La deuxième soirée du Festival d’été de Québec a été pour votre belle petite équipe un maudit beau party sous le signe du rock. À Crave, Gilles et Maxime ont eu une claque en pleine face des « Mothés » de CDSM et TVOD, ainsi que des très efficaces Belges de La Jungle. Pendant ce temps, à Hydro-Québec, Allô Fantôme et Les Deuxluxes ont bien réchauffé un public très réceptif pour la légendaire Marjo. On vous raconte ça :
CDSM
Par Gilles Deleurme
Le groupe CDSM se présente en anglais et part sur les chapeaux de roues avec sa musique déjantée entre l’EDM et le punk garage. Un mélange audacieux qui met tout de suite le public dans l’ambiance. Sur le stage, ce n’est pas moins de 6 artistes (dont 4 claviers) qui nous livrent une performance très énergique aux mélanges sonores éclectiques fort intéressants : KGLW peuvent bien se rhabiller. Les sonorités hip hop se font de plus en plus ressentir sous les riffs de basse bien pesante et les guitares au trémolo distordus : Du lourd ce soir!
Allô Fantôme
Par Jacques Boivin
Le pop-rock hypermélodieux d’Allô Fantôme, c’était vraiment cool. Samuel Gendron et ses six complices nous ont mis le sourire dans la face avec des compositions d’une grande beauté qui n’étaient pas sans rappeler les Beach Boys période « Pet Sounds » ou Harmonium. Déjà fort jolies sur disque, les pièces de l’album « Chut! » (réalisé par Alexandre Martel) résonnaient encore mieux en spectacle, les flûtes et le saxophone (Anne-Marie Garand et Valérie Lachance-Guillemette) venaient ajouter une bonne dose d’atmosphère à des chansons qui en avaient déjà, on avait l’impression de marcher sur un nuage. La section rythmique de Christophe Charest-Latif (basse) et Christophe Rosser-Balcer (batterie) avait un groove imparable, et que dire des guitares de Vincent Paul et Zacari Simard Mathieu! Charmant pas possible derrière son piano, Gendron nous a mis dans sa petite poche de derrière. Du beau doux pour commencer une soirée qui allait prendre un virage passablement plus rock (mais rester pas mal vintage)!
TVOD
Par Gilles Deleurme
Sans même se présenter, le deuxième sextuor TVOD part aussi en fou. C’est un peu comme si les Talking Heads se formaient un groupe en 2025 avec un chanteur charismatique qui chante de façon parler/crier et que dire de la performance électrisante des musiciens : Le chanteur Tyler Wright se donne corps et âme lors de morceaux comme Car Wreck. On appréciera qu’il envoie chier Donald en cette journée spéciale. Il suffisait de l’annoncer pour que la prophétie se réalise : « Open up the pit! ». Le moshpit est effectivement parti, l’ambiance lève d’un cran. La formation très post punk des années 90 m’a comblé avec son tube Party Time: What time it is? Party time certain!
Les Deuxluxes
Par Jacques Boivin
Quand tu veux avoir un bon moment bien rock and roll, t’invites Les Deuxluxes à faire la fête avec toi. Le duo composé de la fougueuse Anna Frances Meyer et du ténébreux Étienne Barry n’en était pas à son premier passage au FEQ, loin de là (perso c’était mon quatrième traitement au Festival – en plus de tellement d’autres shows partout ailleurs au Québec), et ça s’explique par la qualité de leurs compositions garage vintage, par leur générosité sur scène et à l’extérieur (suffisait de les voir parler longuement à tout le monde qui allait leur jaser à la table de merch après le show) et par leur présence scénique irrésistible. Bien sûr, on a entendu quelques morceaux de « Pleasure Doin’ Business », leur plus récent microalbum, mais les désormais classiques des albums précédents (Vacances Everest, Queen of Them All et Diable du printemps, entre autres) ont aussi eu beaucoup de place dans ce petit set sympathique qui a passé beaucoup trop vite. Comme toujours, la chimie opère, et même les petits imprévus comme une corde qui pète se transforme en un moment savoureux : « Une corde pétée, ça veut dire que ça se passe bien! », nous lance Anna Frances!
On se tannera jamais de les voir, ces deux-là.
La Jungle
Par Gilles Deleurme
Pour clôturer la soirée, c’est un formule plus minimaliste composée des deux musiciens de La Jungle qui performent sur scène : Roxie à la batterie et Jim à la guitare, chant et clavier. Aimez-vous Death from above 1979 ? Vous serez servi de façon plus authentique et brute. Une baguette qui tombe, pas grave, on ne perd jamais le rythme effréné jusqu’à littéralement « varger » la cymbale avec sa tête. Je suis très agréablement surpris des prouesses techniques des deux musiciens, ils tiennent le tempo au quart de croche et livre un spectacle très dansant restant dans la même lignée que les précédents sextuors : Énergiques et punks!
Marjo
Par Jacques Boivin
Bon, on l’avoue, c’est pas l’artiste la plus émergente du lot, Marjo, mais on ne pouvait pas rater la prestation de celle qui a reçu le Prix miroir de la renommée 2025 du FEQ, qui a été remis en mains propres par Louis Bellavance juste avant de commencer ce set mémorable. Source d’inspiration d’un grand nombre de rockeuses d’ici, Marjolaine Morin a montré qu’elle avait encore énormément d’énergie malgré ses 71 ans bien sonnés. Bien sûr, la voix a perdu un peu de son étendue, mais l’artiste en est consciente, elle s’est adaptée en conséquence et elle se sert de toutes les notes qui lui restent avec une assurance qui rendrait jalouses un énorme paquet de petites jeunesses.
On a eu droit à toute une collection de classiques : ça a commencé avec Illégal et Maladie d’amour, qu’on a chanté à l’unisson avec Marjo et sa bande de musiciens chevronnés, et ça s’est poursuivi avec Y’a des matins, Sans toit ni loi, Chats sauvages et Celle qui va. Rien que personne ne connaît pas absolument par coeur. Ajoutez à ça le sublime segment composé de vieilles tounes de Corbeau, de Suite 16 à J’lâche pas. Y’a aussi eu Amoureuse, sur laquelle se sont joints Les Deuxluxes, Etienne à la guitare et Anna Frances à la voix et à la danse. Suffisait de voir le regard brillant d’Anna Frances pour comprendre qu’il se passait quelque chose de magique sur scène. On a terminé ça, les bras en l’air, l’émotion dans le tapis, avec la magnifique S’il fallait.
Un moment parfait.
Ce soir…
Une autre soirée qui se passe essentiellement aux deux scènes gratuites pour nous (vous commencez à comprendre qu’on a adopté ces deux scènes, hein?), alors que d’un côté, La Chiva Gantiva, Sax Machine et The Cat Empire vont transformer la scène Hydro-Québec en gros party super coloré. De l’autre, une soirée québ comme on les aime avec des ami.es qu’on connaît bien, soit Gawbé, Marie Céleste et Etienne Dufresne. Il va se passer des choses dans nos têtes, à l’envers comme à l’endroit, tout ça accompagné de plein de feux de joie (OK, je sors).
Si on a le temps, on va aussi peut-être aller dire bonjour à Julyan, qui se paie ses premières Plaines à 19 h en première partie de Benson Boone. Et on aurait beaucoup aimé voir Buddy McNeil & The Magic Mirrors, de joyeux drilles qui font enflammer la scène Sirius XM à 18 h 25.
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