Le 4 mai dernier, j’ai fait un long voyage (en transports collectifs) jusqu’à Mascouche (juste après Terrebonne, au nord de Montréal pour prendre le pouls d’un petit festival local qui fait de plus en plus parler de lui. Voyez-vous, c’est que le Festival Grande Tribu propose une affiche des plus alléchantes. Par exemple, le jeudi, le centre-ville de Terrebonne accueillait PRINCESSES et Les Shirley. Le vendredi, le tout s’est déplacé dans le Vieux-Mascouche (ouais, je sais, moi aussi j’été été surpris d’apprendre qu’il y avait un Vieux-Mascouche) pour y présenter Barrique d’encre, Steve et Jinnie Jackson, Alice Bro et Les Chiens de Ruelles. De quoi plaire aux amateur.rices de folk sale.
Et pendant qu’Orléans Express, la STM et exo me transportaient vers la ville qui « ne cède à personne » le samedi après-midi, on y proposait du world, du reggae et du hip-hop, tout ça dans une ambiance bon enfant qui s’est propagée dans la soirée.
Au menu de cette soirée, une artiste autochtone que j’aime beaucoup (Laura Niquay), une artiste de Québec que je vois presque aussi souvent que mes enfants (Gawbé), un band que je voyais pour la première fois (Angine de poitrine), un band que je voyais pour la première fois… ce mois-ci (Malaimé Soleil) et un autre gros coup de coeur que j’aime beaucoup (comment debord).
On vous raconte ça drette là. Y’a aussi plein de photos à regarder à la fin, mettons que votre pas très humble serviteur s’est lâché plutôt lousse…
Laura Niquay
Pour commencer la soirée, on avait invité l’artiste atikamekw Laura Niquay. J’allais pas me plaindre, « Waska Matisiwin » figurait parmi mes albums préférés de 2021. Accompagnée, entre autres, de Marie-Philippe Thibeault-Desbiens (PRINCESSES) à la basse et de Jérémie Essiambre (La Faune) à la guitare, l’artiste originaire de Wemotaci a été égale à elle-même : une main de fer dans un gang de velours. À la fois douce et intense, Niquay nous a emmené.es dans son univers folk-(très) rock, où elle nous raconte des histoires vraies et touchantes. Son petit côté théâtral a semblé plaire beaucoup à la première rangée composée d’Autochtones (on les soupçonne d’avoir fait le chemin de la Haute-Mauricie juste pour vibrer avec elle). Et son sourire accrocheur a attiré les tout-petits qui dansaient joyeusement à l’avant.
Gawbé
Celle-là, on l’a trouvée un peu weird. Pas que Gawbé soit un projet weird, c’est juste qu’on a l’habitude de voir Gabrielle Côté et sa bande à la maison assez régulièrement, alors les voir dans un autre indicatif régional, loin des parents et ami.es, ça faisait spécial. C’était le temps pour l’artiste de montrer ce qu’elle avait dans le ventre à du monde qui la connaissait fuck all (et à une gang de jeunes qui m’ont dit qu’ils connaissaient toutes ses chansons – ah ben ça alors!). Et c’est sans aucune surprise que son indie rock aux accents grunge, livré avec sa voix grave un peu plaintive, mais pleine d’assurance, a séduit Mascouche. C’était beau de voir le monde hocher la tête avec insistance sur zigzag. La Gawb Nation s’étend, et on aime ça!
En passant, Gawbé sera au Grizzly Fuzz en première partie de Caravane le 1er juin prochain. On trouve que c’est un maudit beau match!
Malaimé Soleil
Avant le show, Francis Leclerc me disait qu’il ne savait pas à quoi s’attendre de la foule… je lui ai répondu que moi non plus, que ça pouvait être un gros moshpit rempli d’adultes… ou d’enfants… ou une foule bien tranquille. Eh ben on va vous le dire, dès les premières notes de la prestation de Malaimé Soleil, on a vu une des foules les plus bigarrées se garrocher à l’avant de la scène. Des jeunes, des moins jeunes, des vieux, du monde en plein mid-life crisis, des dudes, des dudettes et au moins une ou deux personnes en plein milieu. Ça dansait joyeusement au son de Coin-coin et de Pansement, ça s’énarvait solide sur la partie rock de Démons, ça chantait pas mal sur Monotonie et personne ne sera surpris d’apprendre que le moshpit sur la nirvanesque Pluie acide était épique (mais pas autant qu’au Phoque OFF, faut dire que je me gardais une petite gêne). Vous connaissez mon amour pour ce band-là, et une fois de plus, Francis, Vincent, Antoine et Alexandre ont été à la hauteur de leur réputation d’interprètes électrisants.
angine de poitrine
MAIS KOSSÉÇA? Deux personnes costumées, impossibles à reconnaître, qui font du psych rock instrumental déjanté? Un duo tellement entraînant qu’une personne handicapée s’est levée et a dansé tel un miraculé devant Jésus? (Heille, c’est arrivé pour vrai!) J’ai absolument rien compris de ce qui se passait, mais ça se passait en TA-BAR-NAK. Et j’ai adoré.
comment debord
Pour finir la soirée sur une note un peu plus pop, y’avait rien de mieux que comment debord. Pas besoin de vous dire que ça groovait en pas pour rire à Mascouche! Rémi Gauvin et sa bande (dont un claviériste qui remplaçait Willis Pride et dont j’ai oublié le nom, désolé Olivier Salazar, qui remplaçait Willis Pride) ont été fidèles à elleux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils nous ont offert une prestation sans faute, pleine de beats entraînants et de grooves dansants. Et ça a commencé fort avec une Chandail principal chantée avec énergie par le batteur Olivier Cousineau! Ajoutez à cela les soli à l’emporte-pièce de Karolane Carbonneau (la best, on vous le dira jamais assez souvent), les percus de Lisandre Bourdages (qui s’est bien remis de son party d’anniversaire avec Les Shirley au STUDIOTELUS quelques semaines plus tôt), les petits pas de danse du bassiste Étienne Dextrase-Monast à l’avant-scène et la présence toujours sage, mais indéniable de Gauvin, sans compter les hits qui se succédaient un après l’autre, et vous comprendrez pourquoi ce band-là réussit autant à rassembler les 7 à 77 ans.
En somme, ce fut un beau party coloré. Avec du beau temps chaud, de la bonne bière, du beau et bon monde un peu partout, on a pu apprécier Grande Tribu ben comme il faut. Va peut-être falloir qu’on y passe plus d’une soirée dans un avenir rapproché…
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