Quoi de mieux que de passer une Saint-Valentin en retard qu’en compagnie de Lou-Adriane Cassidy? Il y a toujours un côté sensuel dans ses spectacles, établi avec son album « Lou-Adriane Cassidy vous dit : Bonsoir », et elle se tient avec une confiance captivante. Le 15 février dernier au Théâtre Capitole, l’autrice-compositrice-interprète de Québec a présenté des chansons de son nouvel album « Journal d’un Loup-Garou », ainsi que celles qui ont défini sa carrière.
Il y a une intimité encore présente dans « Journal d’un Loup-Garou », mais c’est plutôt dans les émotions au lieu de la sexualité. Comme notre Jacques l’explique dans sa critique de l’album, « Lou-Adriane signe ou cosigne les paroles et la musique de l’ensemble des 14 pièces de cet album ambitieux (presque tout le temps avec Alexandre Martel, qui agit également à titre de réalisateur, en plus de jouer plusieurs instruments). Il en résulte un album extrêmement personnel, chargé d’émotions, où l’artiste se met à nu plus que jamais. » Au Théâtre Capitole, elle a montré tous les aspects de son personnage musical, tous étant appréciés par les fans et les amis qui formaient la foule.
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La soirée a commencé par Dis-moi dis-moi dis moi. De la même manière que l’album s’ouvre avec un éclat de pop, Lou-Adriane est montée sur scène comme une pop star. Habillée dans une minijupe métallique, un haut aussi scintillant, et des bottes à talons, elle a dansé et s’est pavanée, utilisant les escaliers et la plateforme qui entourait ses musiciens pour montrer sa dominance. Il y avait sept musiciens au total, dont Thierry Larose à la guitare, Alexandre Martel à la basse et à la mise en scène, Vincent Gagnon aux claviers, P-E Beaudoin à la batterie, et Jeanne Laforest à la voix. Ils étaient placés au centre de la scène pour que personne ne soit caché, soulignant l’importance de la collaboration dans l’univers de Lou-Adriane Cassidy.
Pendant alépok, il y avait une augmentation d’énergie durant laquelle Thierry Larose s’est lâché lousse à la guitare. En effet, il a eu plusieurs moments comme ça pendant le spectacle, notamment avec J’espère encore que quelque part l’attente s’arrête. Ici, Lou-Adriane courait à travers la scène avant de rock out avec Thierry. Cependant, c’était durant Oui le serpent nous guette, à environ mi-chemin du spectacle, que Lou-Adriane est devenue nettement plus relaxe. La nervosité qui était peut-être présente au début a disparu et elle souriait et bougeait d’une manière plus à l’aise.
En ce qui concerne les moments plus intimes et calmes, il y avait des chansons où les mots et la voix étaient mis de l’avant. Lou-Adriane Cassidy a dédié Ariane à Ariane Roy, en disant avant « Y a des gens ici avec leurs meilleurs amis? La mienne est ici dans la salle ». Elle a interprété la chanson assise dans les marches, la lumière sur elle comme le clair de lune sur l’escalier extérieur d’un appartement. Pendant que Vincent Gagnon créait une ambiance hantée, elle s’est baissé la tête comme si elle était en pleine réflexion. Chanson pour Odile était pour sa belle-fille, tandis qu’une nouvelle chanson intitulée Adieu parlait des gens à la fin de leur vie qui racontent leurs souvenirs. Celle-ci était inspirée par sa grande-tante qui était récemment décidée.
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Vu que l’album joue un peu avec les caractéristiques d’un loup-garou, une grande pleine lune s’est illuminée derrière la plateforme au début de Journal d’un loup-garou. Lou-Adriane a monté l’escalier à quatre pattes, les mouvements de son corps étant hypnotiques et assurés, jouant ainsi avec des perceptions d’identité comme fait la chanson. Souffle souffle a suivi, son ambiance rêveuse et mélancolique intensifiée par le contexte d’un spectacle (pour un instant, on aurait tous cru qu’on était seuls sous une lune magique). Aussitôt la partie plus énergique et électro a commencé, Lou-Adriane dansait intensément avec ses vêtements brillants comme une étoile filante.
D’un autre côté, le soleil et la joie ont pris le contrôle de la vibe pour Chanson pour Odile, Lou-Adriane jouant sa guitare acoustique avec un sourire, avant de se lancer avec des sauts. Pendant Réponds, qui est aussi ludique et accrocheuse que la première écoute, la foule a chanté les la la laaa avec beaucoup d’enthousiasme.
Au lieu d’avoir un rappel, son band a continué à jouer pendant que Lou-Adriane quittait la scène pour se changer. Elle est revenue portant une robe courte parfaite pour Entre mes jambes, sa chanson iconique, vigoureuse et séduisante. La foule a chanté le refrain très fort, ce qui a notamment touché Lou-Adriane, comme si la grandeur du spectacle l’avait envahie. Elle a ensuite fait ses remerciements et présenté ses musiciens, avant de terminer la soirée par Ça va ça va, l’artiste seule avec Vincent Gagnon délicatement au clavier.
Bref, Lou-Adriane Cassidy au Théâtre Capitole était une projection de ce que l’artiste était devenue. Bien que le public ait été plus réservé (la moitié était assise aux tables et ceux et celles qui étaient debout étaient peut-être moins énergiques que d’habitude), ça leur a permis de regarder attentivement et de s’immerger dans le monde de l’artiste.
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