Le terme « légende » en musique peut parfois être assez galvaudé, dans le cas de Ripcordz c’est amplement mérité. Le groupe punk montréalais existe depuis 1980… onze ans avant ma naissance! La formation vient de sortir un tout nouvel album au titre fort évocateur, « More Songs You’ll Never Find On Spotify Because Fuck Those Guys ». Retour sur le lancement à Québec qui avait lieu au Scanner Bistro le 24 mai dernier en compagnie de Danger Box et The SubStandards.
Danger Box

C’est d’abord une formation qui m’était inconnue qui foule la petite scène du Scanner, Danger Box. Quatre jeunes, peut-être au début de la vingtaine, qui viennent de Nanaimo en Colombie-Britannique, ce n’est pas rien quand même, pour jouer devant une poignée de punks dans un bar de Québec. Vu le reste de la programmation de la soirée, on aurait facilement pu s’attendre à du punk bien classique, je suis pourtant resté assez surpris face au son tout de même bien original du quatuor. On y perçoit des influences metal, même metalcore par moment avec quelques breakdowns qui ramènent au metalcore de l’époque MySpace. Le chanteur et guitariste Fin Edwards a le sens du spectacle, s’amusant à faire plusieurs sauts impressionnants au cours de la prestation. La formation est complétée par Cameron Phoenix Rose (guitare), David Mcnab (basse) et Todsen Leaman (batterie), ce dernier a même échangé de poste avec Fin le temps d’une chanson. Comme quoi il ne faut pas trop se fier aux premières impressions, en voyant le groupe sur scène je m’attendais à quelque chose d’assez juvénile, finalement j’ai été agréablement surpris, ça commençait bien la soirée.
The SubStandards

C’était ensuite au tour de The SubStandards, un groupe bien de Québec. Formé de musiciens avec bien de l’expérience, on a des membres ou anciens membres de Peroxide, Automatix, Dysruptive ou The Merry Makers entre autres. On peut retrouver Dennis (voix), Ti-Cail (batterie), Hugo (guitare), Smart (basse) et, le dernier ajout, All-Star (guitare). Un son punk assez street qui me rappelle un peu les premiers groupes punks que j’ai écouté comme The Exploited, Subhumans ou U.K. Subs par exemple. J’ai bien aimé ce que le groupe avait à offrir, la formation a lancé le EP « By All Means Necessary » en février dernier, un très bon mini-album. J’ai apprécié l’énergie qui se dégage du quintet, particulièrement le chanteur, tandis que le nouveau guitariste a des allures de guitar hero, ça marche fort. The SubStandards sera de retour au Scanner le 20 septembre prochain pour célébrer les 50 ans du batteur, il y aura également Self Control, Balistix et Desaxed.
Ripcordz

C’est maintenant l’heure du plus vieux groupe punk québécois encore actif, Ripcordz. Si le chanteur et guitariste Paul Gott est toujours resté après toutes ces années, ce n’est pas le cas du reste de la formation qui a changé d’alignement à de nombreuses reprises. Récemment d’ailleurs Gott a essayé de regrouper le maximum d’anciens membres ensemble pour le tournage du clip de Not Dead Yet, on y retrouvait douze personnes différentes. Depuis quelques mois c’est Ian à la basse et Elliott à la batterie, d’ailleurs ce dernier est particulièrement impressionnant, on dirait qu’il n’a besoin d’aucun effort pour jouer aussi vite tellement ça semble facile pour lui. Malgré l‘âge du groupe, Ripcordz reste encore très actif, 51 shows sont au calendrier cette année seulement, un peu partout au Canada, probablement le groupe ayant joué le plus de spectacles au Canada de tous les temps. Un grand moment de l’histoire du groupe est lorsque Ripcordz a joué lors du Sommet des Amériques à Québec en 2001, d’où le nom de l’album « I Went To The Summit Of The Americas And All I Got Was This Lousy Tear Gas Canister In The Back Of The Head », clairement la formation aime bien les longs noms pour ses projets. Le band n’a vraiment pas ralenti avec les années, le nouvel album « More Songs You’ll Never Find On Spotify Because Fuck Those Guys » est vraiment solide. Pour ce qui est du show, le nouveau line-up ajoute un peu de sang neuf ce qui a donné une très bonne prestation.
Bon, il faut que j’en parle cependant. En voyant l’annonce du show j’étais persuadé que le Scanner serait plein à rabord, on parle quand même du plus vieux groupe punk encore actif au Canada. Finalement c’était bien loin d’être complet, il y avait peut-être une vingtaine de personnes. Les gens qui étaient là, c’était du bien bon monde de party donc l’ambiance était tout de même excellente, mais l’assistance était vraiment en dessous de mes attentes. C’est dur à dire ce qui explique cette situation mais j’ai trouvé ça assez triste pour les trois groupes. N’empêche que pour les personnes qui étaient présentes, c’était définitivement une belle soirée.
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