Kinkead – 9 novembre 2024 – Pantoum

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C’est lancement de l’album « Henri & Simon » des frères Kinkead, qui portent respectivement ces noms. C’est un album sur lequel ils travaillent depuis quatre ans. De plus, ils célèbrent près de 20 ans à faire de la musique ensemble. Il n’y avait que le programme principal ce soir, pas de première partie. Au menu, on est servi par la pop-indie à la fois folk et inspiré par le groove des années 70-80. Les jumeaux originaires de Québec lançaient leur album à la maison, entre les murs du Pantoum.

Comme un clin d’œil aux notes rétro des chansons, la scène est décorée de lava lamp et on ne nous fait pas attendre longtemps pour braquer les projecteurs sur la boule disco du Pantoum. Celle-ci a servi pas mal ce soir. En ce samedi soir, ça danse dès les premières notes avec « Meuble Ikea ». On a déjà le Saturday Night Fever. Le public composé majoritairement d’habitués du Fou Bar et de gars qui portent la moustache était très à l’écoute et enthousiaste de voir les frères Kinkead.

On aura pu entendre toutes les chansons du nouvel album mêlée au travers de chansons de leur précédent album « Migration »sorti en 202, qui a su plaire à un vaste public et qui leur a même valu une nomination à l’ADISQ dans la catégorie Album pop en 2021. Il fallait bien qu’ils nous en fassent quelques-unes! On a pu entendre : Freak Out, 25 Macdo, Lâcher prise et même Atomic Suzie (au rappel). La plupart des chansons ont une ambiance festive, les deux frères ne sont pas radins en solos de guitare et rythmes dansants. C’est certainement la musique idéale d’un samedi soir réussi!

Le présent spectacle est un hommage à leur famille musicale, ou plutôt un panorama de leur histoire. Les frères Kinkead sont fans de musique québécoise depuis le secondaire, ils nous font part de leur amour pour Karkwa et du folk Québ. Cette influence s’entend très bien dans leurs paroles. Je dirais que le fondement musical prend vraiment la forme de chanson folk, mais enrobée d’un emballage disco. « On est des musiciens, mais ont étaient aussi footballeurs. Au secondaire, on essayait d’être des durs, mais au fond on est des garçons tendres » nous explique Simon Kinkead avant de jouer la chanson Gazon mouillé qui contient les paroles « je n’ai jamais pleuré autant », on est loin des durs à cuire! Les frères continuent à nous parler de leurs retrouvailles du secondaire qui a inspiré une autre chanson. Pour revenir à Karkwa, les frères nous expliquent que malgré leur fascination pour la musique folk québécoise, ils trouvaient que celle-ci manquait de diversité. « L’ado queer que j’étais aurait aimé ça qu’il y aille des chansons d’amour auxquels je peux m’identifier, mais en même temps, Louis-Jean Cormier n’aurait pas pu écrire une chanson pour un homme. Pour qu’une toune d’amour soit sincère, c’est difficile » nous confie Henri Kinkead pour introduire la prochaine chanson intitulée Je pourrais mourir dans tes bras. C’est une chanson d’amour qu’il a écrite pour un dénommé François. C’est certainement la plus folk de tout l’album, et ce n’est pas pour rien, c’est qu’on puisse enfin dire que le répertoire de chansons québécoises comporte une chanson d’amour homosexuelle. Pour celle-là, les frères l’ont joué en duo à la guitare acoustique sans leurs musiciens. Le spectacle devient plus calme. Le monde qui avait le goût de s’énerver attendait patiemment. De toute façon le party allait reprendre dans pas long!

Effectivement, ça n’a pas pris de temps qu’on ait à nouveau de la guitare électrique et du brassage de cheveux. Surprise! Même Julyan est venu faire un tour sur scène pour chanter sa chanson Sugar, écrite en collaboration avec Kinkead. Comme l’univers musical de Julyan et de Kinkead est assez similaire, c’est donc mariage parfait! Le moment était assez rock’n’roll, et agrémentés de stroboscope et de laser de lumières.

Par-dessus le marché, on a fait un karaoké spécial années 2000. On avait trois consignes « 1 – On veut des bangers (pas des deep cuts que ton chum t’a montré pendant ton voyage à Boston, 2 – Il faut que la chanson ait la bonne tonalité pour ta voix, 3 – Il faut que tu connaisses les paroles et pas juste le refrain ». Les règles étaient plutôt sévères, je n’ai donc pas besoin de vous dire que personne ne s’est porté volontaire. Les chansons proposées étaient définitivement trop expertes pour qu’on aille le goût de voler le micro aux frères Kinkead. On s’est contenté de danser et de laisser Kinkead faire leur spectacle. Parmi les chansons du medley des années 2000, il y a eu Dragostea Din Te, la chanson du groupe moldave O-Zone qui a pris d’assaut les radios de la planète entière en 2003. Ce retour 20 ans en arrière m’a rendue particulièrement nostalgique; c’est les chansons de ma tendre enfance. Cerise sur le sundae, les frères nous lisent un extrait du livre Quatre filles et jean, ma lecture préférée au primaire!

Cette soirée, c’était un party autant qu’un show! On s’est fait surprendre à chaque instant. Les frères ont même réalisé un fantasme. C’est celui de faire faire au public un « Wall of Love », une version bienveillante du « Wall of Death ». Les frères Kinkead avaient le Pantoum comme terrain jeu tout pour eux et c’était mémorable.

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