Festival d’été de Québec – 9 juillet 2024

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Il était une fois un orage qui passait par Québec et qui a causé tout un émoi. Causant l’annulation d’une soirée qui s’annonçait fabuleuse en ville, celui-ci se sentit mal et il est passé en un coup de vent, laissant derrière lui un ciel étoilé. À la grande surprise de toustes (surtout des personnes qui étaient déjà rendues chez elles), on a décidé de remettre le dernier show de la soirée à l’horaire. Un seul. Gratuit pour tout le monde. Karkwa et son « dernier » show sur les Plaines.

Ça a mis du monde en beau fusil, mais pour les milliers de chanceux.ses qui ont pu se revirer de bord et retourner sur les Plaines, ce fut un maudit beau moment qu’on vous raconte ici.

On va juste faire une suggestion au FEQ pour la suite : quand vous êtes pas certain.es de tout annuler pour toute la soirée (on vous a vu.es branler dans le manche sur les réseaux sociaux, c’était louche), le message préenregistré d’évacuation pourrait être un peu différent. Genre : « Sortez du site, mettez-vous à l’abri, allez prendre un verre dans un bar du voisinage, on vous revient avec plus de détails. »

Voici notre compte-rendu :

DVTR

Par Marion Desjardins

Dernière soirée pour moi au FEQ et quoi de mieux que de la passer en se faisant brasser. J’ai débuté cette 6e journée avec DVTR, ce groupe dont on a tant entendu parler cette dernière année. Pas de prémisse, ça commence en force dès le début, si bien qu’après quelques pièces, des câbles se sont débranchés jusqu’à en faire arrêter le spectacle. On en a profité pour faire une reprise de Pied de poule, que le public a accueillie avec entrain. DVTR, c’est une grosse dose de gueulage, de sueur et de textes qui dénoncent, tout comme leur désormais célèbre refrain « Vasectomie pour tous ». C’est décidément un spectacle à voir, et ils seront d’ailleurs de retour en ville cet automne (10 octobre) au Pantoum.

Mike Shabb + Nicholas Craven

Par Maxime Beaulieu

Le rappeur Mike Shabb et le producteur Nicholas Craven multiplient les collaborations avec des artistes internationaux ces dernières années, c’est donc une grosse prise du FEQ que d’avoir programmé le duo pour les fans de rap. C’est d’abord le DJ et producteur qui s’est présenté seul sur la scène, offrant certains classiques aux amateurs et amatrices présent.es. « Qui aime le old school New York hip hop icitte tabarnak? » a lancé le disc jockey avant de faire jouer du Mobb Deep. Le rappeur « Shabbo » s’est ensuite montré le bout du nez une dizaine de minutes plus tard. Il avait avec lui une grosse clique qui motivait la foule et l’aidait à chanter les paroles de ses chansons, en plus d’avoir un breakdancer. Une portion du spectacle a été dédiée au regretté rappeur Jeune Loup, au grand plaisir du public. Celui-ci semblait assez timide au début mais plus la prestation avançait, plus on pouvait voir des bras dans les airs et des gens danser au parterre. C’est donc une bonne performance du duo montréalais, pour cette rare présence à Québec.

Les Hay Babies

Par Jacques Boivin

Oh qu’elles étaient belles dans leurs outfits sur la grande scène, ces Hay Babies! C’est le sourire accroché aux lèvres que Julie Aubé, Vivianne Roy et Katrine Noël sont arrivées sur scène en nous faisant taper joyeusement des mains pour faire fuir les maringouins! Si on a pu entendre quelques chansons de l’album à venir, on a aussi fait quelques incursions du côté du très vieux stock au plus grand plaisir des nombreux.ses fans du groupe massé.es à la barricade! Votre pas très humble serviteur a d’ailleurs eu la chair de poule quand Julie s’est lancée au banjo pour Bonnie and Clyde, j’peux vous dire que je te fredonnais ça dans la fosse photos (désolé les gros médias, mais ça m’arrive de m’emporter quand t’as un des best bands d’Acadie dans ta face). Encore un autre gros show pour ce trio qui est toujours le fun à voir et à entendre.

D’ailleurs, Les Hay Babies seront au Grizzly Fuzz le 24 avril 2025! Et y’a Julie Aubé qui débarque avec son projet solo le 17 juillet prochain à L’Anti Bar & Spectacles! Et on pense qu’on va aller faire un p’tit tour!

