poursuit même si les tables ont été retirées, faut dire que c’est bon et apaisant. Si Émilie Rioux avait été là, elle m’aurait probablement sorti une de ses merveilleuses hot takes de festival, genre « Bolduc tout croche, c’est un peu comme si Avec pas d’casque passait autant de temps au skate park qu’en studio ». On a même eu droit aux deux versions de la savoureuse Année de repêchage : toute country au début du show, très punk-rock à la fin, après le bloc très rock du début de « Fractures ». C’était drôle de voir le monde se demander s’il fallait continuer d’écouter tranquillement ou partir un moshpit.
Évidemment, y’a aussi eu un peu de vieux stock de « Construire une table pour y mettre notre poing ensemble », comme la magnifique D’où c’que j’viens, la pièce qu’Anatole a choisie pour tirer sa révérence l’année dernière. Comme je le disais plus tôt, Simon a une superbe plume, une poésie du quotidien qui nous prend aux tripes parce qu’on s’y reconnaît. Et la ligne mélodique, simple mais terriblement efficace, s’incruste dans nos têtes, et on a beaucoup de mal à la sortir une fois le show fini.
Une vague de doux pour terminer avec plein d’ami·es une soirée parfaite à arpenter deux festivals. Y’a rien de mieux.
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