St-Roch XP – 7 septembre 2024

PAR

Cosmophone

Par Maxime Beaulieu

J’ai été voir Cosmophone un peu par hasard en mai dernier au Pantoum, le matériel de la formation n’avait pas atterri sur mon radar encore malheureusement. Mais quelle belle découverte j’ai fait! C’est beau, c’est touchant, c’est doux par moments et chaotique par d’autres, vraiment quelque chose qui a attiré mon attention dès la première pièce. J’étais vraiment content de voir son nom apparaître parmi les vitrines de St-Roch XP, parce que ça veut dire qu’un paquet de curieuses-curieux pourront faire la même merveilleuse découverte que moi. C’est ce projet qui commençait mon samedi, dans la magnifique nouvelle bibliothèque Gabrielle-Roy et c’était si beau à voir. Une foule bien attentive, suspendue aux lèvres de la chanteuse Catherine Laurin, malgré qu’on ne soit pas censé faire de bruit dans une bibliothèque!

Écarlate

Par Sandrine Gauthier-Brown

Pour leur premier spectacle à Québec, ce charmant groupe de Moncton a conquis le public avec des mélodies douces et aériennes. Accompagnés de basse, banjo, guitare et batterie, ils évoquent des vacances ensoleillées où les cheveux volent au vent. Les spectateurs, enchantés par leurs paroles touchantes et harmonies parfaites, murmurent leur admiration. Oscillant entre country et folk, le groupe avoue encore chercher son style, mais cela ne fait qu’ajouter à leur charme. La présence émotive de la famille des musiciens renforce l’ambiance, et j’ai particulièrement aimé un moment acoustique, chantonnant une douce chanson d’amour, me donnant envie d’écouter leur album prévu pour mai 2025.

Allison Daniels

Par Jacques Boivin

C’est avec un band toute étoile qu’Allison Daniels s’est présentée à St-Roch XP. Et elle en profitait pour casser les tounes de son premier album « W », sorti… la veille! Véritable bête de scène à la voix puissante, l’autrice-compositrice-interprète de Québec nous a transporté.es dans son univers résolument country, ce qui a semblé plaire au grand nombre de curieux qui sont venus écouter attentivement ce que l’artiste avait à offrir. Une proposition fort efficace, pleine d’énergie, qui nous a boosté pour passer à travers cette longue journée de musique!

BéLi

Par Maxime Beaulieu

Je ne voulais absolument pas manquer BéLi, cette étoile montante de la scène pop montréalaise. Une pop avec un certain côté punk de par son attitude fonceuse et assumée. Elle nous présente des pièces de son premier album « XUV » à paraître le 27 septembre. C’est une prestation full band où les claviers et synthétiseurs prennent les devants qui nous est présentée dans l’ancien commerce. Une performance efficace qui ne donne que le goût d’en voir et d’en entendre plus. Ça tombe bien, elle sera au Pantoum avec Hawa B pour lancer leurs albums respectifs le 5 décembre prochain.

Charlotte Brousseau

Par Sandrine Gauthier-Brown

Avec Raphaël Laliberté-Desgagné (saxophone, hautbois, clavier), Luke Dawson (contrebasse) et Daniel Hains-Côté (batterie), Charlotte nous a livré des chansons touchantes et apaisantes. Nu pied sur la balustrade du Théâtre de la Bordée, elle a plongé le public dans un cocon musical, commençant avec Retenir la nuit. Les enfants écoutaient attentivement, captivés par l’histoire de la baleine du Saint-Laurent ou bien les souvenirs de la maison de sa grand-mère à l’île d’Orléans, agrémentée d’effets sonores. Charlotte nous envoûte à chaque performance avec sa douce voix, et le silence palpable témoigne de l’atmosphère hypnotisante. Ce moment nous donne hâte d’entendre ses nouvelles chansons, avec un album prévu pour 2025.

Kaya Hoax

Par Maxime Beaulieu

Après une prestation sur le bord d’une piscine au FME à Rouyn, me voilà qui retrouve Kaya Hoax dans la section bio d’une épicerie, qu’est-ce qui suivra ensuite? Bref, Kaya Hoax c’est de la maudite bonne pop qui brasse, qui fait danser indéniablement. La première comparaison qui me vient en tête serait de dire que c’est un peu la M.I.A. du Québec. De la musique parfaite pour faire lever le party, même si certaines paroles font preuve de vulnérabilité. Les fonds de rangées de la petite épicerie étaient bien garnis de fans et de curieuses-curieux pour cette vitrine remarquable.

