Je me souviens avoir découvert Original Gros Bonnet à l’époque de « Volume Un » en 2018, surtout grâce à la collaboration avec FouKi sur Rebondir. Clairement je n’avais pas bien étudié la discographie du groupe depuis puisque je ne m’attendais vraiment pas à la grosse claque dans la face que j’ai reçue en voyant la formation au Pantoum le 31 janvier dernier. Mais avant tout, il faut mentionner la présence de Soraï en ouverture. Retour sur ce spectacle qui m’a jeté par terre alors que je suis passé bien proche de ne même pas y aller.
Soraï
Il faut croire que les différents algorithmes de médias sociaux voulaient me faire passer un message durant la semaine précédant le concert alors que Soraï y a fait plusieurs apparitions. Rappeuse et beatmakeuse queer de Montréal, elle nous présente les pièces de son premier album entièrement autoproduit « Synésthésies ». On y sent des inspirations provenant de nombreux courants musicaux, rap, trap, RnB et bien d’autres sonorités, le tout avec un côté pop accrocheur. Sur scène elle est accompagnée d’Olivier Tanguay à la batterie et Albertine Poirier aux claviers et à la basse, cette dernière jouant son premier spectacle avec Soraï. Ce trio est pourtant fort efficace, c’était un peu surprenant d’apprendre que c’était le premier concert avec ces musicien.nes, on sentait déjà une belle chimie. En plus des chansons du premier opus, la rappeuse nous offre quelques exclusivités, dont le prochain single qui m’a vraiment impressionné, excepté que je n’ai pas noté le titre. J’ai bien aimé mon premier spectacle de Soraï, cependant je ne peux pas passer sous silence les deux petits groupes distincts qui sont arrivés en retard pour parler bien fort durant la performance de l’artiste plutôt que de l’écouter. Un très gros manque de respect qui a malheureusement un peu gâché mon expérience.
Original Gros Bonnet
Original Gros Bonnet (O.G.B.) est un collectif hip-hop alternatif formé de Vincent B. Boulianne (basse), Arnaud Castonguay (saxophone et flûte), Vincent Favreau (claviers), François Marceau (voix), Louis René (batterie), John Henry Angrignon Atkins (guitare) et Samuel Brais-Germain (production). À noter que pour ce spectacle c’est plutôt un quintet qui s’est présenté sur scène, les deux derniers mentionnés étant absents. Tel qu’évoqué en introduction, j’ai connu O.G.B.en 2018 grâce à la collaboration avec FouKi. Un banger très similaire au style de FouKi de cette période malgré tout, cependant il y a un petit côté jazz derrière le piano et le 808 quand même, clairement un aspect qui m’avait un peu échappé à l’époque. Quoi qu’il en soit, je crois qu’à ce moment de ma vie j’étais davantage à la recherche de bangers rap intenses que de hip-hop jazz sophistiqué, je n’ai donc peut-être pas donné assez d’attention et d’intérêt à la discographie des Gros Bonnets. Ce long préambule pour dire que je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre de ce concert au Pantoum et que j’étais clairement passé à côté d’un groupe fort intéressant. Cela étant dit, j’avais tout de même écouté le dernier EP du groupe, « Le Vide », à sa sortie en novembre dernier. Une pièce m’a immédiatement marqué, SSI,surtout grâce à son pont accrocheur« Check le bras canadien flex ».
Le groupe sort tout juste d’une résidence au Bureau des artistes du Littoral à Lévis pour y travailler sur un nouveau spectacle, le public du Pantoum est donc le premier cobaye de ce show inédit. Et quel show. Près de deux heures où chacun des cinq membres brillent individuellement pour former un tout complètement hallucinant. On a droit à plusieurs exclusivités, le EP de novembre est en fait le premier d’un triptyque alors que « Le vide, la peur » sortira en mars pour ensuite former un album complet « Le vide, la peur, l’éclair » qui devrait être disponible aux alentours du mois de mai. Un beau projet ambitieux et les avant-goûts qu’on a pu entendre en spectacle sont vraiment efficaces. On a également pu voir le chanteur « François Fondu » jouer de la guitare pour la première fois sur une scène, on présume qu’il va éventuellement arrêter de perdre ses pics dans ses poches. Et, question de terminer ce concert en beauté, on a eu droit à une petite expérimentation/improvisation avec un message laissé sur la boîte vocale du claviériste par un fraudeur où l’énumération de son numéro de téléphone crée un beat complètement fou.
J’ai été tout simplement estomaqué par ce spectacle où la versatilité des musiciens était évidente. C’est clairement un show qui risque de faire tourner bien des têtes au cours des prochains mois, on est vraiment chanceux.ses d’avoir pu y assister en exclusivité à Québec. Ça s’annonce donc être toute une année pour Original Gros Bonnet et j’espère que ces quelques lignes vous donneront envie de tendre l’oreille au septuor. Il ne faut pas oublier pour autant Soraï qui a été étincelante en ouverture, vraiment une première partie efficace.
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