En route vers le Quai Bell : The Vaudevillian et Alice Bro Trio
Par Maxime Beaulieu
Vendredi 19 juillet, 10h30, il fait déjà extrêmement chaud. Le temps de m’enduire de crème solaire, je me dirige sur la rue Sainte-Anne pour les spectacles de la série « En route vers le Quai Bell ». Chaque jour, deux artistes de type busking sont positionnés sur le chemin se rendant au fameux Quai Bell. Pour ce vendredi matin on avait The Vaudevillian installé au premier quart de la route, un duo ragtime de l’Ontario. C’était fort agréable à écouter, mais ce qui m’intéressait davantage, c’était le Alice Bro Trio installé un peu plus loin à la halte routière. La chanteuse accompagnée de son trio nous parle de boire des six packs à 11h du matin, des choix de la vie, bons ou mauvais, ou bien d’avoir, ou non, un bon sens. Le EP « Dans l’bon sens » est disponible depuis le début du mois passé et c’est vraiment une petite perle de folk-rock qui fait réellement du bien à écouter en ce vendredi matin au gros soleil.
Arielle Soucy
Par Sandrine Gauthier-Brown
Arielle Soucy est définitivement mon coup de cœur de notre fin de semaine au Festif. Pas seulement pour l’artiste qu’elle est, mais aussi pour le lieu enchanteur dans lequel le spectacle a eu lieu. Nous nous sommes rendus dans la charmante cour à Joanne, la plus douce scène du Festif. À l’arrivée, Joanne et son mari nous accueillaient dans un décor pittoresque où la scène se trouvant en plein milieu de grands arbres était drapée de vêtements blancs. Pour l’occasion, Arielle s’est entourée de trois musiciens talentueux qui ont su ajouter une profondeur à ses douces mélodies. Le son, doux et enveloppant, était si parfaitement dosé que pour une rare fois, on n’ avait pas besoin de bouchons. Malgré son exploration du désespoir à travers ses chansons sur la mort et les peines d’amour, Arielle trouve toujours une manière d’insuffler de l’espoir à travers sa musique. Fidèle à son album que j’ai écouté en boucle lors de mes longues marches au bord du fleuve, sa musique est tendre, apaisante, et douce. Impossible d’être stressée en l’écoutant, ce fut un bel arrêt dans le temps. L’artiste a terminé en nous annonçant l’arrivée de nouveaux morceaux à venir, j’ai bien hâte de découvrir le tout.
Ghostly Kisses
Par Sandrine Gauthier-Brown
Au fil des occasions manquées où j’ai voulu assister au spectacle de Ghostly Kisses, je ne pouvais décidément pas laisser passer cette opportunité de la voir enfin en vrai. J’étais bien heureuse de voir ces visages familiers de Québec se présenter sur la scène Loto-Québec nouvellement scénographiée par Frédérick Ouellet. Arrivant toute vêtue de noir et portant des lunettes de soleil telle une femme vampire comme elle se compare pendant le spectacle, Margaux Sauvé a instantanément captivé l’attention. Entourée de ses deux excellents musiciens (Antoine Angers à la guitare et Louis-Étienne Santais au clavier), elle a offert une performance douce et empreinte de sa voix angélique. Pour sa première au Festif, l’artiste a su créer une atmosphère aérienne qui donnait envie de partir en road trip sous le vent. Lorsque Margaux sort son violon, l’atmosphère devient encore plus fantaisiste, et les gens s’exclament avec des « WOW! ». On a eu le droit à des moments doux et intimistes, mais aussi à des moments plus électro nous donnant envie de danser et de tournoyer comme elle le fait à quelques reprises durant le spectacle. Malgré la chaleur écrasante et le soleil brûlant, les fans courageux se tenaient fermement devant la scène au look disco rétro, admirant la performance de Ghostly Kisses et montrant l’engouement envers ce magnifique projet qui a maintenant une belle place dans notre scène musicale.
Malaimé Soleil
Par Maxime Beaulieu
Le groupe de moins en moins mal aimé du public, et définitivement pas mal aimé de ce blogue, Malaimé Soleil nous donnait rendez-vous à la scène gratuite de la Microbrasserie de Charlevoix. C’est rendu dur de compter le nombre de fois que j’ai vu la formation en spectacle, mais il faut croire qu’on ne se tanne pas. Francis Leclerc, le chanteur, nous raconte que lors de la dernière présence du groupe au Festif dans la cour à Joanne, les propriétaires de cette mythique cour lui ont dit que la formation reviendrait deux ans plus tard sur la scène de la Microbrasserie. Et bien ça ne pouvait pas être plus vrai, et la foule s’est déplacée en grand nombre pour assister à ça. Les moshpits initiés par leur gérant sont parmi les plus gros que j’ai vus pour un concert des Estrio-Maskoutains. Une prestation intense et énergique où la foule connaissait les paroles par cœur, il n’y a pas de doute que la prochaine fois, cette scène sera définitivement trop petite pour le groupe.