Rymz

Par Maxime Beaulieu

Entouré de son fidèle DJ Shash’u et de Phil MG à la guitare, Rymz fait son entrée sur scène en scandant son fameux « Ça fait BANG! » Le Maskoutain nous livre ses textes remplis d’introspection tirés de ses différents projets, dont certains en collaboration avec son ami D4vid Lee, au grand plaisir de la foule. Rymz a également rendu hommage à sa femme Naomie, c’était le jour de leur premier anniversaire de marriage, un très beau moment touchant. Évidemment, celui qui a débuté avec le groupe Mauvais Acte à l’époque est reconnu pour ses spectacles énergiques. Il sautait partout, tout en invitant le public à faire de même, quelques moshpits ont également éclatés durant les pièces les plus intenses. C’est tout juste après sa performance que le site du Parc de la Francophonie a été évacué en raison d’une veille d’orage violent. Le rappeur avait tout de même eu le temps de conclure, en plus de nous inviter au lancement de son prochain opus « Vivre à mourir » le 6 décembre prochain au Grizzly Fuzz.

Élégie

Par Marion Desjardins

C’était mon baptême d’Élégie, juste après les avoir entendus à la radio dire que leurs influences étaient Tintin et Beethoven, de quoi se poser bien des questions. Le groupe, ayant une réputation qui les précède, m’a vraiment impressionné, non seulement par leur présence scénique, mais aussi par leur musique très diversifiée et recherchée. Le public chantait avec eux, et l’ambiance était particulièrement agréable. On avait l’impression d’être dans un local de répétition où tout le monde s’amuse, même les techniciens de scène. Leur prestation, bien qu’écourtée par des enjeux météorologiques, a laissé le temps à Antoine Boily-Duguay de bien saccager son drum pendant leurs dernières notes.

Karkwa

Par Maxime Beaulieu

C’est probablement la personne la moins fan de Karkwa du blogue qui finalement écrit sur le show. Je devais aller voir Nas au Parc de la Franco, mais la soirée a été écourtée par la météo. Quelques pintes et un shooter au Bateau de Nuit plus tard et on était de retour au Festival pour voir la carte blanche de ce groupe légendaire. Suite à l’évacuation du site, l’équipe du Festival a décidé de rendre l’accès aux Plaines gratuit pour tous.tes. Quelques dizaines de milliers de personnes ont donc répondu à l’appel. Louis-Jean Cormier semblait bien soulagé de voir autant de monde dans les circonstances, se présentant seul sur l’immense scène en lançant « On va devoir se forcer ça veut dire. »

Il nous a présenté l’étoile montante de la musique électronique CRi, qui a ouvert le bal pour ce spectacle. Le groupe s’est discrètement installé sur la scène pendant que CRi performait encore, avant de commencer à jouer, alliant le son indie-rock de la formation à la musique électro du DJ. Qui dit carte blanche dit de nombreux invité.es. Le premier à venir chanter une pièce avec le quintet est la superstar Talk pour la chanson Parfaite à L’écran, ça débutait particulièrement bien le spectacle. La formation montréalaise pige dans tout son matériel, nous offrant quelques classiques « d’une autre époque », dont Le coup d’État. J’avais quelque peu oublié à quel point j’avais trippé sur cette chanson lors de sa sortie.

Les autres merveilleuses invitées de la soirée ont été Klô Pelgag, Les Hay Babies et Marie-Pierre Arthur. Offrant toutes des merveilleuses versions des chansons de Karkwa, mais c’est vraiment Oublie Pas avec Marie-Pierre Arthur qui m’a le plus impressionnée. Louis-Jean Cormier nous confie que ce sera probablement notre dernier show de Karkwa à vie, définitivement les dernières Plaines, à moins que le groupe revienne dans 28 ans avec des solutés accrochés aux bras. Comme la scène Bell est la plus grande en Amérique du Nord, la formation a décidé de se créer un plus petit stage question d’avoir un côté un peu plus intime, ils voulaient quelque chose qui pourrait fitter dans un bar, comme au Bal du Lézard par exemple.

Le chanteur est vraiment touché de voir qu’à chacun des concerts de la tournée il y ait autant de jeunes dans l’assistance, que c’est beau de voir des parents transmettre leur passion de la musique à leurs enfants. C’est vraiment une merveilleuse mise en scène, avec les gigantesques écrans, en plus d’avoir une foule probablement plus petite que ce qui aurait été attendu si ce n’était pas de la météo.

(Pendant qu’on mettait l’article en ligne, BLEUFEU a annoncé le retour de Karkwa à Québec une « dernière » fois le 19 décembre prochain)

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