Le 17 octobre dernier, c’était un soir de lancement au Pantoum. On avait de la belle visite avec Larynx qui est venu nous présenter son plus récent opus nommé « Ma troisième émergence ». Nous accueillions également Paige Barlow qui en était à son premier spectacle à Québec. Juste des premières ce soir.
Paige Barlow
Dans son projet solo éponyme, Paige Barlow propose une fusion audacieuse de folk, psychédélisme, pop et yéyé. Arrivée d’Atlanta et maintenant établie à Montréal, elle intègre le français dans ses compositions, donnant une voix singulière à ses influences culturelles. Elle fait le choix de présenter sa musique en français, c’est quelque chose qui est important pour elle, et ça lui réussit bien.
Ça fait quelques fois que je vois l’artiste en spectacle, et à chaque fois, elle réaffirme ses talents de showwoman de haut calibre. On sent vraiment qu’elle croit en ce qu’elle fait et elle sait divertir et nous faire rêver un peu avec sa performance dramatique. Ses textes sont percutants et des riffs de guitare sont simples, mais efficaces, Paige façonne un univers musical intemporel et vibrant. Selon mon impression, sa musique est héritière de l’influence retro-psych d’Anton Newcombe et The Brian Jonestown Massacre. Rares sont les bands québécois dans cet esprit, alors je m’en réjouis. J’adore la chanson Tabula Rasa, avec les coups de tambourines et le rythme en retenue. Je me sens hypnotisée par la musique, presque sous « les étoiles filantes » comme les paroles le mentionnent. J’ai la chanson qui me reste dans la tête, « son chant me hante ». Une chose est claire, Paige Barlow sait nous charmer.
Paige Barlow est entourée de musiciens de talent, qui sont tous dans des projets que j’admire : Jason Kent (Elephant Stone) à la basse, François Lemieux à la guitare acoustique (Solipsisme, MILANKU), Bruna Wanderley (Kapitur) au violoncelle, Xavier Laprade (SCARE, Baboune, Solipsisme et plus), Guillaume Chiasson (Bon Enfant, Jesuslesfilles et bien d’autres) à la guitare et ce soir Alix Lepage aux percussions. Chacun d’entre eux ajoute leur couleur au projet afin de l’élever plus haut.
C’était la première fois que Paige Barlow venait présenter son projet solo à Québec. C’est donc un tout nouveau public qui a pu découvrir son album Tabula Rasa sorti cette année. Elle revient déjà le 8 novembre à l’Impérial Bell en première partie de Bon Enfant.
Larynx
L’auteur-compositeur-interprète Alexandre Larin – ou plutôt Larynx – est venu nous présenter un spectacle sans prétention. La plupart des gens dans le public ont l’air de bien connaitre l’artiste, une certaine intimité règne. L’artiste est vraiment lui-même sans filtre, il enchaine les blagues et les jeux de mots entre les chansons. On se demande si on est à un spectacle d’humour ou bien un spectacle de musique, mais je pense que c’est un peu ça le style Larynx. L’artiste est plutôt bavard et offre de nombreuses interactions à son public. Bref, on ne se prend pas au sérieux! C’est dans cette légèreté qu’on continue la partie principale de la soirée. À certains instants, je ne suis pas sûre de tout comprendre, ni les blagues ni les paroles, mais avec ouverture d’esprit, je me laisse aller dans l’univers absurde de Larynx.
« On est quand même un soir de semaine! » nous dit l’artiste en nous remerciant d’être présents. La salle n’était pas pleine à craquer, mais les gens qui étaient là semblaient convaincus. Les chansons de « Ma troisième émergence » étaient bien sûr le cœur du spectacle. J’ai particulièrement apprécié Rêve le fun avec son rythme amusant qui navigue vers le shoegaze. Les élans de piano et le solo de guitare captent mon attention. Espacia est également une super nouvelle chanson, avec ses chœurs et ses airs, la chanson est rassembleuse. Il y a quelque chose des Beatles par moment et même des instants psych. J’ai aussi apprécié les moments qui laissaient place à l’instrumental. Dans l’ensemble les chansons sont plutôt tranquilles, avec quelques moments plus punchés.
Ses chansons issues du rock et folk sont réconfortantes. Larynx n’offre pas nécessairement un spectacle de performance vocale, mais plus une ambiance propre à lui. Il présente un style musical dans lequel on s’attendrait des « chansons à texte », mais je respecte le fait que le texte soit ludique et parfois presque incompréhensible, mais pour être honnête avec vous, je ne fais pas toujours attention aux paroles des chansons, surtout si la musique est assez évocatrice. Tout ce que je veux c’est de la musique, une belle performance et une ambiance. Voilà!
Si vous avez manqué le lancement, comme il ne revient pas chez nous bientôt, allez écouter le nouvel album de Larynx.
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