Bon, DVTR n’a vraiment plus besoin de présentation, on a vu le groupe de Demi Lune et Jean Divorce cinq fois depuis juillet 2023. Pour ma part, ce lancement de la version deluxe du EP « Bonjour » en ce dixième jour du dixième mois est déjà mon troisième show de DVTR cette année. Le boss voulait qu’on se contente d’un simple article photo pour cette fois, mais c’était tellement fou que je ne pouvais me taire face à cette performance bouillante. En ouverture, on avait le premier show d’Encore Malade, un genre de super power trio Queb formé de Simon Kearney, Jérome Casabon et Gabriel Arseneau.
Encore Malade
Bon…comment parler d’Encore Malade? Chose certaine, un nouveau groupe composé de trois figures bien établies dans la région de Québec, y’a de quoi être intrigué. Simon Kearney, connu pour son projet solo, est à la guitare et voix. Jérome Casabon, connu en solo et pour le groupe Casabon, s’initie pour la première fois à la basse tout en étant à la voix. Pour finir, derrière la batterie il y a Gabriel Arseneau, il vient de sortir un album avec Tabac Carton, en plus d’être régulièrement le batteur pour Kearney et beaucoup d’autres artistes. Le trio se présente en donnant des poignées de mains au public, le bassiste a du tape sur les lunettes, ce qui n’est pas sans rappeler les frères Hanson dans Slapshot. Clairement, il y a un côté ironique dans la patente, mais à quel point? À quel degré faut-il le prendre? On commence avec des chansons qui rappellent le pop-punk des années 2000, Sum 41, Blink-182, The Offspring, mais c’est pas nécessairement mal exécuté. Jusqu’à ce qu’on tombe dans un medley de musique EA Sports NHL où des reprises des chansons clichées comme Take Me Out, In Too Deep, Bro Hymn, Blitzkrieg Bop et j’en passe se succèdent. Plus ça avance, plus ce qu’on nous sert semble être une complète parodie, les interventions entre les chansons sont, probablement volontairement, malaisantes. En fait, c’était ça, un gros malaise. Une partie de la foule semblait en extase, c’est donc peut-être moi qui n’a rien compris, mais personnellement j’ai trouvé ça particulièrement pénible.
DVTR
Encore jet lagged de leur tournée en Corée du Sud et au Japon, DVTR arrive au Pantoum en formule full band, avec un « Lingus » supplémentaire à la guitare, étant cagoulé il est absolument impossible de savoir de qui il s’agit, on va dire. « Bonjour (Bis) » sortait le 11 octobre mais par un miracle postal, j’ai reçu ma copie la veille du concert, question d’avoir encore plus hâte. Tel que mentionné en introduction, c’est mon quatrième spectacle de DVTR en moins d’un an, chaque fois je trouve que le duo prend une coche supplémentaire. Cette fois-ci c’était vraiment l’apothéose, en plus du band complètement en feu, la foule de son côté était radicalement disjonctée. Le Pantoum était un énorme moshpit rempli de bienveillance, juste du monde qui a du gros fun à dénoncer la police, le patriarcat ou bien l’industrie funéraire.
En plus de la majorité des pièces de la version deluxe de « Bonjour » on a quand même droit à quelques autres chansons, comme une reprise de Les Chinois de Mitsou, Demi Lune mentionnant qu’elle elle a le droit de la chanter. On peut aussi entendre la fantastique Couleur Peau alors que la chanteuse proclame fièrement que sa peau est couleur brune. Tout est à broil dans ce show, le Pantoum est une fournaise, le groupe joue à fond la caisse et que dire de la chimie entre Demi Lune et Jean Divorce, c’est hypnotisant de les voir interagir ensemble. Hormis le guitariste cagoulé aux lunettes soleil supplémentaire on a également la visite d’un.e invivté.e de choix, Loïc Lafrance vient chanter Les Olympiques, la veille de son lancement d’album. Ça ne l’empêche pas d’être aussi énergique qu’à l’habitude, se lançant dans le moshpit en plein milieu de la chanson, s’il faisait déjà chaud dans la place, là c’était carrément enflammé.
Ça fait longtemps qu’on peut entendre Pied de Poule, toujours un moment fort des spectacles de DVTR, enfin on a une version studio de ce cover mémorable.
Quel spectacle phénoménal de la part de DVTR. C’est fou de voir l’évolution du duo en si peu de temps, bien sûr on connaissait déjà Laurence pour Le Couleur et JC pour Gazoline. N’empêche que de lancer un nouveau groupe n’est pas toujours gage d’un succès instantané de la sorte. Au moment d’écrire ces lignes, le groupe est en route pour un court séjour en France avant de revenir à Rimouski samedi le 19 octobre, un rythme de vie complètement effréné, à l’image de la musique dans le fond. Ha, et le « Lingus » mystère sera pour sa part en show au Grizzly Fuzz le 19 octobre.
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