Érika Zarya

Par Jacques Boivin

Accompagnée de musiciens et d’un DJ, l’artiste de Québec Érika Zarya nous a présenté quelques extraits de son album sorti plus tôt cette année. De la belle pop teintée de R&B et de hip-hop, pleine de mélancolie, qu’Érika interprète avec brio tout en remplissant l’ancien Laliberté avec son imposante présence scénique. Une proposition fort originale qu’on voit lentement grandir à chacune des prestations de l’artiste qui poursuit lentement, mais très sûrement, son irrésistible montée.

Keith Kouna

Par Sandrine Gauthier-Brown

Quel drôle et merveilleux moment nous avons vécu ce samedi après-midi à la Bibliothèque Gabrielle-Roy. La programmation annonçait un spectacle de Keith Kouna dans un lieu plutôt « surprenant » pour ce genre de musique, et il était impossible de manquer l’événement. Le spectacle a commencé avec Mike Moris à la console, qui nous a offert une parodie d’une chanson de Pistolets Roses, préparant le public à l’énergie contagieuse de Kouna.

Dès le départ, Keith a captivé l’auditoire avec un texte touchant, suivi de blagues sur les « bums » présents. Malgré l’heure du 5 à 7 et l’absence de bar, le public s’est levé pour danser sur La joyeuse. Kouna enchaînait ses succès, entrecoupés de monologues hilarants sur le lieu et l’heure. L’atmosphère est montée d’un cran, et un « mushpit » s’est formé pendant Les vieux qui courent, où le public s’est mis a courir en rond devant le chanteur. Que dire également du moment où nous avons nous avons tous crié  haut et fort « Les gens ! » sur les notes de la chanson portant ce titre.

Pour terminer, Keith a interprété avec sincérité et douceur Au revoir avec sa guitare, mais sans pic. Un guitariste du public lui en a prêté un, et après un petit oubli de paroles, il a rebondi avec humour mentionnant « heureusement qu’il y a des gens sombres dans ma salle.» On peut définitivement dire que Les spectacles de Kouna sont toujours surprenants et enlevants. St-Roch XP, c’est vivre des moments inédits comme celui-ci, et nous sommes plus que ravis d’avoir pu assisté à cette performance, conclue par un grand « Vive St-Roch ! » acclamé par le chanteur.

Julyan

Par Jacques Boivin

Oh, qu’il était attendu, ce Julyan, au Café Pekoe! La place était bien remplie, y’avait beaucoup d’ami.es, plein de curieux.ses, et un bon nombre de fans. L’artiste de Québec nous a présenté en primeur, une semaine à l’avance, quelques pièces de son tout premier album complet intitulé « Future Lovers ». On vous le dit tout de suite, c’est de la belle pop avec une grosse touche de soul, c’est chaud et doux à la fois, c’est lumineux et ça fait énormément de bien. Le lancement officiel aura lieu le 4 octobre au Pantoum, et on y sera, bien sûr!

Lemongrab

Par Jacques Boivin

J’ai changé de continent en traversant la rue! Yep! Devant le parvis de l’église Saint-Roch m’attendait le quintuor allemand Lemongrab et son post-punk aussi intense que ludique. Bon, « allemand », faut le dire vite, puisque y’a deux Montréalaises, un Néo-Zélandais, un Irlandais et un Hollandais dans ce groupe. Et ça donne quelque chose d’assez éclaté, chanté dans trois langues, avec une énergie belle à voir. Gaëlle Cordeau est une bombe d’énergie, et elle utilise tout l’espace à sa disposition pour bouger, sautiller, faire de l’attitude tout en débitant ses textes. Sur le parterre, les habitués de la place étaient charmés, enfin on avait de la musique qui grafignait, et la place s’est rapidement remplie de curieux venus voir qui menait tout ce train. Une réussite, on a déjà hâte de revoir le groupe de ce côté de l’Atlantique!