Bermuda
Par Sandrine Gauthier-Brown
On l’a vu à la finale du Cabaret Festif où elle a su charmer le public avec sa fougue, son assurance et ses airs qui résonnent longtemps dans nos têtes. Il était clair que je voulais revoir la récipiendaire du prix du public dans ce contexte de festival. Décidément, Bermuda était attendue vu les pancartes Viva Bermuda fièrement levées dans les airs par des fans de la chanteuse. Celle-ci a maintenu son habitude de faire chanter le public et de rayonner sur scène. Toujours aussi charmante et authentique, elle nous a offert ses chansons d’actualité qui nous touchent profondément et nous encouragent à nous affirmer. Bien qu’elle était en formule réduite par rapport au Cabaret, elle fut tout autant performante et ses deux musiciens ont su nous impressionner avec des moments de jam en complicité avec le public. Elle a offert un show vibrant, dansant avec énergie, nous montrant qu’elle était heureuse de performer sur les scènes de ce festival.
Le Roy, la Rose et le Lou(p)
Par Sandrine Gauthier-Brown
Quelle fierté de revoir ce groupe presqu’entièrement composé d’artistes de la capitale nationale fouler les planches de la grande scène Desjardins. Décidément, iels étaient très attendus : le public les acclamait et, tout au long du spectacle, chantaient leurs chansons en chœur. J’ai été agréablement surprise et ravie de constater qu’autant de jeunes et de moins jeunes m’entouraient, tous semblant bien connaître le groupe.
Même si on les a vu à quelques reprises dans les dernières semaines, on ne se tanne pas de voir ces talentueux.euses musicien.nes jouer ensemble et partager leur passion. La cohésion entre les trois chanteur.euses et leur joie de performer devant nous étaient palpables. Chacun des artistes nous livre ses plus grands classiques avec fougue et enthousiasme, le tout accompagné de magnifiques harmonies, de solos de guitare très bien maîtrisés, de moments de headbang et de chorégraphies entraînantes.
Un instant mémorable pour moi a définitivement été la chanson Ça va, ça va. Ce moment émouvant, où seules les trois chanteuses (Lou-Adriane, Ariane et Odile) étaient assises sur scène chantant ces douces paroles avec de magnifiques harmonies, le tout marqué par une forte participation collective fut plus que magique et touchant.
Peanut Butter Sunday
Par Maxime Beaulieu
On était de retour à la basse-cour pour voir nos punks acadiens préférés de Peanut Butter Sunday. Entre le spectacle de Bermuda et celui-ci, le chapiteau qui protégeait la scène a pris le bord, le quatuor avait clairement besoin de plus d’espace pour bouger. Le chanteur Michael Saulnier a effectivement pris possession de toute la scène, sautant partout, il s’est même couché dans le centre et est allé visiter la foule. C’est sans aucun doute un des groupes qui a le plus de plaisir sur scène, avouant être bon pour deux choses: « touner » puis joker. Normand, le guitariste, nous raconte une touchante histoire s’étant produite en route vers Baie-Saint-Paul, histoire qui a inspiré une toute nouvelle chanson que le groupe nous offre en primeur. Le titre est Stairway to heaven ou quelque chose comme ça, j’avais un drôle de sentiment de déjà entendu, mais bon on nous assure que c’est une pièce inédite. Encore une fois, un merveilleux moment passé en compagnie du quatuor, on en voudrait toujours plus.
Les Breastfeeders
Par Maxime Beaulieu
Les Breastfeeders figurait très haut parmi mon « bucket list » de groupes québécois à voir en spectacle. Aucune déception en voyant débarquer la légendaire formation rock au garage du curé. Un genre de chaos organisé, on est d’abord étourdi par la tambouriniste Johnny Maldoror qui saute d’un bord à l’autre de la scène. Ensuite, il est clair que le sextuor n’a pas ralenti une miette depuis ses débuts, le chanteur Luc Brien est tout aussi énergique que Maldoror. On peut au moins compter sur la présence apaisante et tout sourire de Karine Roxane Isabel (la toute nouvelle chanteuse) si jamais on sent que le chaos est un peu trop gros sur le reste du stage. Quel groupe mythique et c’est facile de comprendre pourquoi, définitivement parmi les prestations mémorables de la fin de semaine.
