Caravane – « IV »

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Après une pandémie, un changement de guitariste et de nombreux side projects, le quatuor rock Caravane sort enfin le successeur de « Supernova ». Cet album qui a failli ne jamais voir le jour s’intitule « IV » et il constitue un retour aux sources pour le groupe de la région de Québec.

Coréalisé avec nul autre que Jesse Mac Cormack, ce nouvel opus se veut un retour aux sources, mais on sent aussi toutes les influences que Dominic Pelletier (guitare, voix), Raphaël Potvin (basse), William Duguay-Drouin (batterie) et David Boulet Tremblay (guitare) ont accumulées au fil des cinq dernières années.

Du rock assumé avec des teintes de blues qui rappellent les Stones et les Black Keys, mais aussi des influences pop et hip-hop (y’a même une – excellente – toune avec Webster, toé) qui nous rappellent que la gang – Pelletier et Potvin en particulier – ont essayé quelques trucs différents en attendant de repartir la caravane.

L’album a plusieurs grosses tounes, notamment Génies, où Pelletier et Potvin racontent toute une histoire en un minimum de mots (« Tu voulais être wild, wild like me »). C’est un cas où la trame musicale, très Stones, prend énormément de place. Sur J’cherche le trouble, on peut interpréter le texte de plus d’un point de vue, mais ce qui retient l’attention, c’est la trame new wave qui est savoureuse.

Juste une toune est vraiment excellente. Très pop dans sa facture, on y entend Pelletier y aller d’une charge à fond de train sur le milieu (« Qu’les tounes sont pas pire, mais c’est ben mieux en show » – j’me sens visé, ici). Sérieux, tout ce qu’il peut entendre sur le métier de musicien rock y passe! Et c’est probablement la pièce où l’apport de Boulet Tremblay (un ancien Harfang, NEVER FORGET) se fait le plus sentir.

Et pis, y’a Faire plaisir aux cons, le texte le plus touffu de l’album, où on sent que Pelletier et Potvin se sont beaucoup amusés avec le débit, les rimes pis toutte. Croyez-moi, ça m’a fait plaisir. Ça a vraiment du beat. Et quand Webster embarque pour son p’tit verse, ça marche tellement bien, on sent que les p’tits gars réalisaient ici un fantasme de musiciens. Très, très réussi.

La première fois que j’ai entendu Metal Zone, j’ai été un brin pris par surprise… on se serait attendu à quelque chose qui bûche en maudit, eh bien c’est tout le contraire, tout doux, tout mélodieux, tout introspectif. Et beau.

Ouin. Les tounes sont pas mal plus que « pas pires ». Même les trucs un peu plus classiques comme Kaléidoscope ou Rolling Stones (musicalement, un bel hommage à Mick et sa bande) sont diablement efficaces et c’est un album qu’on risque de ressortir souvent cet été, sur la route, pour agrémenter de nombreux kilomètres d’asphalte.

Avec « IV », Caravane a réussi à produire un album qui sera aussi bon sur disque que sur scène. Bien sûr, on a hâte de les voir en show (11 mai, Grizzly Fuzz, reste des billets), mais personnellement, je pense que c’est la première fois que l’album seul me satisfait pleinement, que je ne me dis pas « les tounes sont pas pire, mais c’est ben mieux en show ». À cause de sa variété. À cause des textes qui passent de la claque dans la face à la longue série de métaphores, en faisant un détour par le festival du flow à la Képinski. À cause de ce renouvellement constant sur le plan de la musique. Caravane a toujours eu une belle sensibilité pop, mais elle shine, ici. Les influences sont palpables, as usual, mais quand j’écoute l’album, je pense autant aux Stones et aux Black Keys qu’à Bonanza et aux Hunters.

Le rock n’est pas mort. Loin de là!

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