BAIE

Par Jacques Boivin

De l’Allemagne, on passe à l’Acadie et la formation BAIE, qui semblait très à l’étroit sur la petite scène installée devant le District Saint-Joseph. Mené par Chloé Breault, Matt Boudreau et Marc-André Boudreau, le groupe emmène avec lui deux choristes et un batteur (Maxence Cormier, le p’tit bum des Hôtesses d’Hilaire) pour offrir une expérience disco-pop dansante pas possible. Sur scène, les pièces de « Grand Bleu » prennent beaucoup d’envergure (et de beat, surtout), les six occupant.es de la (trop) petite scène ont résolument beaucoup de fun, comme le public, d’ailleurs, qui explose lorsqu’il reconnaît les premières notes de la reprise Gimme, Gimme, Gimme d’ABBA. Ce groupe a tout ce qu’il faut pour aller rejoindre Les Hay Babies et Les Hôtesses d’Hilaire parmi les meilleurs bands actuels du Nouveau-Brunswick, et gageons que beaucoup de boules disco brilleront au rythme de leur musique d’ici quelques années!

Janette King

Par Maxime Beaulieu

On se transporte au Café Pékoe pour la vitrine de la montréalaise Janette King qui nous présente son soul et r&b envoutant. La rythmique, presque jazzy, s’est parfaitement mariée à sa voix chaude, offrant une ambiance vibrante et irrésistible. Un nouvel album est en préparation, il devrait voir le jour en octobre, d’ici là on a plutôt eu droit à de nombreuses chansons de son précédent projet, « What we lost ». La chanteuse nous offre une prestation à la fois émotive et techniquement impeccable qui a su captiver et toucher le public présent dans le petit café.

PRINCESSES

Par Maxime Beaulieu

Dès les premières chansons disponibles de PRINCESSES j’ai suivi ce projet avec un grand intérêt. Le premier single Vite est accrocheur, entraînant et juste trop bon. Toutes les pièces du premier EP « Face A » sont aussi excellentes, c’est donc un immense plaisir de voir le trio en première partie de Galaxie. En plus on vient tout juste d’annoncer le vinyle qui regroupera « Face A » et « Face B », j’ai vraiment hâte de découvrir les nouvelles pièces de cette deuxième partie. On les avait vu rocker l’Ampli dans le cadre du Phoque OFF, mais là de les voir sur une si grande scène tout en assurant à ce point-là c’est sensationnel.

Je ne sais pas à quel point la salle était familière avec PRINCESSES mais une chose est sûre, le power trio a laissé une grosse impression avec cette prestation particulièrement efficace. C’est fou à quel point les chansons restent dans la tête, autant Vite, Chaton ou bien la fameuse chanson qui célèbre le clitoris, Fouille Fouille. Bref, une prestation particulièrement efficace et électrique qui a passé beaucoup trop rapidement pour ce groupe qui est déjà entrain de se tailler une place de choix dans la scène rock québecoise.

Galaxie

Par Jacques Boivin

J’ai volontairement raté Galaxie au FME pour me garder la surprise pour ce show qui allait être grandiose. Menée par un Olivier Langevin particulièrement en forme, la troupe composée également de Karine Pion (voix et percussions), Fred Fortin (basse), Pierre Fortin (batterie) et François Lafontaine (claviers) a mis le feu à un Impérial Bell bien rempli pour l’occasion.

Les tounes du plus récent album « À demain peut-être » étaient bien sûr reines de la soirée, et comme on s’y attendait, les Anomie et Dolbeau ont donné à tout le monde une envie irrésistible de danser comme si on avait une journée complète pour se reposer le lendemain (c’était le cas). La bière coulait à flots, ça chantait fort, une petite gang a parti un très gentil moshpit, et quand Langevin s’est lancé dans les classiques, tout l’Impé s’est transformé en dancefloor maléfique, à mon plus grand plaisir, d’ailleurs. Et même si le diable nous a donné le beat, certains moments nous ont donné du maudit beau doux, comme À demain peut-être, probablement ma pièce préférée du dernier album avec sa ligne mélodique résolument pop.

Je sais plus combien de shows de Galaxie j’ai vus au fil des ans. Ce que je sais, c’est qu’à chaque fois, je suis sorti de là avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Peut-être pas autant que le kid en première rangée, qui avait des étoiles dans les yeux quand Langevin l’a salué, mais assez pour savoir que j’ai hâte à la prochaine visite du groupe à Québec. Parce que ça va être un beau moment, une belle communion, un beau party dont on va se souvenir juste assez pour avoir envie de recommencer le plus tôt possible!

