Gawbé
Dès les premières notes de basse, Gawbé et son groupe s’emparent de la scène. Ça jase un peu, surtout au fond, mais ça danse déjà en avant de la scène du Pantoum. Gabrielle Côté sait rapidement nous transporter dans l’univers du projet, rempli de piments, de ciseaux zigzag et de beauté. Ce son rock alternatif est hyper efficace dans ce qui semble être un choix de première partie plus qu’apprécié de toustes. Les cordes en résonance avec les synthétiseurs nous bercent l’oreille au gré des paroles universelles de Gawbé. Une grande partie du public est déjà bien engagée dans cette soirée qui s’annonce remplie de crescendos et de variations autant musicales qu’émotives. Ça ne prendra que quelques chansons pour que le sourire contagieux de la musicienne de Québec se colle au visage des spectateur.rices. C’est sûr qu’avec une si belle brochette de musicien.nes sur scène, il est dur de faire autrement. Mention remarquable pour Dans mes dents qui a fait danser et chanter tout le monde, dans une totale perte de contrôle de leurs déhanchements. C’est beau à voir. J’ai souvent pu voir Gawbé en spectacle mais cette formule sonne nettement contrôlée et grandiose, de longs jams infinis entre synthés et distorsions diverses mettant la table pour accueillir Rau_Ze comme il se doit.
Rau_Ze
Les musiciens de Rau_ze embarquent sur scène au son du gros électro et des strobes additionnés. La foule est en délire alors que la chanteuse n’est même pas encore sur scène. Et c’est dans un mystique moment flûte qu’entre sur scène Rau_ze, de sa grande coiffe vêtue. Dès le premier refrain, le public chante déjà toutes les paroles et faut s’y faire, ce sera de la sorte pour tout le spectacle. Visiblement, l’album tout juste lancé est déjà bien connu des fans de l’artiste de Montréal, qui complètent les phrases chantées dans toute la soul qu’incarne Rau_ze. Et dès que le « Allô Québec » s’est fait entendre au Pantoum, accompagné d’un épique solo de guitare électrique (le premier d’une longue lignée, évidemment) la tension était déjà palpable. L’entièreté de la salle n’entendait plus qu’à FAIRE LA FÊTE. Le saxophone ponctuant à perfection le groove enlevant de l’artiste, on a eu droit à une performance explosive, dansante, pleine de chaleur, de puissance et de cris. Et niveau performance, ni Rau_ze ni ses musiciens ne nous laissent sur notre faim, avec une proposition très efficace. J’ai vécu ce spectacle de lancement comme une enfilade de murs de son qui t’accrochent le sourire au visage et t’invitent à te trémousser. Avec cette force vocale de la chanteuse qui explose au micro en nous laissant ébahi.e.s. Nous, c’est moi et ce public en feu (la température monte très vite dans un spectacle de Rau_ze!) chantant et hurlant le « wouhou » assez fréquemment. C’est une de ces performances où la désormais mythique boule disco installée au plafond du Pantoum est tellement de circonstance. J’ai pu découvrir ce soir-là une énergie et une puissance de la corde vocale hors-du-commun alternant entre le jazz, la musique électronique, le punk, le rock, la soul et le groove (et bien plus!). Un spectacle complet, bien ficelé et qui fait du bien. À voir, assurément. Manque pas ça.
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