Première Nuit psychédélique au Pantoum : Tergiverser d’un univers à l’autre

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Première soirée de la série de trois pour la dixième édition des Nuits Psychédéliques de Québec, c’est un line-up aux propositions fortement différentes qui nous est proposé en ce 2 mai au Pantoum. Il y a de superbes projections animées au mur et un beau décor scénique qui donne une touche onirique à la salle. Le public est animé.

Louis-Charles et sa véhémence

Louis-Charles était en feu pour ouvrir cette première soirée au Pantoum. On y trouve Gabrielle Poirier (Basse), Lou-Manuel Arsenault (guitare), Gabriel Wagner (batterie), Julien Moisan-Labelle et Jérémy Dufour (guitare). Leur prestation est bien construite pour la soirée, ça danse dès le début. Avec leur première chanson Taire les discours, on note des temps d’arrêt bien mesurés. Tout de suite avec la deuxième chanson, ils prennent beaucoup d’aise, le groupe embarque avec une guitare le fun et un rythme balade avec des refrains accrocheurs.

C’est à la troisième pièce que le guitariste en perd son bandage, on se laisse bercer par des « milliards de fois », avec un jeu de plusieurs pédales du guitariste, des sonorités punk jaillissent. Le groupe montre l’étendue de son éventail de composition avec la quatrième chanson lorsque la flûte traversière vient renforcer les airs donnés par la voix. Puis, le groupe nous offre la nouvelle chanson Marx avait raison qui sortira prochainement. Ça commence rock, on aime. Les instruments embarquent de manière structurée et accrocheuse pour déferler vers une improvisation musicale. Le chanteur scénique, à bout de souffle, devient accroupi. Pour la dernière chanson, le groupe invite une spectatrice à monter sur scène, il n’en fallait pas plus pour que le public s’emballe et les gens deviennent survoltés pour la suite.

Andy Boay : Un transistor sonosensible

Pour ceux et celles qui ont vu le spectacle, ils pourront comprendre l’image. Tellement expérimentale, c’est une performance qu’il faut entendre et voir, ce n’est pas vraiment possible de décrire sur papier. On se retrouve devant l’âme d’un artiste, on perd de vue son physique d’être humain à quelques reprises tellement il incarne sa musique. Sur scène, il a des apparences d’un transistor et moins d’un humain. C’est psychédélique.

Nu pied sur scène, on se laisse transporter sur des ondulations avec Andy Boay. Se tenant devant sa valise, on se questionne comment un individu peut créer autant de boucles avec sa voix et sa guitare pour construire des chœurs qui emplissent la salle. Il n’était qu’un sur scène, ça l’aurait pu être un chœur de six. Énigmatique, il est en symbiose avec sa guitare, en symbiose avec sa voix et avec l’air qu’il respire et l’espace qu’il occupe. Inatteignable et lumineux, une aura se dresse autour de lui. Les sons semblent virevolter dans une cloche de verre. Il fusionne avec sa guitare lorsqu’il l’a dans ses mains et il joue avec brio sa voix avec les effets modulaires.

Un musicien hors pair et une présence de génie sur scène, il nous emporte. Le public est un peu stoïque, il tente de comprendre ce qui se passe. Il est libre, nous le sommes aussi. À un moment, j’ai l’impression d’être allongée sur un toit de vanlife à regarder le ciel et les nuages défilés. Un projet musical hors du commun.

Gloin : Une scénique conçu pour le moshpit

De Toronto, le groupe Gloin se compose de John Watson (voix et guitare), Vic Byers (basse et voix), Simon Kou (batterie) et Richard Garnham (synthétiseur). Leur projet offre la possibilité à leur auditoire de se défouler à travers une musique rock, vieux punk, garage, éclectique et chaotique. Dès leur arrivée sur scène et la prise en possession de leurs instruments, les musiciens ont pété le plafond de verre de l’ambiance planante laissée par Andy Boay. Avec un duo de voix masculine et féminine qui rocke avec force, le groupe est déchaîné sur scène, c’est le moment de la purge pour cette première nuit psychédélique. Le moshpit a pris place dès la deuxième toune.

Chaque membre assume bien une attitude selon leur fonction instrumentale. Le vortex de cheveux blonds de la bassiste qu’on ne voit que très rarement les yeux. La guitare électrique tenue au-dessus des hanches pour donner plus d’élan au manche au besoin. Le batteur rebondit sans cesse sur sa chaise pour assurer chaudement le rythme rapide de la musique et le claviériste traite son instrument comme un assaillant. Tout pour aviver un moshpit en continue! Noisy, électrique et scénique, leur genre de musique me rappelle du vieux punk des années 1980. On aime ça, il n’y a pas tant de ce style de musique sur la scène ces temps-ci.

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