TEKE::TEKE
Par Sandrine Gauthier-Brown
Quel show! Le groupe est de retour pour la troisième fois au Festif et il semble très heureux de pouvoir y jouer, mais cette fois-ci sur la scène gratuite de la microbrasserie. On peut dire que le groupe a ébloui le public avec une performance aussi colorée que leurs tenues. Composé de sept musiciens virtuoses, leur spectacle s’est distingué par une abondance de moments flûte, complétés par des solos de guitare. Le groupe a offert une expérience dynamique avec des éléments aussi variés que cornemuse, trombone, flûtes, claviers et guitares. La chanteuse, non seulement chante, mais dialogue aussi dans sa langue, en dansant de façon théâtrale avec une gestuelle expressive. La scène était un tourbillon visuel, où chaque instant capturait l’œil, avec une complicité remarquable entre tous les musiciens, qui dansaient ensemble.
Moment cocasse, le guitariste a plaisanté sur le fait que c’était le festival avec le plus de groupes jouant en même temps. Considérant les spectacles à couvrir, il n’y avait pas tout à fait tort. C’est hypnotisant ! Les nombreux moshpits, plein de vie et d’énergie, ont montré à quel point la musique du groupe a enflammé le public, faisant de cette performance un moment mémorable.
Soul Glo
Par Maxime Beaulieu
Deux groupes américains dominaient ma liste de groupes immanquables de cette édition du Festif. Après Model/Actriz jeudi soir, c’était maintenant au tour du groupe hardcore de Philiadelphie Soul Glo de fouler le garage du curé. Présenté comme étant le premier groupe hardcore à jouer au Festif, disons que ça met bien la table et le public, qu’il soit amateur de ce genre ou bien complètement curieux, s’est présenté en grand nombre. La formation philadelphienne a sorti le chef-d’œuvre « Diaspora Problems » en 2022, album qui s’est retrouvé dans quelques palmarès de 2022, comme chez The Wire, Pitchfork et NPR entre autres. Parlant de NPR, le groupe est allé aux fameux NPR Tiny Desk Concerts il y a quelque mois, on peut compter sur les doigts d’une main le nombre de formations hardcore ayant participé à cette série. C’est vraiment un groupe « dans ta face », sans aucun doute le spectacle le plus loud du week-end, avec d’énormes moshpits pour l’entièreté de la prestation. Un moment fort est lorsque les membres ont échangé d’instruments au cours de la dernière pièce Gold Chain Punk (whogonbeatmyass?), le chanteur se retrouvant à la basse, le bassiste à la guitare et le guitariste à la voix, seul le batteur est resté à sa place. Vraiment une performance énergique, intense et puissante du quatuor de Philadelphie, j’espère que le Festif! programmera d’autres groupes hardcore dans le futur.
P’tit Belliveau
Par Maxime Beaulieu
Après le show de feu au FEQ, je ne voulais absolument pas manquer P’tit Belliveau au pit à sable. Le trajet en navette était quelque chose, on avait un genre d’animateur de camp de jour dans l’autobus qui nous a fait chanter des chansons à répondre durant le voyage en entier. On suggère L’arbre est dans ses feuilles en espérant que les personnes dans notre bus qui n’ont jamais vu le spectacle réagiront davantage lorsque P’tit Belliveau la jouera.
Agréable surprise pour moi en arrivant au pit à sable, une minuscule barricade a été ajoutée entre la scène et le public, ce qui a créé une fosse pour les photographes. Déjà une quinzaine de minutes avant l’arrivée du chanteur, la foule semble complètement déjantée, l’ambiance est vraiment intense. Le spectacle est assez similaire à celui du FEQ, par contre il faut mentionner l’excellente insulte d’Evil P’tit Belliveau envers Baie-Saint-Paul, renommant la ville Baie-Saint-Stupide. Bon, à quelques petites différences près, le concert est similaire à celui de Québec, jusqu’à ce que le lutteur Matt Falco arrive sur scène avec un chandail « P’tit Belliveau sucks ». Le chanteur s’est retrouvé en bien fâcheuse position, tenu en croix au-dessus de la tête du lutteur, jusqu’à ce qu’il réussisse à se déloger, frapper Falco et l’envoyer valser dans la foule à l’aide de son groupe déguisé en grenouille. S’il y avait de la lutte sur scène, il y en avait aussi par terre alors que les agents de sécurité ont dû lutter avec la nouvelle barricade qui menaçait sans cesse de céder face aux énormes mouvements de la foule. Je n’ai malheureusement pas retrouvé notre animateur de navette pour le rappel avec L’arbre est dans ses feuilles mais c’était encore une fois un moment fort du spectacle. Un autre énorme show de P’tit Belliveau, je suis complètement persuadé que c’est impossible de s’ennuyer avec lui. Rendez-vous à l’Impérial Bell en novembre prochain, avec nul autre que Malaimé Soleil.
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