Rouge Pompier

Par Sandrine Gauthier-Brown

En entrant dans la salle, nous trouvons le public déjà installé en cercle autour de la scène centrale. La voix monotone de Karl Meury, le monteur vidéo de Slam Disques, cite les paroles des chansons de manière répétitive, ce qui nous fait sourire pendant cette attente excitante. Les cris du public s’élèvent : « On veut du rock ! » avant même le début du spectacle.

Sous les acclamations, le duo montréalais, accompagné de Fred Pompier, démarre doucement avec Transfusion, tirée de leur récent album « Michael Caine ». Rapidement, ils enchaînent avec leur classique Rouge pompier, mettant le feu aux poudres. Les cris fusent, les mains claquent, et tout le monde chante à tue-tête. L’énergie débordante est fidèle à leur réputation, et après trois chansons, des moshpits commencent à se former.

Un moment d’improvisation se crée lorsqu’un petit garçon de dix ans monte sur scène avec les baguettes d’Alex Pompier. Dans cette excitation, Jessy abandonne sa guitare pour sauter dans la foule.

L’énergie atteint son paroxysme avec Dédompter ton chien. Jessy, riant, déclare : « Ça suffit d’être en amour avec cette toune, on en a plein d’autres! » Pourtant, un spectacle de Rouge Pompier ne serait pas complet sans ce classique, que la foule chante a cappella, créant un moment magique. À la demande du public, Jessy ressort Même si tu te frottes, soulignant l’unicité de nos choix musicaux à Québec. Ce spectacle marquait la première journée des vinyles, et il était impossible de conclure sans un « circle pit ». Le groupe termine en chantonnant Paul avec le public, partageant des rires. Ce concert restera l’un de nos coups de cœur de l’année, une fin mémorable pour le festival musical XP !

Conclusion

Par Jacques Boivin

Non mais quelle réussite que cette septième édition de St-Roch XP! Il y avait près de 70 artistes au menu, on en a vu plus d’une cinquantaine, et on vous a parlé de nos 42 prestations préférées. Oui, 42! En trois jours! Ça fait du stock!

Le public a répondu à l’appel, St-Roch était vivant comme jamais, je me disais en déambulant d’un bout à l’autre de la rue Saint-Joseph que ce quartier est à son plus beau quand il est vivant, quand les bobos se mélangent à la faune locale, quand on peut siroter une petite frette (du Noctem) et manger une bouchée (d’un resto local) au pied du Parvis tout en regardant un band rocker sa vie.

Ce que j’aime le plus de St-Roch XP je crois, c’est le fait que tout le monde est sur le même pied d’égalité. T’es en train d’écouter un band que personne connaît à côté d’autres artistes, de notables, de grosses gommes de BLEUFEU et de quidams comme toi. Tout le monde est VIP, si tu veux une bonne place, t’as qu’à arriver tôt. Contrairement à d’autres festivals, j’ai pas à faire du PR, ma batterie sociale ne s’épuise pas, au contraire, elle se recharge constamment.

Et la musique! Encore une fois, l’équipe de la programmation menée par Louis Bellavance et Arnaud Cordier s’est surpassée avec des projets d’ici, mais aussi quelques projets d’Europe (oh, Mossaï Mossaï, j’oublierai jamais votre passage au Québec) dans presque tous les styles. Des trucs radio friendly côtoyaient sans gêne des groupes portés sur les expérimentations, et y’avait autant de monde pour écouter dans les deux cas.

Et Dame Nature a beaucoup aidé, le soleil a brillé toute la fin de semaine. En fait, la pluie a attendu le milieu du show de Rouge Pompier avant de se pointer, et on l’a donc trouvée rafraîchissante après avoir sué à grosses gouttes!

Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que l’événement revienne l’an prochain. C’est un incontournable de notre scène, qui donne aux artistes une vitrine incroyable, parce qu’on se le cachera pas, d’habitude, tout ce beau monde-là joue devant un public conquis d’avance, mais à St-Roch XP, t’as l’occasion de faire le plein de nouveaux fans. Et on a vu plein de monde, de Charlotte Brousseau à Lemongrab, en passant par BéLi et Cosmophone, en profiter pour nous montrer tout leur talent.

Non, sérieux, quand est-ce qu’on remet ça?

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